AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Affaire Natascha Kampusch

L’affaire Natascha Kampusch est une affaire criminelle. Les faits sont l'enlĂšvement d'une petite fille autrichienne, Natascha Kampusch, par Wolfgang Pƙiklopil, technicien en tĂ©lĂ©communications. Elle est sĂ©questrĂ©e plus de huit ans, du au , jour oĂč elle s'est Ă©chappĂ©e.

Affaire Natascha Kampusch
Fait reproché EnlÚvement et séquestration
Pays Drapeau de l'Autriche Autriche
Ville GĂ€nserndorf
Lieu Domicile de Wolfgang Pƙiklopil
Date –
Nombre de victimes 1
Jugement
Statut Extinction de l'action publique (suicide du mis en cause)

Natascha Kampusch a par la suite Ă©crit un livre, 3 096 jours, dans lequel elle raconte cette Ă©preuve[1].

Biographie et situation familiale de Natascha

C'est Ă  l'Ăąge de 10 ans que Natascha Kampusch a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Elle a passĂ© ses huit ans de captivitĂ© dans la maison de Wolfgang Pƙiklopil, et notamment dans une cache sans lumiĂšre naturelle amĂ©nagĂ©e sommairement dans le sous-sol de l'habitation, comprenant un lit, un lavabo, des toilettes, un bureau et des rangements, oĂč elle est restĂ©e la plupart du temps enfermĂ©e. Ce n'est que le qu'elle retrouve la libertĂ© huit ans aprĂšs l'enlĂšvement, soit 3096 jours.

GrĂące Ă  un moment d'inattention de son ravisseur, qui lui avait demandĂ© de passer l'aspirateur dans la voiture, elle s'Ă©chappe en profitant du fait qu'il se soit Ă©loignĂ© pour tĂ©lĂ©phoner. Pƙiklopil s'est suicidĂ© en se jetant sous un train le soir de l'Ă©vasion. La jeune fille a dĂ©clarĂ© : « Il faisait partie de ma vie, c'est pourquoi d'une certaine maniĂšre je porte son deuil ».

Son quotidien Ă©tait rythmĂ© par son lever, son petit dĂ©jeuner avec son ravisseur, le mĂ©nage, la cuisine, la tĂ©lĂ©vision et la lecture, et parfois des discussions avec Pƙiklopil. Lorsque son ravisseur quittait la maison, elle restait dans la cache. Au fil du temps, sous la surveillance constante de Wolfgang Pƙiklopil, elle gagna l'accĂšs au reste du domicile. Elle n'allait que trĂšs rarement dans le jardin, seulement de nuit et toujours sous la surveillance de son ravisseur.

Selon la presse, la police suspecterait Wolfgang Pƙiklopil d'avoir abusĂ© sexuellement de Natascha Kampusch durant ses huit annĂ©es de captivitĂ©. Cependant, Natascha n'a pas Ă©voquĂ© ces dĂ©tails elle-mĂȘme, demandant que l'on ne lui pose aucune question sur d'Ă©ventuels rapports intimes avec Pƙiklopil. Dans son autobiographie, elle indique tout de mĂȘme avoir dormi attachĂ©e aux cĂŽtĂ©s de Pƙiklopil. Elle a dĂ©clarĂ© Ă  la presse : « Je ne rĂ©pondrai Ă  aucune question portant sur des dĂ©tails intimes ou personnels. Tout le monde veut sans arrĂȘt poser des questions intimes qui ne regardent personne. [...] Mon intimitĂ© n'appartient qu'Ă  moi. ».

