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Étienne Lasne

Étienne Lasne, né le à Dampierre-sur-le-Doubs et mort à Paris le , est un militaire et peintre en bâtiment français, connu pour avoir été le dernier gardien de Louis XVII à la prison du Temple.

Étienne Lasne
Étienne Lasne en 1795
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  83 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Vue de la sépulture.

Biographie

Fils d'un militaire, Étienne Lasne fut envoyĂ© très jeune Ă  Paris oĂą il entra, Ă  douze ans, au dĂ©pĂ´t du rĂ©giment des Gardes-Françaises. Quelques annĂ©es plus tard, il fut intĂ©grĂ© dans une compagnie de grenadiers de ce corps sous le nom de jeune fille de sa mère, Carette. Ce pseudonyme avait Ă©tĂ© choisi par le colonel du rĂ©giment, Louis Antoine de Gontaut-Biron, qui cherchait probablement Ă  Ă©viter Ă  Lasne de mauvais jeux de mots sur son patronyme (qui se prononçait comme « l'âne Â»).
En 1778, il fut placé pendant quelque temps au service de son lieutenant, le marquis de la Moussaye, qui résidait dans un château près de Lamballe, en Bretagne. Lasne commença à y exercer ses talents de peintre en bâtiment pour les nobles châtelains des environs.
De retour à Paris, il quitta les Gardes-Françaises, le , pour prendre dès 1784 la profession de peintre, et s'installa au no 7 de la rue Culture-Sainte-Catherine, où il vécut pendant trente ans. Il se maria en 1786.

Membre de la Garde nationale lors de la Révolution de 1789, il fut élu capitaine des grenadiers du bataillon du Petit-Saint-Antoine. Participant, à ce titre, à la défense du palais des Tuileries, il fut blessé lors de la journée du 20 juin 1792 alors qu'il défendait l'entrée de l'appartement de la reine. Après le Dix Août, il fut nommé commandant en chef de la section des Droits-de-l'Homme.
Réputé modéré, Lasne, qui avait refusé de mettre l'artillerie de sa section au service de la Commune lors du 9 Thermidor, fut arrêté sur ordre des robespierristes avant d'être relâché par la Convention thermidorienne.

Le , Lasne fut nommé commissaire préposé à la garde de la Tour du Temple, où étaient incarcérés les enfants de Louis XVI.
Lasne ayant aperçu Ă  plusieurs reprises le dauphin lorsque son bataillon protĂ©geait le palais, il reconnut sans peine le fils de Louis XVI mais fut d'autant plus frappĂ© par la dĂ©gradation de l'Ă©tat de santĂ© du jeune garçon. Comme son prĂ©dĂ©cesseur Laurent, Lasne fit de son mieux pour amĂ©liorer les conditions de vie des deux petits prisonniers. Il fit Ă©radiquer les punaises de leurs lits et passa du temps auprès du « petit Capet Â», chantant pour lui et jouant avec lui aux dominos. De concert avec son collègue Gomin, Lasne alerta le comitĂ© de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale sur l'inquiĂ©tant Ă©tat de santĂ© du jeune dĂ©tenu, qui continua Ă  se dĂ©grader malgrĂ© les soins (potions, frictions) prodiguĂ©s par le gardien sur les conseils du docteur Desault puis du docteur Pelletan. Gardant le chevet du jeune malade, Lasne fut le tĂ©moin, le , des derniers instants de Louis XVII, qui lui adressa, avant de s'Ă©teindre, ses ultimes mots : « J'ai une chose Ă  te dire ... Â»

En , la libération de Madame Royale mit fin à sa fonction. Il fut cependant rappelé au Temple quelques mois plus tard pour servir de geôlier à William Sidney Smith.

Redevenu peintre en bâtiment, il déménagea quelques années plus tard, s'installant dans la rue des Carmes puis dans la rue Regrattière, sur l'Île Saint-Louis.
AbordĂ©, en tant que tĂ©moin de la mort de Louis XVII, par les Ă©missaires de l'un des nombreux « faux dauphin Â», il refusa toujours de revenir sur ses dĂ©clarations et, en 1834, tĂ©moigna Ă  charge lors du procès d'un de ces imposteurs, le baron de Richemont. En 1837, il fut contactĂ© par l'historien Beauchesne, biographe de Louis XVII, qui recueillit les souvenirs du vieil homme.

Il est enterré au cimetière du Père Lachaise (division 40).

Bibliographie

  • Alcide de Beauchesne, Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort, T. II, Paris, Plon, 1852, p. 321 et sq.
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