Abbaye de Lantouy
L’abbaye de Lantouy ou de Saint-Namphaise est une ancienne abbaye en ruine, située à Saint-Jean-de-Laur, dans le département du Lot.
Abbaye de Lantouy | ||||
Vue générale | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Rattachement | Diocèse de Cahors | |||
Protection | Inscrit MH (2009)[1] | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Occitanie | |||
Département | Lot | |||
Ville | Saint-Jean-de-Laur | |||
Coordonnées | 44° 27′ 30″ nord, 1° 51′ 02″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Lot
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
Géolocalisation sur la carte : France
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Situation
Les vestiges de l'abbaye de Lantouy occupent le versant méridional d'un promontoire rocheux surplombant un large méandre du Lot sur lequel s'étend le plateau de Gayfié. Ces vestiges dominent le gouffre de Lantouy, situé en aval de la vallée sèche de l'Oule, et qui constitue l'exutoire de l'un des plus importants systèmes karstiques du causse de Limogne. Il donne naissance au Lantouy, ruisseau qui se jette 2 km plus loin dans le Lot, et qui matérialise la limite entre les départements du Lot et de l'Aveyron.
Histoire
Les fouilles archéologiques menées depuis le XIXe siècle montrent une occupation depuis l'époque romaine, plus particulièrement aux abords du gouffre.
L'éminence rocheuse de Gayfié[2] couvre une emprise de 12 hectares environ, barrée par une épaisse muraille qui pourrait définir la limite d'un ancien oppidum. On a retrouvé dans cette emprise plusieurs cuves de sarcophages en grès des XIe-XIIe siècles, qui semblent indiquer la présence d'une ancienne nécropole médiévale.
Dès 961 on trouve une mention de l'alleu de Lantouy et de son église dans le testament du comte Raymond II de Rouergue. Au XIIIe siècle, Lantouy est propriété des seigneurs de Gourdon et de Balaguier.
D'après L. d'Alauzier[3], le site de Lantouy a certainement accueilli un prieuré conventuel bénédictin, fondé au cours du XIe siècle par l'évêque de Cahors à l'emplacement d'une église paroissiale qui existait déjà au milieu du Xe siècle. Non pérennisée, cette fondation monastique aurait été rapidement abandonnée durant le XIIe siècle. L'église, dont le patronage serait revenu à l'évêque, aurait toutefois poursuivi son service paroissial, unie à celles de Salvagnac et Sainte-Girbelle, avant d'être définitivement désaffectée au cours de la première moitié du XIVe siècle.
La légende attribue la fondation du monastère à saint Namphaise[4], compagnon de Charlemagne. De même, la destruction du monastère fait l'objet de plusieurs légendes, dont la plus fréquente évoque le crime perpétré par des religieuses sur l'enfant d'une de leurs lavandières. Ayant fait manger à l'insu de la mère le corps de son bébé, celle-ci aurait invoqué la vengeance divine : la foudre se serait alors abattue sur les murs de l'église précipitant les cloches au fond du gouffre. À peu près toutes les versions s'accordent pour placer cet événement à la Saint-Jean ; certaines parlent même de l'année 1211.
L'abbaye attirait un pèlerinage local lors des sécheresses. Ce pèlerinage fut aboli par l'autorité religieuse en 1860 sous le prétexte d'une prétendue pluie mêlée de sang.
Description
Bien que très ruinés, les vestiges du monastère permettent d'identifier une église de grande ampleur. Son plan présente une nef basilicale, un transept et un chevet à trois absides, permet d'etayer l'hypothèse d'un édifice de fondation monastique. Ce plan correspond aux grands édifices monastiques fondés en Quercy à partir du troisième quart du XIe siècle, datation qui est supportée également par le caractère préroman de certaines ouvertures.
À proximité se trouvent les vestiges de cinq bâtiments, dont certains présentent des angles arrondis qui pourraient les dater des Xe-XIe siècles.
L'ensemble des vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [1].
Notes et références
- « Vestiges de l'abbaye de Lantouy », notice no PA46000042, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Le nom de Gayfié vient de Waïfre. En effet, le site présente une grotte s'ouvrant à la base de la falaise dominant le Lot, et qui aurait servi, selon la tradition populaire, de refuge au duc Waïfre (ou Gaïfier) et à ses compagnons qui y auraient été massacrés par les troupes de Pépin le Bref en 768.
- Louis d'Alauzier, Le monastère de Lantouy, Bulletin de la Société des Etudes du Lot, janvier-mars 1956, pages 94 à 96.
- Pierre Dalon, Saint-Namphaise, ermite quercynois du VIIIe siècle, Bulletin de la Société des Etudes du Lot, octobre-décembre 1998, pages 241à 274.
Annexes
Bibliographie
- Sous la direction de Nicolas Bru, Archives de pierre. Les églises du Moyen Âge dans le Lot, p. 277-278, SilvanaEditoriale, Milan, 2012 (ISBN 978-8-836621-04-0).
- Valérie Rousset (sous la direction de), L'abbaye de Lantouy à Saint-Jean-de-Laur. Rapport pour une étude historique, archéologique, géologique et ethnologique, Service régional de l'archéologie, Direction régionale des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées, Toulouse, (lire en ligne)
Lien interne
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Patrimoines Midi-Pyrénées : église paroissiale ; monastère dit Abbaye de Lantouy
- Patrimoine du Lot : abbaye de Lantouy (Saint-Jean-de-Laur)