Le , Natascha Kampusch accorde une interview Ă  visage dĂ©couvert Ă  la tĂ©lĂ©vision autrichienne ORF pour raconter sa captivitĂ©. Elle Ă©voque la personnalitĂ© paranoĂŻaque, instable et menaçante de Wolfgang Pƙiklopil. Kampusch tient Ă  dĂ©mentir certaines informations parues depuis son Ă©vasion du . La presse a racontĂ© que ses relations avec ses parents Ă©taient tendues, mais la jeune fille a prĂ©cisĂ© que ses contacts avec ses parents Ă©taient excellents. Elle dĂ©clare aussi : « On est injuste envers ma mĂšre lorsqu’on lui reproche quoi que ce soit. Je l’aime et elle m’aime[2]. »

Natascha Kampusch souhaite reprendre des études et se réinsérer tranquillement dans la société. Fin 2007, elle ouvre un site Internet[3] et annonce le qu'elle va animer une émission de télévision mensuelle d'entretiens avec des invités sur la chaßne Puls 4[4].

Sa mĂšre, Brigitta Sirny, 55 ans, a deux filles et cinq petits-enfants en 1998 quand Natascha Kampusch disparaĂźt. AprĂšs cette disparition, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que la mĂšre et sa fille s'Ă©taient disputĂ©es le matin mĂȘme[5]. Ludwig Koch, son pĂšre, avait aussi accusĂ© son ancien associĂ© d'ĂȘtre impliquĂ© dans la disparition de sa fille, une accusation dont il s'est excusĂ© depuis.

Chronologie des événements

EnlĂšvement

Natascha Kampusch a quittĂ© la rĂ©sidence de sa famille dans le quartier de Donaustadt Ă  Vienne le pour aller Ă  l'Ă©cole, mais elle n'y est jamais arrivĂ©e. Un tĂ©moin a rapportĂ© l'avoir vue entrer dans un minibus blanc avec les fenĂȘtres arriĂšres et latĂ©rales foncĂ©es, et deux autres tĂ©moins ont rapportĂ© les lettres G ou GF (pour GĂ€nserndorf) sur la plaque d'immatriculation. Un tĂ©moin, ĂągĂ© de 12 ans, a dĂ©clarĂ© avoir vu Natascha embarquĂ©e de force dans le minibus blanc[6] - [7], avec une autre personne au volant[8]. Natascha Kampusch, cependant, ne rapporte pas la prĂ©sence d'un deuxiĂšme complice bien qu'elle signale dans son autobiographie que son ravisseur ait au dĂ©but accusĂ© « d'autres personnes » de lui avoir commandĂ© l'enlĂšvement.

S’ensuit alors une recherche massive, sans aucun succĂšs. 776 fourgonnettes ont Ă©tĂ© examinĂ©es, y compris celle du ravisseur, Pƙiklopil, qui habitait en Basse Autriche, prĂšs de GĂ€nserndorf, Ă  environ une demi-heure de Vienne en voiture. Il a Ă©tĂ© entendu dans le cadre d'un vaste interrogatoire des propriĂ©taires de minibus blancs. Bien qu'il ait dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait seul chez lui le matin du , aucune recherche supplĂ©mentaire n'a Ă©tĂ© entreprise. La police se satisfait de son explication quant Ă  la raison de la possession du minibus[9] - [10], le transport de matĂ©riaux de construction, puisque Pƙiklopil effectuait des travaux dans sa maison. De plus, il n'avait aucun casier judiciaire Ă  ce moment-lĂ .

Les enquĂȘteurs avaient Ă©tudiĂ© des liens possibles avec les crimes du tueur en sĂ©rie français Michel Fourniret[11].

Captivité

Maison dans laquelle Kampusch a été retenue prisonniÚre.

Natascha Kampusch a Ă©tĂ© retenue prisonniĂšre par son ravisseur dans une cache sans lumiĂšre naturelle, amĂ©nagĂ©e sommairement dans le sous-sol de l'habitation, et qui avait Ă©tĂ© construite dans les annĂ©es 1960 par le pĂšre de Pƙiklopil afin d'en faire un abri anti-atomique. Cette piĂšce Ă©tait situĂ©e Ă  2,5 mĂštres sous le sol et mesurait 2,78 mĂštres de long, 1,81 mĂštre de large et 2,37 mĂštres de haut — seulement 5 mĂštres carrĂ©s au total.

