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Affaire Abderrazzak Zibha

L'Affaire Abderrazzak Zibha est une affaire criminelle française qui s'est déroulée à Valence-d'Agen, dans le Tarn-et-Garonne, dans laquelle Abderrazzak Zibha, un ressortissant algérien alors âgé de 48 ans, a tué sa compagne, Anne-Laure Urvoy, âgée de 27 ans et ingénieure à la centrale nucléaire de Golfech. Le corps de la jeune femme est retrouvé dans sa chambre le 20 novembre 2007, elle est morte tuée par strangulation et par répétition de coups.

Affaire Abderrazzak Zibha
Image illustrative de l’article Affaire Abderrazzak Zibha

Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation Meurtre
Pays France
Ville Valence-d’Agen
Nature de l'arme Arme blanche
Date 20 novembre 2007
Nombre de victimes 1
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d’assises
Date du jugement 9 juin 2010

Contexte

Le passé d'Abderrazzak Zibha

Né d'un père avec des antécédents d'alcoolisme, Abderrazzak Zibha est un ressortissant algérien qui s'est installé dans l'Oise. Rapidement employé dans le domaine du bâtiment en région parisienne, il y rencontre Anne-Laure Urvoy. Ils se mettent en couple sans que la jeune femme ne sache qu'il est déjà marié à une autre femme.

La vie de couple avec Anne-Laure Urvoy

Anne-Laure Urvoy, alors âgée de 17 ans, effectue un stage dans l'entreprise où travaillait Abderrazzak Zibha : ce fut vraisemblablement le coup de foudre. Ensemble, ils vont vivre une grande histoire d'amour, pensant même au mariage. Zibha quitte son travail dans le bâtiment en région parisienne pour s'installer avec Anne-Laure Urvoy à Valence-d'Agen. Leur relation va durer huit ans.

Mais cette relation n'est pas aussi paisible qu'elle pourrait le faire croire. Abderrazzak Zibha a en effet de multiples maîtresses et projetait même de se marier avec une Marocaine alors qu'il était en couple avec Anne-Laure. En parallèle, il a en effet connu une perte d'emploi qui le plongeait de temps dans en temps dans l'alcool, une situation que Anne-Laure lui reprochait, un sujet pour lui difficile car son père était alcoolique. Zibha est complètement dépendant d'Anne-Laure puisqu'elle lui paye les frais de voiture, l'assurance, la mutuelle, et qu'elle partage même son compte bancaire avec lui car il était interdit bancaire. Les disputes sont fréquentes dans leur relation, mais le 20 novembre 2007 éclate la dispute de trop. Ce jour-là, Anne-Laure apprend enfin la double vie d'Abderrazzak Zibha. Elle lui profère alors des insultes et le met à la porte, des insultes qui auraient poussé Abderrazzak à commettre son acte, selon l'avocat de la famille de la victime.

Faits

DĂ©couverte du corps d'Anne-Laure Urvoy

Le 21 novembre 2007, Anne-Laure Urvoy ne se présente pas à une réunion professionnelle programmée à la centrale nucléaire de Golfech, ses collègues se demandant où elle pouvait être. Ayant trouvé cela étrange étant donné qu'elle avait préparé cette réunion en amont, ils cherchent à la contacter plusieurs fois. N'arrivant pas à la joindre, ils décident donc de se rendre à son domicile, le 15 rue des Tulipiers, dans la ville de Valence-d'Agen. Ils sonnent, mais voyant que personne ne répond ils décident d'appeler la police puisque cela n'était pas dans ses habitudes de s'absenter sans prévenir.

Ă€ 15 heures, ce mĂŞme jour, les gendarmes arrivent au domicile et ne constatent aucun signe d'effraction. Sans mandat, les gendarmes ne peuvent entrer dans le domicile. De plus, sa disparition date de moins de 6 heures : ils ne peuvent donc rien faire. Deux heures plus tard, Ă  17 heures, les collègues d'Anne-Laure appellent ses parents au tĂ©lĂ©phone. Ces derniers, craignant un malaise de leur fille, rappellent les gendarmes qui arrivent au domicile accompagnĂ©s des pompiers Ă  18 heures. Forçant la porte du garage afin de pĂ©nĂ©trer dans le domicile, ils tombent sur le cadavre d'Anne-Laure, baignant dans une mare de sang.

Constatations de la police

Le corps d'Anne-Laure Urvoy est découvert derrière une porte. Elle a été rouée de coups, son corps baignant dans une mare de sang, et l'appartement se trouve en grand désordre. Le procureur de Montauban réquisitionne alors la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse. Deux hypothèses concernant le crime émergent : soit l'acte a été commis par un proche, soit il a été commis pour des raisons sensibles, étant donné qu'Anne-Laure travaillait dans une centrale nucléaire.

