Aït Yaâla
Aït Yaâla (en kabyle : Aṯ Yeɛla) est une tribu de Petite Kabylie, établie dans la région montagneuse située aux confins des wilayas de Bouira, Sétif, Bordj-Bou-Arreridj. Ils font partie des populations berbérophones de la partie Nord-Est de la wilaya de Sétif.
Géographie
La région dite des Ath Yeɛla est située dans la partie sud de la petite Kabylie, à la frontière commune des wilayas de Sétif et Bordj-Bou-Arreridj. Elle est limitée au nord-est par les Babor et au Sud et à l'Ouest par les Biban. Les Ath Yeɛla occupent une région montagneuse découpée en une série de crêtes et de ravins adossés au flanc nord de la chaine des Biban et bordés par le Bousselam à l'est et l'Assif Maǧer à l'ouest (commune El Main).
Le relief assez abrupt se décompose de trois éléments longitudinaux. Au sud, la montagne (Adrar) correspond à l’armature même de la région. Au Nord, les Ath Yeɛla sont limités par la montagne de Tilla. Entre ces deux reliefs s’étend une zone intermédiaire très rétrécie au milieu.
Climat et végétation
Les températures les plus basses dans la région des Ath Yeɛla correspondent au mois de janvier avec -1 °C. Par la suite, la température croit régulièrement jusqu’en juillet, mais c’est en août qu’elle atteint son maximum avec 29 °C. Les étés qui auraient pu être très chauds par suite de la continentalité se la région, sont tempérés par l’altitude et l’exposition face au nord. L’altitude et l’éloignement de la mer contribuent à donner des hivers froids. De décembre à mars, la moyenne des températures reste inférieure à 7 °C ; la moyenne des minima des mois d’hiver (décembre, janvier et février) ne dépasse pas 4 °C.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
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Température minimale moyenne (°C) | −1 | 0 | 2 | 5 | 9 | 15 | 21 | 21 | 16 | 11 | 6 | 2 |
Température maximale moyenne (°C) | 12 | 13 | 15 | 18 | 22 | 28 | 29 | 29 | 25 | 19 | 14 | 10 |
Précipitations (mm) | 80 | 55 | 55 | 55 | 50 | 25 | 10 | 15 | 40 | 45 | 65 | 75 |
La végétation appartient au domaine méditerranéen, mais l’étalement du territoire des Ait Yala entre 500 et 1 500 mlaisse prévoir une différenciation par étage, les conditions locales (humidité, exposition et nature des roches) introduisent des nuances[1].
- L’étage de chêne vert :
Le chêne vert (Aballout) est l’arbre le plus commun. On le rencontre pratiquement à toutes les altitudes et sur tous les terrains. Il possède en effet beaucoup de qualités, dont la résistance aux mutilations et à la sécheresse. Il prospère cependant dans l’étage montagnard où il trouve suffisamment de fraîcheur et d’humidité ; tous les versants en sont couverts au-dessus de 1 200 m. Ici, on ne lui voit d’autre associé que le genévrier. Son couvert épais réduit le sous-bois à quelques touffes de diss (herbe coupante) et à des genêts épineux[1].
- L’étage moyen :
Sur l’horizon imperméable, l’humidité entretenue par les sols et l’exposition face au Nord plus accentué du fait de la forte pente favorise une végétation de type européen les frênes et les ormeaux sont les arbres les plus représentatifs ; les peupliers (blancs et d’Italie) signalent souvent le voisinage des sources ; les prunelliers les églantiers subsistent dans les haies ; les ronces y prospèrent plus qu’ailleurs.
La végétation herbacée est représentée par un grand nombre d’espèces. Croissant bien grâce à la culture et à la fumure, elle fournit aux habitants leur coupe de foin annuelle. Ailleurs, elle reste maigre dans la montagne à cause du déboisement et du pacage, au sahel parce que le sol schisteux est sec[1].
- L’oléolentisque et le pin :
Dans le sahel pousse un grand nombre d’essences méditerranéennes dominées par l’olivier et le lentisque. Le premier est greffé tandis le second subsiste encore de part et d’autre des sentiers, et parfois à la limite des champs. Les lambeaux du Sahel ayant échappé aux défrichements présentent en outre des caroubiers et une profusion d’arbrisseau comme le ciste cotonneux, le romarin, le genêt et le genêt-jonc[1].
Origine et peuplement
Malgré son supposé isolement, la région des Ath Yeɛla a accueilli bon nombre de personnes venues chercher refuge.