Il ne s’agissait pas d’une chambre Ă  coucher ordinaire : la piĂšce Ă©tait complĂštement fermĂ©e, avec deux portes, dont une en acier, doublĂ©e de bĂ©ton, quasiment indestructible, et aucune fenĂȘtre. La porte d’entrĂ©e Ă©tait cachĂ©e sous le sol du garage de Pƙiklopil. Pendant Ă  peu prĂšs 2 ans de sa captivitĂ©, Pƙiklopil ne lui permit jamais de sortir de la cache, mĂȘme la nuit. Elle a passĂ© par la suite une plus grande partie de son temps dans d’autres piĂšces de la maison, mĂȘme si elle Ă©tait obligĂ©e de passer dans la cache la plupart des nuits durant sa captivitĂ©.

AprĂšs l'Ă©vasion de la jeune fille, la police autrichienne a dĂ©couvert Ă  l’intĂ©rieur de la cache une Ă©chelle reliant un lit au sol, ainsi que plusieurs meubles dont des commodes, une Ă©tagĂšre, un bureau avec chaise et une tĂ©lĂ©vision, comme dĂ©crit dans l'autobiographie de Natascha Kampusch. Ces Ă©quipements ont Ă©tĂ© construits progressivement par Pƙiklopil Ă  la demande de Kampusch.

Les premiers mois, sa cellule Ă©tait quasiment non meublĂ©e et elle dormait sur un matelas de plage. Son ravisseur avait installĂ© un ventilateur pour que l’air s’y renouvelle constamment. L'appareil, qui produisait un bruit permanent, n'Ă©vitait pas l'air humide d'une cave.

Il y avait aussi beaucoup de feuilles de papier, des vĂȘtements, des livres, des jeux et des bouteilles d’eau dans la piĂšce.

À partir de , Pƙiklopil permettait à Kampusch de se promener dans le jardin de temps en temps.

DĂšs le , aprĂšs lui avoir cependant rappelĂ© sa menace de la tuer Ă  la moindre incartade, son ravisseur l'a mĂȘme sortie de chez lui Ă  de rares occasions. Ainsi, vers la fin de la captivitĂ©, il l’a notamment emmenĂ©e Ă  Vienne, l'obligeant Ă  l'aider pour la rĂ©novation d'un appartement.

Dans sa volontĂ© de constituer une sorte de mĂ©nage « normal », il l'a Ă©galement forcĂ©e Ă  faire du ski (Natascha raconte qu'elle a Ă©tĂ© battue pour avoir refusĂ© d'accompagner son ravisseur), mais elle n’a pas pu s’évader. Pour des raisons inconnues, lors des premiers entretiens avec les policiers aprĂšs son Ă©vasion, elle a dĂ©menti avoir participĂ© Ă  cette excursion.

D’aprĂšs son autobiographie, Natascha Kampusch prĂ©parait souvent le petit dĂ©jeuner de son ravisseur, sans avoir le droit d'y prendre part. Pour sa part, lorsqu'elle n'Ă©tait pas « punie », elle disposait d'une tartine ou de deux cuillĂ©rĂ©es de cĂ©rĂ©ales.

La plupart du temps, Ă  sa demande, Pƙiklopil lui a donnĂ© des livres — elle s'est donc forgĂ© une Ă©ducation rudimentaire. À partir du moment oĂč elle a pu obtenir une radio, elle y suivait assidĂ»ment les Ă©missions culturelles ou de formation. C'est ainsi qu'elle a pu apprendre des notions d'anglais. Elle avait Ă©galement obtenu de Pƙiklopil qu'il lui fasse faire des devoirs. Dans son autobiographie, elle explique qu'il s'agissait Ă  la fois d'une prĂ©paration Ă  son Ă©vasion, dont elle n'a jamais entiĂšrement doutĂ©, et d'une stratĂ©gie pour placer son ravisseur dans une situation psychique de prise en charge.

