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Agence nationale de développement spatial du Japon

L'Agence nationale de développement spatial du Japon (en anglais National Space Development Agency of Japan ou NASDA) était une des trois agences spatiales japonaises avant leur fusion en 2003 en une agence spatiale unique, la JAXA. La NASDA créée en 1969 était dédiée au développement des satellites d'application et des lanceurs associés.

Agence nationale de développement spatial du Japon
Le centre spatial de Tanegashima.
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Cadre
Type
Pays
Le module Kibo de l'agence

Historique

Création de la NASDA

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, toute l'activitĂ© spatiale japonaise est supervisĂ©e par l'ISAS qui se consacre uniquement Ă  la recherche scientifique. Les industriels japonais s'inquiètent, Ă  la fin des annĂ©es 1960, du manque d'ambition du gouvernement dans le domaine spatial et crĂ©ent en 1968 un Conseil de promotion des activitĂ©s spatiales qui rĂ©unit 69 entreprises impliquĂ©es dans l'espace et dont l'objectif est de favoriser le dĂ©veloppement des applications spatiales dans des domaines tels que les tĂ©lĂ©communications. Pour rĂ©pondre Ă  cette demande, le gouvernement japonais crĂ©e en 1969 l'Agence nationale de dĂ©veloppement spatial du Japon plus connue sous son acronyme anglais NASDA dont le premier responsable, Hideo Shima, est l'ingĂ©nieur des chemins de fer qui a dĂ©veloppĂ© le Shinkansen, le train Ă  grande vitesse japonais. La NASDA a pour objectif le dĂ©veloppement de lanceurs, la mise au point des technologies nĂ©cessaires aux satellites d'application ainsi que la conception de ceux-ci. L'IRAS de son cĂ´tĂ© conserve les fusĂ©es-sondes et les satellites scientifiques et peut dĂ©velopper ses propres lanceurs Ă  condition que leur diamètre ne dĂ©passe pas 1,41 mètre. Cette division des activitĂ©s spatiales japonaises civiles, qui aboutit Ă  une dĂ©multiplication des dĂ©veloppements, est une caractĂ©ristique unique dans le monde spatial qui va se perpĂ©tuer durant 30 ans. Sur le plan budgĂ©taire la NASDA reçoit la majeure partie des fonds allouĂ©s au spatial (en moyenne 80 %) tandis que l'ISAS voit sa part chuter certaines annĂ©es Ă  8 %[1].

Le premier objectif de la NASDA est de disposer d'un lanceur Ă  ergols liquides suffisamment puissant pour placer un satellite sur une orbite gĂ©ostationnaire Ă  36 000 km d'altitude. L'agence recherche d'abord un site oĂą pourrait ĂŞtre testĂ© puis lancĂ© ses futures fusĂ©es. Une ancienne base de lancement de fusĂ©es sondes situĂ©e Ă  Takesaki dans la petite Ă®le de Tanegashima Ă  100 km au sud de la base de lancement d'Uchinoura est retenue. La base de lancement de Tanegashima est construite sur une partie de la cĂ´te qui fait face Ă  l'ocĂ©an Pacifique. L'intention des ingĂ©nieurs de la NASDA est de dĂ©velopper un lanceur par la maĂ®trise progressive des technologies requises pour la propulsion Ă  ergols liquides. Un premier lanceur Q, capable de placer un satellite de 85 kg Ă  1 000 km d'altitude, doit ĂŞtre lancĂ© en 1972 ; le lanceur N dont le premier lancement doit intervenir en 1974, peut placer un satellite de 100 kg en orbite gĂ©ostationnaire. Mais ces plans sont bouleversĂ©s par des considĂ©rations de politique Ă©trangère. Le gouvernement amĂ©ricain au milieu des annĂ©es 1960 tente de persuader les dirigeants japonais et europĂ©ens de renoncer Ă  dĂ©velopper leurs propres lanceurs et satellites de tĂ©lĂ©communications au profit de prestations de lancement ou de licences de construction amĂ©ricaines. Le gouvernement japonais refuse dans un premier temps mais change d'avis Ă  la suite d'un sommet avec le prĂ©sident amĂ©ricain Lyndon Johnson qui a lieu en : ce dernier propose d'Ă©changer la restitution en 1972 des Ă®les Okinawa et l'archipel d'Ogasawara, administrĂ©es depuis 1945 par l'armĂ©e amĂ©ricaine, en Ă©change de l'achat par les japonais d'une licence de fabrication de la fusĂ©e Thor. Cet accord est ratifiĂ© Ă  l'automne 1970 et le dĂ©veloppement des lanceurs Q et N est abandonnĂ© au profit de la construction sous licence de la fusĂ©e amĂ©ricaine. La sociĂ©tĂ© Mitsubishi construit la fusĂ©e, qui est baptisĂ©e N-I, après que la licence ait Ă©tĂ© acquise pour un prix d'environ 6 milliards de yens[2].

