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Adam von Schwartzenberg

Le comte Adam von Schwartzenberg ou Schwarzenberg (nĂ© le Ă  Gimborn, pays de Berg; † Ă  la citadelle de Spandau) devint en 1625 le grand maĂźtre du grand bailliage de Brandebourg. Noble catholique au service d'un prince protestant (le prince-Ă©lecteur Georges-Guillaume Ier de Brandebourg) et de ses alliĂ©s suĂ©dois, il se fit de plus en plus d’ennemis et, dĂ©chu de ses titres, mourut peu aprĂšs son arrestation.

Adam von Schwartzenberg,
Image illustrative de l’article Adam von Schwartzenberg
Le comte Adam von Schwarzenberg (coll. Dr. Alexander Rothkopf, Gummersbach)

Titre comte de Schwarzenberg
(1600-1641)
Autres titres grand-maĂźtre du grand bailliage de Brandebourg
Années de service 1625 - 1640
Conflits Guerre de Succession de Juliers
Biographie
Dynastie Maison de Schwarzenberg
Naissance
Gimborn, comté de La Marck
DĂ©cĂšs (Ă  57 ans)
citadelle de Spandau
PĂšre Adolf von Schwarzenberg
MĂšre Margaretha Wolff von Metternich
Conjoint Margaretha von Pallant
Enfants Jean-Adolphe de Schwarzenberg

Blason de Adam von Schwartzenberg,
Armoiries du comte Adam aux portes du chĂąteau Schwarzentberg.

Biographie

Origines

Le comte d'Empire catholique Adam von Schwartzenberg est nĂ© au chĂąteau de Gimborn dans le comtĂ© de La Marck (alors dĂ©pendant du pays de Berg). Fils d'Adolf von Schwartzenberg, il Ă©tait issu de l’ancienne Maison de Schwarzenberg de la Seinsheim franconienne, Ă©voquĂ©e dĂšs 1172 dans les textes et Ă©levĂ©e Ă  la dignitĂ© comtale en 1599. Sa mĂšre, Dame Margaretha Wolff von Metternich, Ă©tait issue d'une famille de ministĂ©riels.

À la mort de son pĂšre en 1600 au cours des guerres austro-turques, le jeune homme, ĂągĂ© de seize ans, hĂ©rita de ses titres et de ses terres. Ses ambitions politiques au parlement de Brandebourg, oĂč ses parents siĂ©geaient, s'affirmĂšrent en 1609 au cours de la guerre de Succession de Juliers : ses multiples prises de position en faveur de l’électeur Jean-Sigismond lui valurent une mise au ban du tribunal impĂ©rial.

Le comte Adam épousa en 1613 la Dame Margaretha von Pallant, qui mourut en couches deux ans plus tard en donnant naissance à un second fils, Jean-Adolphe. Schwarzenberg ne devait pas se remarier : il entra dans le grand bailliage de Brandebourg, dont (malgré sa religion) il fut élu sénéchal en 1625.

Les affaires de Rhénanie

DĂ©sormais conseiller du margrave de Brandebourg, il s'imposa auprĂšs du prince, au point que ses idĂ©es politiques, principalement sur l'affaire des pays rhĂ©nans, finirent par s'imposer exclusivement. Il usa de son influence pour rĂ©gler ses propres intĂ©rĂȘts au Pays de Berg : en 1610, il s'appuya sur l'autoritĂ© de l’électeur Jean Sigismond et de Wolfgang Guillaume de Wittelsbach pour faire passer les terres familiales de Gimborn sous suzerainetĂ© du ComtĂ© de la Mark, puis, malgrĂ© les plus vives protestations de la noblesse du pays, accrut l'Ă©tendue de ses possessions en 1614 par une donation de Georges-Guillaume Ier de Brandebourg aux Ă©glises de Gummersbach et MĂŒllenbach ; en 1630, il obtenait le dĂ©tachement du bailliage de Neustadt du ComtĂ© de la Mark, sa requalification en terre noble du Saint Empire, pour ainsi faire reconnaĂźtre par l'empereur l’annĂ©e suivante Gimborn-Neustadt comme principautĂ© bĂ©nĂ©ficiant de l’ImmĂ©diatetĂ© impĂ©riale[1].

