Étienne Grass

Fils de parents enseignants, Étienne Grass grandit en banlieue de Nancy[2]. Se destinant initialement à intégrer un lycée technique, il prépare finalement le concours d’entrée à l’Institut d’études politiques de Paris, dont il est le plus jeune reçu[2].

Il intègre par la suite l’École nationale d'administration, promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004), où il est camarade de promotion d'Emmanuel Macron[3]. Il choisit l’inspection générale des affaires sociales[4].

Il a exercé dans plusieurs cabinets ministériels, comme directeur adjoint (Haut commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté de 2007 à 2009) et Directeur de cabinet (Ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, de 2012 à 2014)[5].

Il est rapporteur de la Commission « Au possible, nous sommes tenus » (2005)[6].

Étienne Grass enseigne à Sciences Po[7]. Avec François Bourdillon, il est l'auteur d'un ouvrage sur les inégalités de santé[8]. De 2015 à 2017, il est Directeur de la stratégie de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), où il porte notamment le projet de Campus du Grand Paris Nord. Il dirige personnellement plusieurs chantiers de transformation des hôpitaux de Paris : déploiement de la prise de rendez-vous en ligne pour les patients[9], nouveaux outils d'intelligence artificielle[10], expérimentation des hôtels hospitaliers[11], déploiement du sport sur ordonnance[12]. Il initie une procédure d'Appel à Manifestation d'Intérêt pour identifier les technologies qui feront les hôpitaux du futur[13].

En parallèle, il est directeur de la Direction de l’Inspection et de l’Audit (DIA) de l’AP-HP.

Depuis 2018, il dirige les activités pour le service public du groupe Capgemini Invent[5].

Étienne Grass a été le Chef du service des affaires sociales à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne (septembre 2009-mai 2012). Il est l’auteur d’un ouvrage sur l’Europe sociale (La Documentation Française, 2013)[14].

A l’issue de leur rapport sur les pratiques de disease management[15] (au titre de l’IGAS), Pierre-Louis Bras, Gilles Duhamel et Étienne Grass ont proposé en 2006 la création d’un bouclier sanitaire[16], une réforme d’envergure du système de participation de l’assuré. Cette réforme consiste à substituer à l’actuel système des affections longue durée, qui assure la prise en charge à 100 % des soins liés aux pathologies chroniques, un dispositif universel de prise en charge. Ce dispositif assure une prise en charge intégrale lorsque la dépense de santé supportée par l’assuré dépasse un seuil d’effort, seuil qui peut être fixé en valeur absolue (les auteurs proposent 800 euros par an) ou en pourcentage du revenu (par exemple, 5 %). Cette réforme a été étudiée par le gouvernement de François Fillion[17] et régulièrement débattue[18].

Dans son ouvrage Génération réenchantée (Calmann Levy, 2016)[19] - [20], il revient sur une proposition qu'il avait déjà développée en 2006 et 2007, notamment dans le cadre des travaux du rapport « Familles, vulnérabilité, pauvreté » et du Centre d'analyse stratégique[21]. La proposition consiste à créer un droit à une Dotation initiale dans la vie active (DIVA) sous la forme d’une dotation de 5 000 € disponible pour tous les jeunes, nationaux et européens. Cette proposition a été étudiée par Najat Vallaud-Belkacem[22] et le Président François Hollande[23] - [24], dans le cadre de la campagne électorale pour les élections présidentielles.

Étienne Grass a été le directeur de cabinet de la première Ministre des droits des femmes de plein exercice sous la V^e République, Najat Vallaud-Belkacem[25]. Il est à ce titre un des principaux rédacteurs du projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes[26] et a coordonné le travail gouvernemental sur le plan de lutte contre les violences faites aux femmes et la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées.

Étienne Grass fait partie des toutes premières personnes à avoir souligné, dès le mois octobre 2020, le retard de la France à la préparation à la réception des vaccins contre le COVID[27]. Dans un article rédigé avec le professeur Alain Fischer, il met alors en avant la nécessité d'une stratégie cohérente pour préserver durablement la confiance des citoyens lors de l'arrivée sur le marché de ces produits[28]. En mai 2021, il souligne la nécessité de réformer en urgence l'Organisation Mondiale de la Santé pour assurer une répartition équitable des doses[29].

Dans "IA et intuition : Poincaré 2.0" l'auteur décrit la difficulté spécifique des modèles d'IA pour dupliquer les capacités d'intuitions des êtres humains.

Il dirige un séminaire au sein de Sciences Po sur la régulation éthique de l'Intelligence Artificielle en santé.

Dans une série d'articles, Étienne Grass a décrit les forces et les faiblesses de la diffusion massive des grands modèles de langage (LLM) tels que ChatGPT en établissement un parallèle avec la célèbre conférence sur le rituel du serpent à plume de l'historien de l'art Aby Warburg. "ChatGPT, comme tous les grands modèles de langage (large language model, LLM), ne produira jamais de la « pensée symbolique », pas plus qu'il ne tissera des fils « culturels ». Les LLM ne seront pas capables d'analyser des comportements humains à la façon de Warburg. Ils continueront à avoir des hallucinations"[30].

• Mathieu Larnaudie, Les Jeunes Gens : Enquête sur la promotion Senghor, Paris/72-La Flèche, Grasset, 4 avril 2018, 205 p. (ISBN 978-2-246-81509-9).

• Promotion 2002-2004 de l’École nationale d’administration

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