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Adolphe Combanaire

Adolphe Combanaire est un écrivain français né à Châteauroux le et mort à Châteauroux le .

Adolphe Combanaire
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  79 ans)
Châteauroux
Nationalité
Activité

Biographie

Cet auteur, « dotĂ© de tous les dĂ©fauts de l’humanitĂ©, Ă  l’exception de la peur Â» est le fils d'Eugène Combanaire et de Julie Dechaudat, aubergistes, qui tiennent Ă  Châteauroux l’Hostellerie du ChĂŞne-Vert, sur la place La Fayette. Le jeune Adolphe, destinĂ© au commerce, est envoyĂ© Ă  Londres pour y apprendre l’anglais (une idĂ©e pas très commune pour l’époque). S’ennuyant sans doute Ă  Londres, il saute dans un bateau et dĂ©barque Ă  New York, oĂą il dĂ©croche un brevet d’ingĂ©nieur Ă©lectricien. Revenu en France Ă  sa conscription, il sauve (en passant) deux personnes d’un incendie Ă  Paris et il se porte bientĂ´t volontaire pour la guerre au Tonkin. Ă€ partir de 1885, il est ingĂ©nieur dans une compagnie parisienne d’éclairage Ă©lectrique. LĂ  aussi, il s’ennuie, et il occupe ses loisirs Ă  mettre en scène des pièces Ă  succès au Théâtre des VariĂ©tĂ©s. Comme si cela ne suffisait pas, il suit aussi les cours des Arts et mĂ©tiers. C’est lĂ  qu’il se dĂ©couvre une passion incontrĂ´lable pour la gutta-percha, une rĂ©sine extraite d’un arbre qui pousse en Malaisie[1], qui est Ă  l’époque indispensable Ă  l’isolation des câbles sous-marins. Et le voilĂ  parti pour plus de vingt ans de voyages en Asie, de Ă  , rĂ´dant « dans un pĂ©rimètre de cinq cents lieues autour de Singapour Â», sĂ©journant dans les Ă®les indonĂ©siennes et la pĂ©ninsule malaise, sur les cĂ´tes du Siam, puis dans le sud de la Birmanie. Une demi-douzaine d’ouvrages s’inspirent de cette pĂ©riode riche en pĂ©ripĂ©ties, rĂ©cits d’aventures mais aussi travaux plus scientifiques sur le Siam et le Cambodge.

Combanaire a l’esprit d’entreprise. Ayant remarquĂ© que l’hĂ©vĂ©a pousse plus vite Ă  Sumatra qu’au BrĂ©sil, il rapporte des Indes nĂ©erlandaises, Ă  l’insu des autoritĂ©s, des graines d’hĂ©vĂ©a qui, dès 1893, seront pour partie Ă  l’origine des plantations de l’Indochine française. En 1894, il dĂ©couvre des « gisements Â» de gutta-percha dans le nord de Sumatra, manque laisser sa peau dans la guerre que les Hollandais y mènent contre les gens d’Aceh, et invente deux nouveaux procĂ©dĂ©s de fabrication du caoutchouc. Lors d’un retour en France, il monte des usines, mais l’invention de la tĂ©lĂ©graphie sans fil le met sur la paille. Il s’intĂ©resse ensuite Ă  l’étain, rĂ©alisant quelques beaux bĂ©nĂ©fices, puis rentre en France « pour en dĂ©penser joyeusement la plus grande partie Â». Ensuite, c’est le pĂ©trole, et il participe Ă  la dĂ©couverte des gisements qui feront la fortune du rajah de Sarawak.

Hong Kong, Shanghai, séjour à Yokohama et retour en France via Honolulu, San Francisco, Chicago et New York. Un grand tour du monde, et Adolphe aux belles moustaches repart en 1899 pour traverser Bornéo. Une grande randonnée de ce que nous pourrions appeler de l’espionnage commercial, mais pas aussi facile que Combanaire semblait le penser au départ. Il a de la chance, il s’en tire.