La guerre de Trente Ans

Le margrave Georges-Guillaume observa au cours de la guerre de Trente Ans une politique de neutralitĂ©. Au dĂ©but, les idĂ©es pro-catholiques de Schwartzenberg Ă©taient contrebalancĂ©es par la faction protestante, reprĂ©sentĂ©e par les ministres Levin von Knesebeck et Samuel von Winterfeld. Mais lorsqu’en 1626 les ImpĂ©riaux parurent prendre le dessus, Schwartzenberg fit Ă©carter von Winterfeld. Avec l'entrĂ©e en guerre de la SuĂšde, le chancelier Sigismund von Götzen, d’obĂ©dience calviniste, prit le dessus Ă  la cour et contraignit Ă  son tour Schwartzenberg de s'exiler Ă  ClĂšves (1630) ; exil temporaire, puisque les revers de fortune des SuĂ©dois entraĂźnĂšrent en 1634−35, le rappel de Schwartzenberg Ă  Berlin[2]. Schwartzenberg estimait qu'il lui fallait une armĂ©e de 26 000 hommes pour chasser les SuĂ©dois et concrĂ©tiser les prĂ©tentions de Georges-Guillaume sur la PomĂ©ranie, mais il ne put finalement lever qu'un contingent de 11 000 hommes[3].

Apogée et déchéance

Avec la fuite de Georges-Guillaume Ă  KƓnigsberg en 1638, Schwartzenberg gouverna le Brandebourg pratiquement seul pendant dix-huit mois[3]. Pour financer l'effort de guerre, Schwartzenberg imposa de nouveaux impĂŽts, restreignit le pouvoir des chambres Ă©lues et fit dissoudre le gouvernement, remplacĂ© par un Conseil de Guerre. Il ne s’aliĂ©na pas seulement ses sujets du comtĂ© de la Marck : les chambres rĂ©gionales de Brandebourg, qui jusque-lĂ  respectaient le ministre pour sa relative neutralitĂ© dans le conflit, furent exaspĂ©rĂ©es de l'atteinte Ă  leurs prĂ©rogatives[4]. Elles dĂ©chaĂźnĂšrent contre lui une propagande qui le prĂ©sentait comme un traĂźtre et une machine de l'Autriche et des Habsbourg, qui profitait de la guerre alors que le pays Ă©tait Ă  genoux[3]. Les mercenaires de Schwartzenberg rançonnaient davantage la population que l'armĂ©e suĂ©doise[5] - [6], qu'ils ne pouvaient vaincre. Lorsqu'en 1640 l'Ă©lecteur Georges-Guillaume mourut, le Brandebourg-Prusse Ă©tait au bord de l'effondrement.

Lorsque l'Ă©lecteur FrĂ©dĂ©ric-Guillaume vint au pouvoir en 1640, il dĂ©mit de ses fonctions l'impopulaire conseiller de son pĂšre et le fit arrĂȘter par Kurt Bertram von Pfuel. Le comte Adam von Schwarzenberg mourut dans les geĂŽles de Spandau au quatriĂšme jour de sa dĂ©tention.

Une rumeur tenace

Plus d'un siĂšcle plus tard, FrĂ©dĂ©ric le Grand, pour mettre un terme Ă  une rumeur selon laquelle son aĂŻeul aurait fait dĂ©capiter Adam von Schwarzenberg dans sa prison, donna l'ordre en 1777 d'exhumer le cadavre du comte ; l'absence de traces au niveau des cervicales dĂ©montra que la rumeur Ă©tait sans fondement[7]. L'examen des restes de Schwartzenberg fut conduit par le mĂ©decin Ernst Ludwig Heim. Le rapport d'enquĂȘte est conservĂ© dans les archives de l'Ă©glise St. Nikolai de Berlin-Spandau.

Buste de la Berliner Siegesallee

Le sculpteur Cuno von Uechtritz-Steinkirch a réalisé le trio n°24 de la Siegesallee de Berlin, représentant l'électeur Georges-Guillaume Ier de Brandebourg au centre, flanqué des bustes du colonel Konrad von Burgsdorff (1595 - 1652) et d'Adam von Schwarzenberg, son plus proche conseiller.

