État du Hatay
L'État du Hatay (en turc : Hatay Devleti ; en arabe : دولة خطاي / dawlat ḵaṭāy) était un territoire éphémère créé à partir du sandjak d'Alexandrette, détaché de la Syrie en [1]. Cette nouvelle république, créée par une résolution de la Société des Nations, devait permettre de résoudre les conflits ethniques dans cet ancien sandjak.
(tr) Hatay Devleti
(ar) دولة خطاي
Capitale | Antakya et Antioche |
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Langue(s) | Turc, français et arabe levantin |
Monnaie | Livre turque et livre syrienne |
Population (1938) | 234 379 hab. |
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Superficie (1938) | 4700 km² |
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septembre 1938 | Indépendance |
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Entités précédentes :
Histoire
Après l'entrée en vigueur du mandat français en Syrie et au Liban en 1936, la Turquie demande à la Société des Nations que le Hatay puisse se prononcer sur son indépendance[2]. En conséquence des délibérations de la Société des Nations, le Parlement local vote en faveur de l'indépendance le , qui conduit à la constitution de la République autonome de Hatay[2] - [3]. Tayfur Sökmen est élu président de la République et Abdurrahman Melek (en) devient Premier ministre[2]. La langue officielle de cette république était le turc, mais le français et l'arabe étaient les langues secondaires.
Le parlement de la République du Hatay vote ensuite son rattachement à la Turquie[4].
La Turquie et la France sont chargées de préserver la souveraineté de cet État. Le territoire est officiellement rattaché à la Turquie par l’accord franco-turc du , intitulé : « arrangement portant règlement définitif des questions territoriales entre la Turquie et la Syrie »[3]. Le Hatay est alors rattaché à la Turquie[2]. La région est depuis lors une pomme de discorde entre la Turquie et la Syrie[5], même si elle est devenue aujourd'hui un centre cosmopolite où se côtoient des personnes de nombreuses cultures et de confessions différentes[6].
Dans la fiction
La République du Hatay est un site clef de l'une des aventures d'Indiana Jones, Indiana Jones et la Dernière Croisade ()[5], dont l'action se déroule précisément en . Dans le scénario, le Graal est dissimulé quelque part dans cette République. Dans le film, le Hatay est dirigée par un sultan, correspondant aux stéréotypes occidentaux au sujet des autocrates orientaux[7]. Un drapeau de l'état aurait été créé pour le film, bien que certains commentateurs estiment que cet accessoire puisse être inspiré d'un authentique drapeau[8].
Bibliographie
- Le Sandjak est turc, Le Sandjak lutte pour son indépendance, Le calvaire du Hatay, Publications de la Société de l'indépendance de Hatay 1-2-3, Istanbul, Tsitouris frères, 1936-1937
Notes et références
- Jean-Pierre Maury, « République du Hatay, Alexandrette, 1919-1939, Digithèque MJP », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le )
- (en) Sina Aksin, Turkey, from Empire to Revolutionary Republic : The Emergence of the Turkish Nation from 1789 to Present, NYU Press, , 335 p. (lire en ligne), p. 222.
- Richard Yilmaz, « Le sandjak d'Alexandrette, baromètre des relations entre la Turquie et la Syrie », Outre-Terre, no 14, , p. 109-116 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info.
- Basile Khoury, « L’éphémère Sandjak d’Alexandrette. Chronique d’une annexion annoncée », Les Carnets de l’Ifpo. La recherche en train de se faire à l’Institut français du Proche-Orient (Hypotheses.org), 9 octobre 2012.
- (en-US) « Is Hatay immune from Syria’s conflict? | GRI », sur Global Risk Insights, (consulté le )
- Basile Khoury, « L’éphémère Sandjak d’Alexandrette. Chronique d’une annexion annoncée », sur Les carnets de l’Ifpo (consulté le )
- (en) Randy Laist, Excavating Indiana Jones : Essays on the Films and Franchise, McFarland, , 218 p. (lire en ligne), p. 70.
- « Flag goof in Indiana Jones and the Last Crusade (film) », sur www.crwflags.com (consulté le )