DĂ©veloppement du lanceur lourd H-II (1986-1994)

Le lanceur H-II.

Au milieu des annĂ©es 1980, la NASDA dĂ©cide de dĂ©velopper un nouveau lanceur lourd en utilisant uniquement des technologies nationales mettant fin Ă  la dĂ©pendance du Japon vis-Ă -vis de l'industrie spatiale amĂ©ricaine. L'autorisation de dĂ©velopper ce nouveau lanceur, baptisĂ© H-II, est obtenue en 1986. Les ingĂ©nieurs ont optĂ© pour des solutions techniques de pointe avec un premier Ă©tage propulsĂ© par un nouveau moteur-fusĂ©e, le LE-7 de 107 tonnes de poussĂ©e, Ă  la fois performant (il utilise le couple hydrogène liquide/oxygène liquide) et d'une grande sophistication (combustion Ă©tagĂ©e). Le deuxième Ă©tage est une version amĂ©liorĂ©e de celui de la H-I qui Ă©tait dĂ©jĂ  de construction locale et utilisait la mĂŞme combinaison d'ergols. Deux gros propulseurs d'appoint Ă  propergol solide Ă©galement dĂ©veloppĂ©s localement fournissent durant la première partie du vol le gros de la poussĂ©e. Les constructeurs multiplient les systèmes de sĂ©curitĂ© et font systĂ©matiquement les choix les plus coĂ»teux pour que le nouveau lanceur japonais soit d'une fiabilitĂ© irrĂ©prochable. La mise au point d'un moteur-fusĂ©e LE-7 s'avère beaucoup plus difficile que prĂ©vu et entraine un retard important. Le premier vol a enfin lieu le et se dĂ©roule Ă  la perfection[3].

Création de la JAXA

En 2001, le gouvernement Koizumi I dĂ©cide d'une grande rĂ©forme du secteur public. Une des consĂ©quences est la fusion du Ministère de l’Éducation auquel est rattachĂ© l'ISAS et du ministère pour la Technologie dont dĂ©pendent la NASDA ainsi que le NAL (organisme de recherche aĂ©ronautique). Le le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT) qui rĂ©sulte de cette fusion dĂ©cide de regrouper les activitĂ©s de l'ISAS, la NASDA et le Laboratoire national aĂ©rospatial du Japon au sein d'une agence unique, l'Agence d'exploration aĂ©rospatiale japonaise (JAXA). L'annĂ©e de cette rĂ©organisation, la NASDA dispose d'un budget de 1,11 Mds € et emploie 1 090 personnes, l'ISAS qui emploie 294 personnes dispose d'un budget de 139 M€ et le NAL dispose de 176 M€ et occupe 417 personnes. Ces sommes ne reprĂ©sentent pas l'ensemble du budget spatial puisque d'autres ministères allouent aux agences des budgets spatiaux pour couvrir leurs besoins propres (reprĂ©sente environ 40 % du budget total en 2012).

Notes et références

  1. Harvey et all, p. 22-23
  2. Harvey et all, p. 23-24
  3. Harvey et all, p. 68-71

Sources

  • (en) Brian Harvey, Henk H F Smid et Theo Pirard, Emerging space powers : The new space programs of Asia, the Middle East ans South America, Springer Praxis, (ISBN 978-1-4419-0873-5)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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