À l'occasion d'une interview, Natascha Kampusch a expliquĂ© qu’elle n’avait pas l’impression d’avoir gĂąchĂ© sa vie dans cette captivitĂ© et a dĂ©clarĂ© : « Je me suis abstenue de plein de trucs. Je n’ai pas commencĂ© Ă  fumer ni Ă  boire et je n’ai pas cĂŽtoyĂ© les gens mauvais. » Mais elle a Ă©galement ajoutĂ© : « L’idĂ©e me venait constamment que je n'Ă©tais pas nĂ©e pour ĂȘtre enfermĂ©e toute ma vie
 vous avez vu Ă  la tĂ©lĂ©vision la taille de la cache. C’était un endroit de dĂ©sespoir. »

Elle a Ă©galement accusĂ© son ravisseur de violences physiques. Ce dernier souhaitait qu'elle l'appelĂąt « MaĂźtre » et s'agenouille devant lui, deux postures qu'elle a constamment refusĂ© d'adopter. En consĂ©quence, Pƙiklopil la battait sĂ©vĂšrement et la privait de nourriture. D'une façon gĂ©nĂ©rale, son ravisseur la maintenait dans un Ă©tat de sous-nutrition permanent, Ă  certains moments elle pesait 38 kg pour une taille de 1,57 m.

En 2010, dans le mĂ©dia Today (NBC), elle a finalement avouĂ© avoir Ă©tĂ© violĂ©e par Pƙiklopil durant ses 8 annĂ©es de captivitĂ©. Il lui aurait Ă©galement rasĂ© la tĂȘte et aurait brĂ»lĂ© ses cheveux ensuite, de peur que « la police trouve des traces ADN[12] - [13]. »

Évasion

Natascha Kampusch est rĂ©apparue le . AprĂšs divers Ă©checs, elle trouve un jour la force mentale et physique de s’évader.

Elle Ă©tait en train de nettoyer la BMW 850i de son ravisseur dans le jardin de son domicile, lorsqu'Ă  12 h 53 Pƙiklopil reçut un appel sur son tĂ©lĂ©phone portable. Il s'Ă©loigna du vĂ©hicule quelques instants Ă  cause du bruit de l’aspirateur que Kampusch Ă©tait en train de passer. Il semble que son ravisseur ne se soit rendu compte de l'Ă©vasion de Kampusch qu’aprĂšs la fin de l’appel tĂ©lĂ©phonique. Environ cinq minutes aprĂšs, elle a frappĂ© Ă  la fenĂȘtre d’une voisine de 71 ans en disant « je suis Natascha Kampusch ». La voisine refuse de lui ouvrir mais appelle la police, dont des agents sont arrivĂ©s sur place Ă  13 h 4. Kampusch a par la suite Ă©tĂ© emmenĂ©e au commissariat de police de la ville de Deutsch-Wagram.

Natascha Kampusch a Ă©tĂ© formellement identifiĂ©e grĂące Ă  une cicatrice sur son corps, Ă  son passeport, retrouvĂ© dans la cache du domicile de Pƙiklopi, ainsi qu'Ă  des tests d'ADN. La jeune femme Ă©tait apparemment en bon Ă©tat physique, Ă  l’exception d’un teint pĂąle et d'un poids de seulement 38 kg.

La premiĂšre policiĂšre s’adressant Ă  la jeune victime aprĂšs son Ă©vasion s’est dite Ă©tonnĂ©e par l’« intelligence » et le « vocabulaire » de la jeune femme. AprĂšs deux ans de captivitĂ©, son ravisseur lui avait achetĂ© des livres, des journaux et une radio Ă  des fins Ă©ducatives. Pƙiklopil, se sachant recherchĂ© par la police, s’est suicidĂ© en se jetant sous un train de banlieue prĂšs de la gare de Vienne-Praterstern Ă  Vienne. Il avait apparemment prĂ©venu Natascha Kampusch de son suicide en lui disant : « On ne m'attrapera jamais vivant. » Dans son autobiographie, Kampusch Ă©crit avoir dĂ©clarĂ© Ă  son ravisseur, quelques mois avant son Ă©vasion, que l'un d'entre eux ne sortirait pas vivant de cette situation.

