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Abbaye de Belleperche

L’abbaye de Belleperche est un ancien monastĂšre cistercien, situĂ© Ă  Cordes-Tolosannes, dans le dĂ©partement de Tarn-et-Garonne (France). FondĂ©e au XIIe siĂšcle et reconstruite au XVIIIe, elle fut fermĂ©e Ă  la RĂ©volution française. Ses bĂątiments abritent aujourd'hui un musĂ©e des arts de la table.

Abbaye de Belleperche
image de l'abbaye
Le cloĂźtre de l'abbaye.

DiocĂšse DiocĂšse de Montauban
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CLXXXV (185)[1]
Fondation 1130 / 1140
Cistercien depuis 1143
Dissolution 1790
Abbaye-mĂšre Abbaye de Clairvaux
Lignée de Abbaye de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune. Participe Ă  la fondation de l'abbaye cistercienne de femmes de Fabas en Comminges dite "La Lume-Dieu", en 1144, et exerce sur elle une tutelle spirituelle jusqu'Ă  la RĂ©volution.
Congrégation Ordre cistercien
PĂ©riode ou style
Protection Logo monument historique ClassĂ©e MH (2001)[2]

CoordonnĂ©es 43° 59â€Č 40″ nord, 1° 07â€Č 32″ est[3]
Pays Drapeau de la France France
Province implantée en Gascogne, dans le comté de Toulouse. Le temporel était réparti entre la Gascogne toulousaine, le duché d'Aquitaine dans ses parties agenaise et lectouroise, le Bas-Quercy autour de Montauban, le Languedoc entre le Tarn et la Garonne
DĂ©partement Tarn-et-Garonne
Commune Cordes-Tolosannes
Site http://belleperche.fr/
GĂ©olocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne
(Voir situation sur carte : Tarn-et-Garonne)
Abbaye de Belleperche
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Abbaye de Belleperche
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Belleperche

Historique

Entre 1130 et 1140 un domaine est offert par la famille d’Argombat pour la fondation d’un monastĂšre. Les moines, envoyĂ©s par saint Bernard arrivent de Clairvaux en 1143. Ainsi Belleperche est une fondation directe de l’abbaye de Clairvaux dont elle est la 44e fille, sous l'appellation de Bella Pertica. Plus tard le monastĂšre est dĂ©placĂ© pour ĂȘtre construit au bord de la Garonne.

Avec ses nombreuses granges (dont Angeville), vignes et fermes asssurant sa prospĂ©ritĂ©, l’abbaye devient importante et puissante. De nouveaux bĂątiments sont construits Ă  partir de 1230. L’abbaye devient un des plus grands monastĂšres en Languedoc. À son apogĂ©e, elle compte jusqu'Ă  80 moines.

Le rĂ©gime de la commende introduit en 1454 ne fait qu’accĂ©lĂ©rer un dĂ©clin dĂ©jĂ  perceptible. Cela n’empĂȘche pas de nouvelles constructions, en plus luxueux et confortable, d’un palais abbatial (1563), bientĂŽt endommagĂ© lors des guerres de religion en 1572. Nouvelle restauration du monastĂšre entre 1604 et 1614. L’endroit est prisĂ© par la haute sociĂ©tĂ© comme ‘rĂ©sidence de campagne’. Des festins au grand raffinement gastronomique, y sont organisĂ©s.

Architecture et description

Les Ă©vĂ©nements liĂ©s Ă  la RĂ©volution française entraĂźnent la fermeture du monastĂšre dĂ©jĂ  religieusement moribond en 1791. Par la suite, il est utilisĂ© comme simple chĂąteau, avec dĂ©pendances agricoles. Les bĂątiments inutiles sont dĂ©molis ou sont laissĂ©s Ă  l’abandon. Plusieurs Ă©lĂ©ments mobiliers ont Ă©tĂ© dispersĂ©s, et sont rĂ©pertoriĂ©s au titre des monuments historiques comme la chaire de l'Ă©glise Saint-Sauveur de Castelsarrasin[4] et l'ensemble du maĂźtre-autel[5]. Devenue propriĂ©tĂ© du conseil gĂ©nĂ©ral de Tarn-et-Garonne en 1983, l’abbaye est restaurĂ©e. Ses bĂątiments abritent aujourd'hui les collections d’un musĂ©e des arts de la table.

Par arrĂȘtĂ© du , les restes de l'ancienne abbaye, ainsi que sa fontaine, sont classĂ©s au titre des monuments historiques[6].

Eléments dispersés

Clef de voûte de l'église abbatiale, cinq des six clefs de la salle capitulaire et des chapiteaux de son portail, carreaux de terre cuite, des années 1280-1290, incrustés de motifs garnis de terre blanche, installés autour de la dalle funéraire de l'abbé Guilhem de Jauffre ; pierre tombale de l'abbé Jean de Cardaillac (1484-1543), abbé du lieu et de Saint-Géraud d'Aurillac en 1530. DépÎts de la Société archéologique au Musée Ingres-Bourdelle à Montauban qui sauva ces éléments des destructions qui touchÚrent l'abbaye au XIXe siÚcle[7].

Filiation et dépendances

Belleperche est fille de l'abbaye de Clairvaux

Liste des abbés

  • Aymar : signalĂ© en 1144-1145 puis en 1150 dans les textes de l'abbaye fĂ©minine de Fabas en Comminges.
  • Alquier : apparaĂźt dans les textes en 1164, ultime mention connue en 1190.
  • Bernard : apparaĂźt en 1191, derniĂšre mention en 1193.
  • Arnaud-Gaubert : 1193, derniĂšre mention supposĂ©e en 1202.
  • Hugues : unique mention connue en 1206. Il Ă©tait prieur de l'abbaye en 1202.
  • Pierre : unique mention en 1210.
  • Bernard-Guillaume d'Escampech : premiĂšre mention en 1215, Ă©tait encore abbĂ© en 1225.
  • Étienne : premiĂšre mention en 1231, la derniĂšre en 1245.
  • Laurent : unique mention en 1246.
  • Gilles : 1251-1255.
  • Simon : 1256-1259.
  • Guilhem Jauffre : originaire de Couze-et-Saint-Front, signalĂ© parmi les moines en 1252, premiĂšre mention comme abbĂ© en 1263, devient Ă©vĂȘque de Bazas en 1294, dĂ©cĂ©dĂ© le . C'est autour de la dalle funĂ©raire en marbre de son caveau que furent rĂ©alisĂ©s les carreaux de terre cuite des annĂ©es 1280-1290. Il fit poser dans l'abbatiale un pavement dont la particularitĂ© est de compter une poignĂ©e de carreaux, tĂ©moignant d'essais rĂ©alisĂ©s selon la technique de la faĂŻence, en cours de diffusion dans le sud[8]. C'est sous son abbatiat que Bella Pertica, fut associĂ©e en 1272 Ă  l'Ă©quipe de juristes chargĂ©e de mener Ă  bien l'intĂ©gration du ComtĂ© de Toulouse au royaume de France, et de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts du roi. En l'abbĂ© Jauffre se rendit Ă  Saint-Macaire afin de signifier aux Anglais la confiscation du duchĂ© d'Aquitaine par le roi de France Philippe IV le Bel. Pour rĂ©compense, il fut nommer Ă©vĂȘque de Bazas en 1294[9]. Il mourut le et fut inhumĂ© dans l'abbaye.
  • Elie Jauffre : 1294-1296.
  • Gautier Levert : originaire de ClĂ©rans en PĂ©rigord, 1296. DerniĂšre mention en 1317.
  • Bertrand de Servola : premiĂšre mention en 1323. DerniĂšre mention en 1344.
  • Raymond d’Audebert d’ArbĂ©liac : 1350-1361.
  • GĂ©raud Cancel : abbĂ© de Beaulieu placĂ© Ă  la tĂȘte de Belleperche par le pape, 1361. DerniĂšre mention en 1379.
  • Seguin de Rozet : premiĂšre mention en 1383, la derniĂšre en 1393.
  • Jean de Saint-Sardos : apparaĂźt en 1407 dans les textes, meurt entre 1450 et 1454.
  • Guillaume Acher : mentionnĂ© en 1454. DĂ©missionne en 1464. Dernier abbĂ© rĂ©gulier.
  • Jean de Saint-Étienne : nommĂ© abbĂ© commendataire en 1454, prend officiellement l'abbatiat en 1464, meurt en 1485.
  • Jean de Luc : 1483-1485, dĂ©signĂ© abbĂ© provisoire par l'ordre de CĂźteaux aprĂšs excommunication du prĂ©cĂ©dent.
  • Jean de Cardaillac-Saint-Cirq : , mort le , abbĂ© commendataire Ă©galement de l'abbaye Saint-GĂ©raud d'Aurillac, sa pierre tombale est dĂ©posĂ©e au musĂ©e Ingres-Bourdelle de Montauban. De 1530 Ă  1543, il mĂšne de gros travaux sur l'Ă©glise de sa seconde abbaye et fait fabriquer un reliquaire d'argent pour les reliques de saint GĂ©raud.
  • Pierre II du ChĂątel : 1544-1551.
  • François de Faucon : 1551-fin de 1553.
  • Cardinal Charles de Bourbon-VendĂŽme : dĂ©but de 1554-1557.
  • Cardinal Georges d'Armagnac : 1557-Ă©tĂ© 1566.
  • Jean Barthe, curĂ© de Saint-Sulpice (Lot) : -. AbbĂ© de paille pour Jean HĂ©brard de Saint-Sulpice, vĂ©ritable bĂ©nĂ©ficiaire de l'abbatiat.
  • Antoine HĂ©brard de Saint-Sulpice : -1578. Fils de Jean HĂ©bard de Saint-Sulpice. Exerce l'abbatiat pour le compte de son pĂšre.
  • Cardinal Georges d'Armagnac, second abbatiat : 1578-1585.
  • Jean Barthe, second abbatiat : 1585-1589/1591.
  • Jacques de GĂ©raud : 1592 - derniĂšre mention en 1612.
  • GĂ©raud de Cessac : connu seulement en 1617.
  • Jean-Bertrand de Carminade : 1618-1656 ou 1658.
  • Pierre de Bertier, Ă©vĂȘque de Montauban : 1656-1670.
  • David-Nicolas de Bertier : 1671 - mort le .
  • Antoine Aubert, abbĂ© par intĂ©rim : 1719-1721.
  • Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc : , mort le .
  • Jean Henri FĂ©lix de Fumel : -fin 1752.
  • Henri Joseph de Montlezun : -1781.
  • Anne-François-Victor Le Tonnelier de Breteuil, Ă©vĂȘque de Montauban : -1790.

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 168.
  2. Notice no PA00095739, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
  3. « Belleperche », sur http://www.cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  4. Notice no PM82000036, base Palissy, ministÚre français de la Culture.
  5. Notice no PM82000041, base Palissy, ministÚre français de la Culture.
  6. « Ancienne abbaye de Belleperche », notice no PA00095739, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
  7. Jean-Michel Garric, « L'archéologie au musée Ingres-Bourdelle à Montauban », Archéologia, no 582, décembre 2019, p. 63.
  8. Jean-Michel Garric, L'archéologie au musée Ingres-Bourdelle à Montauban, dans Archéologia, no 582, décembre 2019, p. 60-65
  9. Cisterdoc.fr, Notre-Dame de Belleperche, fiche historique établie par le Conseil Général du Tarn-et-Garonne

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Michel Garric, « Belleperche (commune de Cordes-Tolosannes), abbaye cistercienne Â», p. 65-72, in CongrĂšs archĂ©ologique de France. 170e session. Monuments de Tarn-et-Garonne. 2012, Paris, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, 2014 (ISBN 978-2-901837-53-4).

Articles connexes

Liens externes

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