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Accord de Doha (2020)

L'accord de Doha (2020), dont le nom officiel est « accord pour la paix en Afghanistan », est un accord de paix signé entre les États-Unis et les talibans le au Sheraton Grand Doha à Doha, au Qatar[1]. L'accord de 4 pages est publié sur le site Web du département d'État américain. Les dispositions de l'accord incluent le retrait de toutes les troupes américaines et de l'OTAN d'Afghanistan, en échange d'un engagement des talibans à empêcher al-Qaïda d'opérer dans les zones sous contrôle taliban, ainsi que des pourparlers entre les talibans et le gouvernement afghan d'alors.

Agreement for Bringing Peace to Afghanistan
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Type de traité Traité de paix
Effet
Expiration

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L'accord a été soutenu par la Chine, la Russie et le Pakistan et approuvé à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU[2], bien qu'il n'implique pas le gouvernement afghan[3]. L'Inde s'est félicitée de l'acceptation du pacte par le « gouvernement et le peuple » afghans[4] - [5]

Contenu

Les dispositions de l'accord incluent le retrait de toutes les troupes amĂ©ricaines et de l'OTAN d'Afghanistan, un engagement des talibans Ă  empĂŞcher al-QaĂŻda d'opĂ©rer dans les zones sous contrĂ´le taliban et des pourparlers entre les talibans et le gouvernement afghan. Les États-Unis ont acceptĂ© une première rĂ©duction de leur effectif prĂ©sent de 13 000 Ă  8 600 hommes d'ici juillet 2020, suivi d'un retrait complet dans les 14 mois si les talibans tiennent leurs engagements[6]. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est engagĂ© pour la mĂŞme date Ă  rĂ©duire les effectifs de l'OTAN Ă  environ 12 000 soldats contre environ 16 000 actuellement (le texte prĂ©voit une "rĂ©duction proportionnelle")[7]. Les États-Unis se sont Ă©galement engagĂ©s Ă  fermer cinq bases militaires dans un dĂ©lai de 135 jours et ont exprimĂ© leur intention de mettre fin aux sanctions Ă©conomiques contre les talibans d'ici le 27 aoĂ»t 2020. L'accord prĂ©voit aussi un Ă©change de 5 000 prisonniers talibans contre 1 000 soldats gouvernementaux.

Suites de l'accord

MalgrĂ© l'accord de paix, les attaques contre les forces de sĂ©curitĂ© afghanes ont augmentĂ© dans les 45 jours suivant l'accord. Les talibans ont menĂ© plus de 4 500 attaques en Afghanistan et plus de 900 membres des forces de sĂ©curitĂ© afghanes ont Ă©tĂ© tuĂ©s. En raison de la rĂ©duction du nombre d'offensives contre les talibans, le nombre de victimes taliban est tombĂ© Ă  610, contre environ 1 660 au cours de la mĂŞme pĂ©riode un an plus tĂ´t.

Les nĂ©gociations intra-afghanes devaient dĂ©buter le Ă  Oslo, en Norvège. La composition de l'Ă©quipe de nĂ©gociation du gouvernement afghan n'a pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e pour cette date, car les rĂ©sultats de l'Ă©lection prĂ©sidentielle afghane de 2019 ont Ă©tĂ© contestĂ©s. L'accord exigeait que le gouvernement afghan libère 5 000 prisonniers talibans avant le dĂ©but des pourparlers, dans le cadre d'un Ă©change de prisonniers contre 1 000 soldats gouvernementaux dĂ©tenus par les talibans. Le gouvernement afghan n'Ă©tait pas partie Ă  l'accord et, le 1er mars, Ghani a dĂ©clarĂ© qu'il n'Ă©tait pas engagĂ© par l'Ă©change de prisonniers : « Le gouvernement afghan ne s'est pas engagĂ© Ă  libĂ©rer 5 000 prisonniers talibans. [...] La libĂ©ration des prisonniers ne relève pas de l'autoritĂ© des États-Unis, mais de l'autoritĂ© du gouvernement de l'Afghanistan."[8] Ghani a Ă©galement dĂ©clarĂ© que tout Ă©change de prisonniers "ne peut pas ĂŞtre une condition prĂ©alable aux pourparlers", mais doit faire partie des nĂ©gociations. Le 2 mars, un porte-parole des talibans a dĂ©clarĂ© qu'ils Ă©taient "pleinement prĂŞts" pour les pourparlers intra-afghans, mais qu'il n'y aurait pas de pourparlers si environ 5 000 de leurs prisonniers n'Ă©taient pas libĂ©rĂ©s. Il a Ă©galement dĂ©clarĂ© que la pĂ©riode convenue de rĂ©duction de la violence Ă©tait terminĂ©e et que les opĂ©rations contre les forces gouvernementales afghanes pouvaient reprendre.

Le , Ghani a signé un accord de partage du pouvoir avec son rival Abdullah Abdullah. Cet accord a mis fin au différend de longue date sur les résultats des élections présidentielles afghanes de 2019 et a confié la responsabilité des négociations de paix à Abdullah.

En août 2020, le gouvernement afghan avait libéré 5 100 prisonniers[9] et les talibans en avaient libéré 1 000[10], satisfaisant ainsi l'accord avec retard. Cependant, le gouvernement afghan a refusé de libérer 400 prisonniers de la liste de ceux que les talibans voulaient libérer, car ces 400 étaient accusés de crimes graves[11]. Le président Ghani a déclaré qu'il n'avait pas le pouvoir constitutionnel de libérer ces prisonniers, il a donc convoqué une Loya Jirga du 7 au 9 août pour discuter de la question[12]. La jirga a accepté de libérer les 400 prisonniers restants[11].

En août 2021, les troupes occidentales se sont retirées sans qu'aucun autre accord n'ait été trouvé, et les talibans ont rapidement pris le contrôle du pays par la force.

Articles connexes

Références

  1. « Afghanistan's Taliban, US sign agreement aimed at ending war », Al-Jazeera, (consulté le ).
  2. « Security Council resolution endorses moves towards long-sought Afghanistan peace », United Nations,
  3. Basu, « India asserts Afghanistan's 'national sovereignty' as peace talks with Taliban start in Qatar », ThePrint,
  4. The Hindu, 29 February 2020
  5. « India Loath to Welcome US-Taliban Agreement but Notes All Afghans Have Hailed Deal », The Wire, (consulté le )
  6. Rai, « U.S.-Taliban Deal: India should Chalk-out a New Strategy » [archive du ], OpedColumn.News.Blog, (consulté le )
  7. https://www.reuters.com/article/us-usa-afghanistan-taliban-idUSKBN20N06R
  8. (en) Siyar Sirat, « Ghani: No Commitment to Release Taliban Prisoners », Tolonews, (consulté le ).
  9. (en) « Loya Jirga Approves Release of 400 Taliban Prisoners », Tolonews, (consulté le ).
  10. (en) « Afghan council to decide fate of 400 Taliban prisoners », Al Jazeera, (consulté le ).
  11. 9 août 2020, Associated Press.
  12. (en) Ehsan Qaane, « To Release, Or Not To Release? Legal questions around Ghani's consultative loya jirga on Taleban prisoners », Afghanistan Analysts, (consulté le ).
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