Natascha Kampusch dit dans sa dĂ©claration officielle devant la presse : « Je n’ai pas envie de rĂ©pondre Ă  des questions sur des dĂ©tails personnels ou intimes. »

La presse autrichienne a spĂ©culĂ© sur la possibilitĂ© que Natascha Kampusch souffre du syndrome de Stockholm Ă  la suite de sa captivitĂ©. Elle a indiquĂ© qu’elle Ă©tait attristĂ©e par la mort de son ravisseur, en dĂ©pit du fait que celui-ci l’avait retenue prisonniĂšre pendant huit ans. Selon la police, elle aurait mĂȘme allumĂ© Ă  la morgue une bougie dĂ©diĂ©e Ă  sa mĂ©moire. Elle a nĂ©anmoins dĂ©menti l’idĂ©e du syndrome et a dĂ©crit son ravisseur comme « criminel ». Elle dit avoir dĂ» accepter certains compromis tout en protĂ©geant son « moi intĂ©rieur ». Elle explique la nĂ©cessitĂ© devant laquelle elle s'est trouvĂ©e de pardonner certains des actes de son ravisseur.

Conséquences

Entretiens

AprĂšs avoir reçu des centaines de demandes d’entretien pour de fortes sommes d’argent, l’adolescente a accordĂ© une interview Ă  l’ORF autrichien. L’ORF n’a pas payĂ© cet entretien, mais s’est dĂ©cidĂ© nĂ©anmoins Ă  verser Ă  Kampusch le profit rĂ©alisĂ© sur la vente de l’interview Ă  d’autres chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision[14]. L’interview a Ă©tĂ© vendue Ă  plus de 120 pays, pour un montant de 290 euros par minute. Cette somme, estimĂ©e Ă  quelques centaines de milliers d’euros au total, sera versĂ©e par Natascha Kampusch pour aider des femmes africaines et mexicaines.

Le , le journal quotidien Kronen Zeitung et le magazine NEWS ont Ă©galement publiĂ© un entretien avec la jeune femme. Ces entretiens ont permis Ă  Kampush de financer son logement et ses Ă©tudes, ainsi que l'accĂšs Ă  un emploi stable. Lors de sa premiĂšre entrevue, le journaliste Christoph Feurstein a demandĂ© Ă  Kampusch si elle se sentait « seule » pendant sa captivitĂ©. Elle a rĂ©pondu : « quelle question ridicule » et a quittĂ© la salle, revenant aprĂšs une brĂšve pause. Elle a profitĂ© de ces entretiens pour faire savoir publiquement certains dĂ©tails plus prĂ©cis de sa dĂ©tention, en particulier les privations de nourriture que son ravisseur lui avait imposĂ©es parfois presque jusqu’à la mort, ainsi que les agressions brutales qu'elle avait subies. Kampusch a Ă©galement parlĂ© de son insomnie, de son angoisse, de ses blessures physiques et d’autres problĂšmes de santĂ©.

Le , le journal The Times publie une grande interview de Natasha Kampusch par Bojan Pancevski et Stefanie Marsh[15].