Dans sa monographie sur la tribu des Béni Yala (Aït Yaâla), Mouloud Gaid[2] a repris les sources locales en les combinant aux récit d'Ibn Khaldoun pour tenter de retrouver l'origine des tribus de la région. Ainsi, il fit remonter l'histoire des Béni Yala à la période où les populations de la Kalaa de Beni Hammad comme celles qui l’avoisinaient commencèrent à émigrer dès les premiers signes de l’arrivée des Beni-Hillal. Les départs s’accentuèrent au fur et à mesure que les princes eux-mêmes quittaient le pays. La ville fut totalement abandonnée en 1152. Des populations se fixèrent dans les montagnes voisines, d’autres remontèrent vers le nord, jusqu’aux points les plus lointains des Kabylies, sur tout le territoire des Beni-Hammad, dans le Djurjura, les Biban et les Babor, constituant une ceinture de sécurité autour du royaume de Bejaia. Selon la tradition orale, c'est à partir d'une source trouvée par son bouc, que Yaâla, patriarche des tribus actuelles décida de s'installer dans la région. Les Beni-Yala, bénéficièrent des apports et sa population s’enrichit d’hommes lettrés, pieux, disposés à communiquer leur savoir et leur science. La connaissance de l’Islam s’enrichit alors de nouvelles données qui fit que les Beni-Yala devinrent un centre culturel[3] très renommé dans la principauté de Béjaïa à l’époque des Hafsides en particulier.
Cet éponyme est l’ancêtre d’un petit nombre seulement de familles de la région. Les habitants des villages situés à l’Ouest de la région semblent être venus plus tardivement ; plusieurs indices le montrent :
- Ceux-ci sont de petites dimensions ;
- Ils n’occupent pas comme les autres des sites et des situations privilégiées ; leurs champs sont gagnés péniblement sur la forêt de pin et ils manquent d’eau;
Les familles qui vivent sont souvent , à côté des ruines de l’ancien village[1].
Ath Malek est l'un des descendants directs des descendants de Yaala
LES ORIGINES DE LA FAMILLE ATH MALEK (LEBBAD, DEKKAR, SEFFAK)
Le premier ancêtre faisait partie des rangs maures des armées de Tarik Ibn Ziad, après la conquête de l’Espagne pris sa famille et vécu en Andalousie. Ses descendants étudièrent la religion musulmane et les autres sciences de cette époque.
Vint la période ou les armées chrétiennes les repoussèrent au-delà de la Méditerranée et se retrouvèrent à l’extrême sud du Maroc dans la région de SAQIETE EL HAMRA (aujourd’hui au Sahara Occidental). Ils reçurent une mission de retourner à leurs région d’origine pour toujours offrir des services liés à la religion musulmane.
Un des ancêtres appelé Malek s’installa à quelques encablures de Guenzet à savoir le village d’Issoumer. À sa mort il laissa 4 garçons et une fille.
La fille fut mariée à Sidi Ahmed Chérif et eut un fils, sidi l’Djoudi oualmi, qui est enterré en face d’Issoumer dans le village qui porte son nom.
Les garçons :'
Sidi Ahmed pris la place de son père à Issoumer.
Sidi Mohand s’installa à Ifri Naith Ou Malek, Bouzguen Azazga.
Et enfin Sidi Yahia s’installa à Harbil.
Ceci est l’histoire selon des éléments réels que j’avais pu retrouver voilà des années. Maintenant il existe d’autres histoires et mythes que les anciens, en fonction de leurs croyances et ignorances me narrèrent des choses des fois incroyables que je considère comme étant des légendes et que je respecte comme étant faisant partie de nos traditions.
- Sidi Yahia avait prédit qu’après sa mort pousseraient quatre-vingt-dix-neuf chênes et que le centième serait unique en son genre dans toute la région et qu’il n’y aurait pas d’autre. Jusqu’au jour d’aujourd’hui effectivement il est unique.
- La tradition dit que c’est un sacrilège de couper du bois de ces arbres, un jour un villageois avait été le faire au premier coup de hache du sang gicla.
- Il y avait un grand lion (Belhareth) qui venait de temps à autre visiter en se faisant caresser par Sidi Yahia. Et celui-ci laissa son empreinte sur un rocher au niveau du versant de montagne juste au-dessus du Nadi (AKHABAZ N’BELHARETH).
Notes et références
- « Centre de Recherche Berbère - Bibliographie berbère », sur www.centrederechercheberbere.fr (consulté le )
- « Les beni Yala | Office des publications universitaires », sur www.opu-dz.com (consulté le )
- Djamil Aissani et Djamel Mechehed, « Usages de l’écriture et production des savoirs dans la Kabylie du xixe siècle », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, nos 121-122, , p. 239–259 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.4993, lire en ligne, consulté le )