La police constate qu'un ordinateur portable a disparu. L'hypothèse du crime pour raisons sensibles fut d'abord évoqué puis écarté lorsque les enquêteurs apprirent qu'Anne-Laure ne côtoyait aucunement de dossiers sensibles au sujet du nucléaire. L'hypothèse du crime commis par un proche est alors retenue, car le meurtrier a voulu faire croire à un départ soudain d'Anne-Laure Urvoy. Les enquêteurs découvrent alors que la page Z de son annuaire téléphonique a été arrachée. Ils font alors le lien avec son ex-compagnon, Abderrazzak Zibha : la famille d'Anne-Laure ayant renseignés les enquêteurs sur son passif compliqué avec ce dernier, Zibha devient le principal suspect et une traque s'engage alors.

Traque d'Abderrazzak Zibha

Une fois le meurtre d'Anne-Laure dĂ©couvert, Abderrazzak Zibha est en effet très vite soupçonnĂ©. Il est alors recherchĂ© par la gendarmerie, qui a conscience qu'il peut tenter de fuir en AlgĂ©rie oĂą les nationaux ne sont pas extradĂ©s et oĂą il serait donc hors de portĂ©e de la justice française. Une Ă©quipe est rapidement envoyĂ©e Ă  Chaville chez Mohammed, le frère d'Abderrazzak, mais il n'y est pas. La gendarmerie rĂ©quisitionne la banque d'Anne-Laure pour tracer sa carte bancaire, qu'il a sans doute volĂ©e. Le tĂ©lĂ©phone d'Abderrazzak est Ă©galement tracĂ© et mis sur Ă©coute, le relevĂ© de ses appels (fadettes) Ă©tant rĂ©clamĂ© Ă  son opĂ©rateur. Les enquĂŞteurs apprennent que le lendemain du meurtre, Zibha est allĂ© Ă  Paris dans le 16e arrondissement, oĂą il est restĂ© environ 5 heures. Zibha a ensuite pris la route du sud de la France en possession de 170 euros, retirĂ©s avec la carte de crĂ©dit d'Anne-Laure Ă  Clichy-sous-Bois, ce qui confirme de plus en plus la fuite vers l'AlgĂ©rie. Abderrazzak Zibha a donc une journĂ©e d'avance sur les gendarmes. De plus, les unitĂ©s de recherche sont divisĂ©es, une Ă  Chaville chez son frère Ă  qui il a passĂ© un appel et une Ă©quipe vers Sète et Marseille. Les enquĂŞteurs contactent leurs collègues Ă  Marseille : ils apprennent que Zibha a embarquĂ© sous sa vĂ©ritable identitĂ© Ă  bord d'un ferry en direction de Skikda en AlgĂ©rie depuis 6 heures. En urgence, l'adjudant contacte le commandant du ferry Ă  qui il demande de faire demi-tour en direction de la France. Après rĂ©flexion, ce dernier accepte. De son cĂ´tĂ©, le procureur a convaincu la compagnie propriĂ©taire du ferry d'autoriser la manĹ“uvre. Le ferry prend alors la direction de la France, oĂą il doit rallier Toulon dans un dĂ©lai de 6 heures. La situation est tendue car il ne faut pas que Zibha se rende compte de la situation. Dès qu'il entre en rade de Toulon vers 3 heures du matin, un groupe d'Ă©lite de la gendarmerie maritime aborde le ferry et neutralise Zibha dans sa couchette. Les gendarmes retrouveront plus tard, dans sa voiture, l'ordinateur et les bijoux d'Anne-Laure : son implication dans le meurtre de la jeune femme ne fait dĂ©sormais plus aucun doute.

Procès

DĂ©roulement

Le procès s'ouvre le devant la cour d'assises du Tarn-et-Garonne de Montauban. Lors de son procès, Zibha, pour sa défense, atteste qu'il aurait perdu son calme et que sur un coup de tête, il aurait frappé Anne-Laure et que celle-ci serait tombée inconsciente. Il ajoute qu'elle respirait encore quand il a quitté leur appartement, mais les rapports des médecins légistes viennent contredire ces dires en précisant qu'elle aurait été frappée plusieurs fois au sol, ce qui est prouvé par les éclaboussures de sang et écarte donc la possibilité d'un acte sur un coup de folie. Placé devant la réalité des faits lors de la reconstitution du crime, Zibha finira par avouer les faits.

Condamnation

Le 9 juin 2010, Abderrazzak Zibha est condamné après trois jours d'audience à une peine de 27 ans de réclusion criminelle sans peine de sûreté pour le meurtre d'Anne-Laure Urvoy, commis le 20 novembre 2007 dans leur appartement à Valence d'Agen[1].

Notes et références

  1. « Meurtre de l'ingénieur de Golfech : 27 ans de prison », sur ladepeche.fr, Groupe La Dépêche du Midi, (consulté le ).

Documentaires télévisés

Émission radiophonique

Articles connexes

Liens externes

Presse

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