Après quelques mois en France, après 1900, le voici exploitant le guano de chauve-souris dans le golfe de Siam, puis les nids d’hirondelles, le cuivre, l’or, les huîtres perlières. Est-ce le succès qui lui échappe, ou son goût du changement et du risque ? Peut-être à cause de ces activités, il semble entretenir des relations plutôt aigres avec les milieux coloniaux français. Il gardera une dent contre ces marchands dont les machinations ternissent une certaine idée de la France qu’il claironne alentour.

Vers 1905-1910, il remonte le MĂ©kong sur plus de 2 000 km, s’égare en forĂŞt dans les montagnes entre Annam et Cambodge, marche 200 km sans nourriture, et tombe in extremis sur un poste militaire. En 1914, au moment oĂą explose la Grande Guerre, il est au Siam, exploitant le teck. Il a presque 55 ans, mais il s’engage volontaire au 95e d'Infanterie. Très vite, il est blessĂ© deux fois et son bras droit broyĂ© dans une action hĂ©roĂŻque, puis amputĂ©, lui vaut la MĂ©daille militaire. Après sa convalescence Ă  Nice en 1915, on lui propose le poste de gouverneur du Cameroun, qu’il refuse par mĂ©pris des affairistes coloniaux de Bordeaux. C’en est fini de la vie d’aventurier. Il voyage encore un peu en Europe (Italie et Espagne), mais surtout il Ă©crit, mĂ©moires d’enfance et de guerre et pamphlets politiques, pour certains probablement Ă  compte d’auteur. Une notice biographique insĂ©rĂ©e en 1936 dans l’un de ses derniers livres le dĂ©crit Ă  77 ans cultivant son jardin Ă  Châteauroux (Indre) et prĂ©parant un ouvrage sur les grands fauves. Elle signale aussi sa distinction de Grande mĂ©daille d’or de la SociĂ©tĂ© des Ă©tudes indochinoises (SaĂŻgon) et ses qualitĂ©s de PrĂ©sident honoraire des MĂ©daillĂ©s militaires de l’Indre, de PrĂ©sident d’honneur des Anciens Poilus de l’Indre du 95e rĂ©giment d'Infanterie et de Doyen des Très Vieux Poilus de l’Association des Ă©crivains-combattants.

Adolphe Combanaire, resté célibataire, meurt le . Sa tombe se trouve au cimetière Saint-Denis de Châteauroux[2].

Ouvrages

  • Au pays des coupeurs de tĂŞtes. Ă€ travers BornĂ©o, Paris, Plon-Nourrit & Cie, (1902), 389 p. ; rĂ©Ă©ditĂ© en 1993, Singapour, Édition Pagodes, 1993, 319 p.
  • La VĂ©ritĂ© sur la Cochinchine et sur la mission du lieutenant-colonel Bernard, SaĂŻgon, Schneider, 1909, 30 p.
  • Mensonges et vautours coloniaux. L'Indo-Chine en dĂ©liquescence, Châteauroux, 1910, 218 p.
  • En dĂ©tresse dans les forĂŞts cambodgiennes, Librairie Dewez [ca. 1905-1910].
  • Le Prospecteur d’or, Librairie Dewez, s.d.
  • Exploration scientifique et monographie des rĂ©gions françaises du golfe de Siam, s.l.n.d., Librairie Schneider.
  • Les Temps prĂ©historiques du Cambodge et de la rĂ©gion d’Angkor, Librairie Schneider (ex-libris de bibliophiles), s.d.
  • Vers la gloire ! En avant, marche !, Malakoff, DurassiĂ©, 1936, 146 p.
  • Châteauroux pendant la guerre de 1870, Châteauroux, Librairie Badel, s.d.
  • RĂ©vĂ©lations sur les grands fauves, s.l.n.d.

Notes et références

  1. Sur l'intérêt des Français pour la gutta-percha, voir Maxime Pilon, Danièle Weiler, The French in Singapore: An Illustrated History (1819-today), Éditions Didier Millet, 2012, pp. 83-85 (avec une photographie d'Adolphe Combanaire). (ISBN 9789814260442)
  2. Cimetières de France et d'ailleurs

Annexes

Bibliographie

  • PrĂ©face de Bernard Sellato Ă  la rĂ©Ă©dition (1993) de Au pays des coupeurs de tĂŞtes. Ă€ travers BornĂ©o.

Liens externes

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