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Agadir de Tasguent

L'Agadir de Tasguent est un grenier collectif fortifié construit entre 1200 et 1500 et situé en amont du village d'Amzrou. Il perd son usage de grenier à partir du XIXe siècle mais devient au cours du XXe siècle l'un des agadirs les plus visités du Maroc de par sa remarquable préservation.

Agadir de Tasguent
Vue extérieure de l'agadir de Tasguent
Présentation
Type
Localisation
Localisation
Amzrou (d)
Maroc
Altitude
1 573 m
Coordonnées
29° 54′ 50″ N, 8° 44′ 43″ O
Carte

Histoire

Construction et usage

L'Agadir de Tasguent s'est construit par étape au fil des siècles, le parvis muré étant probablement l'élément le plus récent. L'âge des murs les plus anciens est estimé entre 500 et 800 ans[1].

Le rôle principal des agadirs est de mettre à l'abri les récoltes (et possiblement les habitants) en cas de menaces. L'agadir de Tasguent est divisé en greniers individuels répartis sur plusieurs étages et dont les contenus sont enregistrés sur des rouleaux de bois. Il perd sa fonction comme la plupart des agadirs de la région avec la pacification et l'amélioration de la situation alimentaire qui accompagne la période coloniale. Contrairement aux autres constructions en pisé du sud marocain (tighremts et kasbahs), devenues elles aussi inutiles, l'agadir de Tasguent a possiblement été utilisé au XIXe siècle et XXe siècle par les habitants pour divers usages[1].

Tourisme

En 1950, au tout début du développement du tourisme au Maroc qui précède l'indépendance, l'agadir de Tasguent est le seul agadir et l'un des seuls points d'intérêt de l'Anti-Atlas a être répertorié[2].

En 2000, l'agadir de Tasguent et l'agadir Id Aïssa in Amtoudi, sont considérés comme les deux principaux exemples d'agadirs au Maroc[2].

La mise en tourisme des agadirs pose cependant des problèmes sociaux essentiels. Les agadirs ont longtemps étés, au delà de leur fonction défensive, le lieu central de la vie des tribus locale. Cette fonction sociale et spirituelle peut être perdue dans le cas de la « mise en tourisme » des forteresse. L'inverse est également observé, la difficulté d'entretien de ces lieux majoritairement construits en pisé et sensibles au climat engendre leur dégradation rapide sans investissements conséquents souvent indissociables du tourisme[3] - [4].

Organisation

Le parvis de l'agadir de Tasguent servait vraisemblablement à accueillir le bétail en temps de crise. L'édifice est construit sur un socle rocheux et est défendu par un rempart défensif. Les greniers individuels (parfois appelés « citernes » ou « cellules ») sont alignés côte à côte et les uns au-dessus des autres sur trois à six étages. Les cellules des étages supérieurs sont accessibles par des marches en pierre ou par des troncs crantés. Chaque cellule de stockage est fermée par une porte en bois, souvent décorée et généralement assortie d'un orifice permettant la libre circulation des chats assurant une faible population de rongeur. Les greniers sont séparés entre eux par des cloisons en pierre[4].

Galerie

  • Grenier individuel de l'agadir, les trous attenants aux portes permettent la circulation des chats chassant les rongeurs.
    Grenier individuel de l'agadir, les trous attenants aux portes permettent la circulation des chats chassant les rongeurs.
  • Vue intérieure
    Vue intérieure
  • Vue intérieure
    Vue intérieure
  • Toît de l'amazir
    Toît de l'amazir
  • Rouleaux servant à enregistrer le contenu des greniers
    Rouleaux servant à enregistrer le contenu des greniers

Références

  1. (de) Arnold Betten, Marokko: Antike, Berbertraditionen und Islam - Geschichte, Kunst und Kultur im Maghreb, DuMont Reiseverlag, (ISBN 978-3-7701-3935-4, lire en ligne)
  2. Herbert Popp et Brahim El Fasskaoui, « Some observations on tourism developments in a peripheral region and the validity of global value chain theory. The Anti-Atlas Mountains in Morocco », erdkunde, vol. 67, no 3,‎ , p. 265–276 (ISSN 0014-0015, DOI 10.3112/erdkunde.2013.03.05, lire en ligne, consulté le )
  3. Andreas Kagermeier, « La mise en tourisme des greniers collectifs du Maroc : Potentialités et contraintes », Le concept du patrimoine et les conséquences de sa valorisation pour le tourisme,‎ (lire en ligne)
  4. (de) Karl Heinz Striedter, « Achitekturtypen Süd-Marokkos », Paideuma, vol. 27,‎ , p. 7–43 (ISSN 0078-7809, lire en ligne, consulté le )
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