Affaire Kevin Bennett
L'affaire Kevin Bennett est une affaire judiciaire de mœurs mettant en cause Kevin Bennett , un prêtre catholique canadien. En 1990, il est condamné à quatre ans de prison pour avoir agressé sexuellement des enfants. Par ailleurs, le diocèse de Saint-Georges est condamné à verser 13 millions de dollars aux victimes.
Affaire Kevin Bennett | |
Fait reproché | agression sexuelle |
---|---|
Pays | Canada |
Date | entre 1961 et 1989 |
Nombre de victimes | 39 enfants |
Jugement | |
Statut | 4 ans de prison |
Date du jugement | 1990 |
Recours | Non |
Historique
Le prêtre Kevin Bennett travaille, dans les années 1960, à l'orphelinat du Mount Cashel à Saint-Jean de Terre-Neuve à Terre-Neuve-et-Labrador [1]. Cet orphelinat est alors dirigé par les Frères chrétiens, des centaines d'enfants y furent violentés[2] - [3] .
Il est reconnu coupable en 1990 d'agressions sexuelles de garçons dans des paroisses de l'ancien diocèse de Saint-Georges à Terre-Neuve-et-Labrador devenu en 2007 diocèse de Corner Brook et du Labrador[alpha 1]. Il est condamné à quatre ans de prison[4].
Kevin Bennett déclare que l'Église semblait être informée de ses agressions sexuelles. Un autre prêtre ayant échangé avec lui sur ces abus dès 1968. Lors de ces échanges, il a reconnu son comportement mais ne l'a pas modifié. Les victimes engagent alors une action en réparation à son encontre mais aussi à l'égard de l’Église catholique romaine[5]. La Cour suprême du Canada a jugé que la preuve était trop mince pour « examiner sérieusement la question difficile et importante de savoir si l’Église catholique romaine peut être tenue responsable dans une affaire comme celle qui nous préoccupe ». Mais la cour indique dans sa conclusion :
« La Roman Catholic Episcopal Corporation of St. George’s est responsable envers les demandeurs‑intimés directement et par application du principe de la responsabilité du fait d’autrui. [...], je suis d’avis de condamner la Roman Catholic Episcopal Corporation of St. George’s à payer aux demandeurs‑intimés les dépens à l’égard du présent pourvoi et du pourvoi incident sur la base procureur‑client [6] »
.
En mai 2005, l’évêque Douglas Crosby du diocèse de Saint-Georges annonce la mise en vente des propriétés du diocèse afin de payer 13 millions de dollars aux 37 victimes de Kévin Benett[7]. Chaque victime recevra entre 750 000 et un million de dollars[8]. Finalement les 13 millions de dollars sont collectés auprès des églises canadiennes et de leurs paroissiens ainsi l'évêché conserve ses biens[9].
Notes et références
Notes
- Le diocèse a été érigé canoniquement le sous le nom de diocèse de Saint-Georges (Sancti Georgii Terræ Novæ en latin). Il adopta son nom actuel de diocèse de Corner Brook et du Labrador en 2007 lorsqu'une partie du territoire du diocèse de Labrador City-Schefferville, qui venait d'être dissout, lui fut ajouté.
Références
- (en) « Church out of cash to pay abuse victims: lawyer », CBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Orphelinat Mount Cashel: ne jamais oublier », sur Jésuite.ca (consulté le )
- (en) « Mount Cashel: After 30 years, the pain still has not gone away », sur Radio-CBC.ca, (consulté le )
- (en) « Final payments made in priestly abuse case », CBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Bennett says Church knew all along », CBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Untel c. Bennett, [2004] 1 R.C.S. 436, 2004 CSC 17 », Jugements de la Cour suprême,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Pour dédommager les victimes d’abus sexuels », Catch.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « En bref - Églises à vendre », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Les catholiques de Terre-Neuve récupèrent leurs églises », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )