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Abbatiale Sainte-Marie de Cruas

L'abbatiale Sainte-Marie est une abbatiale romane située à Cruas, dans le département français de l'Ardèche en France[1]. Cette abbaye a été construite sur les ruines d'une villa gallo-romaine et d'un édifice paléochrétien. Consacrée en 1095, agrandie au XIIe siècle, elle subit les crues et les guerres de religion et est abandonnée. Réoccupée par des moines de 1628 à 1741, elle est classée monument historique depuis 1862.

Abbatiale Sainte-Marie
Présentation
Type
Destination initiale
Destination actuelle
DĂ©dicataire
Sainte Marie
Style
Construction
XIe et XIIe siècles
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Coordonnées
44° 39′ 25″ N, 4° 45′ 47″ E
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Une rare tribune monastique et des chapiteaux ornés remarquablement conservés sont les aspects les plus caractéristiques du bâtiment.

Description

Le bâti

L'abbatiale de Cruas est un édifice de style romano-lombard, sauf dans sa partie Ouest où est situé le clocher-porche qui lui, emprunte aux courants artistiques venus du Velay et du Viennois.

Elle possède une rare et magnifique tribune monastique édifiée au milieu du XIIe siècle parfaitement conservée.

L'abside située dans le chœur des moines est particulièrement réputée pour sa mosaïque de style byzantin exécutée dans le premier quart du XIIe siècle.

Le portail présente trois voussures reposant sur des colonnettes coiffées de chapiteaux. Au-dessus du porche, une fenêtre surmontée d'une archivolte à lobes a été en partie murée au XVe siècle. On y trouve un oculus (style flamboyant).

Le clocher est carré, de style roman, à trois étages.

Le sanctuaire[2]

Le sanctuaire accueillant les offices est situé sur la tribune monastique. Plusieurs éléments aux fonctions liturgiques précises :

  • le siège de prĂ©sidence,
  • la croix du Christ placĂ©e au sud de l'axe central de l'Ă©difice contre les nervures des piliers soutenant la voĂ»te de l’abside,
  • l’ambon du dernier quart du XXe siècle,
  • l’autel en marbre gris du XIe siècle retrouvĂ© lors des fouilles de la partie basse de l'abbatiale. La table, lĂ©gèrement creusĂ©e, est soutenue par de petites colonnes en matĂ©riau moderne transparent oĂą sont incorporĂ©es les vestiges des colonnes d’origine.
  • le tabernacle est disposĂ© Ă  proximitĂ© de l'autel. Il est placĂ© au nord de l'axe central contre les nervures des piliers soutenant la voĂ»te de l’abside.

Localisation

L'abbatiale est située sur la commune de Cruas, dans le département français de l'Ardèche.

Historique

En 804, des moines bénédictins envoyés par l'abbaye d'Aniane fondent sur ordre du comte Eribert de Vivarais, une abbaye à Cruas, sur un site occupé dès l'Antiquité par une villa gallo-romaine, puis par une église paléochrétienne à abside orientée dès la fin du Ve début du VIe siècle.

Les archevêques d'Arles avaient un droit de protection et de visite à l'abbaye qui leur fut octroyé par les rois de Provence.

L'abbatiale actuellement en place, date des XIe et XIIe siècles. Elle fut consacrée en 1095 par le pape Urbain II.

Les bâtiments conventuels qui jouxtaient l'église au sud ont été, à plusieurs reprises, détruits. Une première fois, pendant les troubles liés à la guerre de Cent Ans (au XIVe siècle) et une seconde fois à la fin du XVIe siècle lors des guerres de Religion. Ces bâtiments réduits à un champ de ruines, les moines se réfugièrent sur les hauteurs du village dans leur fortification.

Les guerres de Religion furent dévastatrices pour la petite abbaye, qui ne s'en remettra jamais. En 1741, l'évêque de Viviers prit une ordonnance qui supprima la mense conventuelle accordée aux moines, et leur interdit d'en former de nouveaux.

En 1768 : il ne reste plus que deux moines Ă  l'abbaye de Cruas.

Lorsque les mouvements révolutionnaires éclatent il n'y a déjà plus un seul moine à Cruas.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1862[1].

Fouilles archéologiques

En novembre 2020, dans le cadre de l'amĂ©nagement d'un espace public, une fouille de l'Inrap sur une superficie de 180 m2 Ă  une profondeur de m permis de mettre en Ă©vidence diffĂ©rents niveaux d'occupation des sols par suite des inondations du CrĂ»le dans les caves de l'abbaye. Au XIXe siècle de nombreux Ă©lĂ©ments du monastère en ruines furent rĂ©employĂ©s dans la construction des maisons alentour[3]

Abbés

Abbés réguliers

  • 855 - UliĂ©baud
  • 881 - Rostang, archevĂŞque d'Arles[4]. En 891-900, Rostang est dit Ă©vĂŞque et Ă©galement abbĂ© de l'abbaye Sainte-Marie-et-Saint-Michel de Goudargues[5]
  • 914-961 : Manassès, archevĂŞque d'Arles, neveu d'Hugues, roi d'Italie. Il se fait confirmer en 921 la possession des abbayes d'Aniane, de Goudargues et de Cruas (ibid, n° 243).
  • 970 - Abraham, mais c'est Ithier d'Arles (?-981), qui dĂ©die l'Ă©glise et figure seul dans l'acte[6]
  • 1495 - Jean de Tournon - un acte du 29 fĂ©vrier 1499, Ă©voque le passage de la communautĂ© de Lachamp Ă  l'abbaye de Cruas, Ă  la suite d'une action de Jean Tournon, abbĂ© de Cruas et seigneur des Tourette et de Lachamp, qui souhaitait protĂ©ger ses fermiers des foudres de l'Ă©vĂŞque de Valence. Ces derniers avaient cachĂ© une femme accusĂ©e d'hĂ©rĂ©sie dans le château des Tourettes.

Abbés commendataires

  • Scipion de La Rolière
  • 1517-1520 - Gaspard de Tournon (?-1520), Ă©vĂŞque de Valence
  • 1525-1542 - Jean Le Merle de RĂ©bĂ©. AdossĂ©e Ă  l'absidiole sud, de l'Ă©glise abbatiale, cette chapelle funĂ©raire gothique, fut construite pour y faire reposer la dĂ©pouille de l'abbĂ©. Après avoir Ă©tĂ© dĂ©montĂ©e lors de travaux de dĂ©gagement, elle fut reconstruite en 2003 et sert de sacristie.
  • 1680 - Hugues-Humbert de Servien, puis abbĂ© de LĂ©oncel en 1681
  • 1708 - Daniel de Cosnac (1628-1708), archevĂŞque d'Aix
  • Jean-Bernard de Coriolis (1681-1752), abbĂ© de Gaillac, chanoine d'Aix, mort Ă  Aix le 21 avril 1752.
  • Paul de Boyer d'Éguilles (1709-1785), docteur en Sorbonne, chanoine de l'Ă©glise d'Aix, abbĂ© Ă©galement de l'abbaye de l'Épau, chanoine de Saint-Sauveur[7]

Personnalités, et moines célèbres

  • Ithier d'Arles (?-981), (IctĂ©rius), archevĂŞque d'Arles vient en 970 consacrer l'Ă©glise.

Propriétés, revenus

  • Vers 1360 : acquisition de la terre de Lachamp, avec celle des Tourrettes par l'abbĂ© de Cruas. Les abbĂ©s en resteront les seigneurs jusqu'Ă  la RĂ©volution.

Voir aussi

Bibliographie

  • Robert Saint-Jean, Jean Nougaret, Vivarais GĂ©vaudan romans, p. 137-163, Éditions Zodiaque (collection La nuit des temps no 75), La Pierre-qui-Vire, 1991 (ISBN 2-7369-0186-X)
  • JoĂ«lle Tardieu, Andreas Hartmann-Virnich, L'abbatiale Sainte-Marie de Cruas, p. 91-116, dans Congrès archĂ©ologique de France. 150e session. Moyenne vallĂ©e du RhĂ´ne. 1992, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 1995

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Église », notice no PA00116701, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « L’abbatiale de Cruas et sa tribune monastique », sur https://www.ardeche-actu.com/ (consulté le )
  3. É. F, Archéologia, février 2021, n°595, p.19.
  4. Albanès,, Gallia christiana novissima, Arles, n° 228)
  5. Gallia christiana:(ibid , n° 232).
  6. Albanès,Gallia christiana novissima, Arles, n°228)
  7. Fils de Pierre-Jean de Boyer d'Éguilles (1682-1771) et d'Angélique Lenfant. Il est le frère cadet de Jean-Baptiste Boyer d'Argens (1703-1771)
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