Le choix de Schwartzenberg pour cette galerie monumentale par la commission historique dirigĂ©e par Reinhold Koser fut trĂšs controversĂ©e Ă  l'Ă©poque, car le chancelier de Georges-Guillaume venait tout juste d'ĂȘtre rĂ©habilitĂ© par l'historiographie d'alors. Pour la rĂ©alisation de son effigie, le sculpteur a recopiĂ© fidĂšlement le portrait de Matthias Czwiczek. Le collier Ă  la croix de Malte sur la poitrine du dignitaire rappelle que Schwartzenberg fut grand maĂźtre de l'Ordre et un « drapĂ© tombant, aux multiples plis, dont les extrĂ©mitĂ©s sont retenues aux Ă©paules, forme les contours du tableau et en relĂšve l’esthĂ©tique »[8]. Le groupe de statues fut inaugurĂ© le .

Notes et références

  1. Sur ce sujet, cf. F. J. Burghardt (cité ci-aprÚs dans la bibliographie). La seigneurie de Gimborn-Neustadt restera au XVIIIe siÚcle un fief du Brandebourg, et il faudra attendre 1702 pour qu'il soit reconnu par le collÚge des comtes de Westphalie ; W. Fabricius, ErlÀuterungen zum geschichtlichen Atlas der Rheinprovinz, vol. 2 : Die Karte von 1789, Bonn 1895, p. 355.
  2. Cf. Christopher Clark, Iron Kingdom: The Rise and Downfall of Prussia 1600–1947, Cambridge, Belknap Press of Harvard, , 776 p. (ISBN 067402385-4), p. 27
  3. Cf. Sidney B. Fay, Klaus Epstein, The Rise of Brandenburg-Prussia to 1786, New York, Holt, Rinehart and Winston, (réimpr. 1964, éd. révisée), 146., p. 39
  4. Clark, p. 29
  5. Clark, pp. 34−5
  6. Fay, p. 46
  7. Cf. Georg Hiltl, Die Gartenlaube, Leipzig, Adolf Kröner, succ. de Ernst Keil, , « Die Leiche des Ministers Schwarzenberg », p. 537-540 et Constant Wurzbach von Tannenberg: Biographisches Lexikon des Kaisertums Österreich, p. 11(18)
  8. Uta Lehnert: Der Kaiser und die ..., p. 189

Bibliographie

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « Adam von Schwarzenberg » (voir la liste des auteurs).
  • Ulrich Kober: Eine Karriere im Krieg, Graf Adam von Schwarzenberg und die kurbrandenburgische Politik von 1619 bis 1641, Duncker & Humblot GmbH, 2004, (ISBN 3-428-11177-X)
  • Ulrich Kober: Der Favorit als "Factotum": Graf Adam von Schwarzenberg als OberkĂ€mmerer und Direktor des Geheimen Rates unter KurfĂŒrst Georg Wilhelm von Brandenburg, in: Michael Kaiser/Andreas Pecar (Hrsgg.): Der zweite Mann im Staat: oberste AmtstrĂ€ger und Favoriten im Umkreis der ReichsfĂŒrsten in der FrĂŒhen Neuzeit (Zeitschrift fĂŒr historische Forschung, Beiheft 32), Berlin 2003, p. 231-252, (ISBN 3-428-11116-8)
  • Christopher Clark, Iron Kingdom: The Rise and Downfall of Prussia 1600–1947. Cambridge: Belknap Press of Harvard. (2006). pp. 776. (ISBN 067402385-4).
  • Sidney B.Fay, Klaus Epstein (1964). The Rise of Brandenburg-Prussia to 1786: Revised Edition. New York: Holt, Rinehart and Winston. p. 146.
  • Uta Lehnert: Der Kaiser und die Siegesallee. RĂ©clame Royale, Dietrich Reimer Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-496-01189-0).
  • Franz Josef Burghardt: Die AnfĂ€nge der schwarzenbergischen Herrschaft Gimborn-Neustadt 1610-1624, in: BeitrĂ€ge zur Oberbergischen Geschichte, Bd. 9 (2007), S. 33-44.

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