3 096 jours

Le sort son autobiographie, intitulĂ©e 3 096 jours, Ă©crite avec l'aide de deux journalistes[1]. Le film 3096 rĂ©alisĂ© par Sherry Hormann sort le et est librement inspirĂ© du livre. Les actrices Amelia Pidgeon et Antonia Campbell-Hughes y interprĂštent le rĂŽle de Natasha Kampusch, et l'acteur danois Thure Lindhardt le rĂŽle de Wolfgang Pƙiklopil[16]. À propos du film, Natasha Kampusch a dĂ©clarĂ© : « Je me suis reconnue (dans ce film) mais la rĂ©alitĂ© Ă©tait bien pire. Vous ne pouvez pas la montrer dans un film, ce n'est pas supposĂ© ĂȘtre un film d'horreur »[17].

Précisions

Plusieurs semaines aprĂšs sa libĂ©ration, Natascha Kampusch a reconnu[18] avoir effectuĂ© plusieurs sorties en ville, en voiture, en compagnie de son ravisseur. Pendant l'hiver 2005-2006, elle a Ă©galement « effectuĂ© deux sĂ©jours dans les stations de sport d'hiver d'Hochkar et de Semmering ». Selon son autobiographie, Ă  aucun moment elle n'a pu profiter de ces dĂ©placements pour s'Ă©vader. Elle insiste sur le fait que d'une part elle Ă©tait constamment sous une menace de mort profĂ©rĂ©e par son ravisseur, qu'elle Ă©tait dans une dĂ©tresse physique et morale sĂ©vĂšre, mais aussi que son enfermement lui avait fait perdre la capacitĂ© de nouer des relations avec autrui. D'une certaine façon, son Ă©vasion n'a Ă©tĂ© rendue possible que par le fait que Pƙiklopil, qui devait rĂ©pondre Ă  un coup de tĂ©lĂ©phone, soit sorti du garage oĂč elle passait l'aspirateur. De ce fait, elle n'Ă©tait plus sous sa surveillance Ă©troite.

Le , Natascha Kampusch est devenue propriétaire de la maison dans laquelle elle a été séquestrée pendant plus de huit ans[19]. Elle explique ce geste par le refus que la maison soit achetée par une personne mal intentionnée, et également par l'idée que cette attribution constitue un dédommagement pour la souffrance qu'elle a subie.

Bibliographie

Notes et références

  1. livre 3096 jours.
  2. www.cyberpresse.ca.
  3. (de) www.natascha-kampusch.at.
  4. Natascha Kampusch va animer une émission TV, AFP, 5 décembre 2007.
  5. Alain Auffray et Christian FILLITZ, « Natascha du silence aux silences », sur Libération (consulté le ).
  6. (en) , Further details emerge of Austrian kidnapping case, The Raw Story du 25 août 2006.
  7. (de) Fall Kampusch wird neu aufgerollt, SĂŒddeutsche Zeitung (online) du 2008-10-24.
  8. (en) Translation of Natascha Kampusch's letter, Times Online du 28 août 2008.
  9. (de) Er war ein Teil meines Lebens, Kurier (online) du 29 août 2006 (de).
  10. (de) .
  11. « L'Autriche elle aussisur la piste Fourniret », sur L'Obs, (consulté le ).
  12. Atlantico, « Natascha Kampusch reconnaßt enfin qu'elle a été violée pendant sa captivité », sur Atlantico, (consulté le ).
  13. (en) « Kidnap victim describes ordeal as starved, sexually-abused ‘slave’ », sur TODAY.com (consultĂ© le ).
  14. AFP, « Natascha Kampusch a donné sa premiÚre interview TV », sur La Libre.be (consulté le ).
  15. (en) Bojan Pancevski et Stefanie Marsh, « Natascha Kampusch: from darkness to limelight », Times Online, Londres,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le ).
  16. « Natascha Kampusch, la jeune fille et les vieux démons », Blaise Gauquelin Libération, 27 novembre 2012.
  17. Le Point.fr, « "3096 Jours", un film sur la jeune Autrichienne sequestrée pendant huit ans », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. Tanguy Debbaz, « Songes et mensonges d'une sĂ©questrĂ©e », Marianne,‎ , p. 23.
  19. Dhnet.be.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.