Émile Régnier
Émile Régnier, né le à Plémy et mort le à Bergerac, est un aviateur français. As de l’aviation en 1914-1918, il est devenu industriel constructeur de moteurs dans l'entre-deux-guerres.
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Décès |
(à 46 ans) Bergerac |
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Biographie
Origine
Émile Julien Mathurin Régnier est né le à Plémy dans les Côtes-d'Armor du mariage de Julien Pierre Marie Régnier, laboureur, et de Jeanne Marie Bouteille[1] - [Note 1].
Infanterie
Émile Régnier est mobilisé le au 115e régiment d'infanterie dès le suivant. Blessé dans la Marne à Perthes-lès-Hurlus, le , il rejoint le front comme mitrailleur, gagne une citation en sauvant trois de ses camarades blessés et tombe à son tour devant Verdun, en 1916, touché par trois éclats d'obus[3].
Aviation
Déclaré inapte à l'infanterie, il obtient son transfert dans l'aviation, mais non sans mal : la première demande qu'il formule lui revient avec cette mention « N’a aucune aptitude pour faire un pilote ». Il s'obstine, part enfin pour Dijon le puis le pour Étampes où il décroche son brevet de pilote le [3].
Après un entraînement sur avion Nieuport à Avord, il intègre l’escadrille N 89 à Manoncourt-en-Vermois (Meurthe-et-Moselle) comme caporal pilote. Il passe sergent le tandis que son escadrille désormais basée à Cramaille dans l'Aisne reçoit des avions Spad. Il va engranger six victoires entre le et le . Cette fois, comme le précise une nouvelle citation, il est un « pilote de chasse le tout premier ordre »[3]. Il est promu adjudant le puis adjudant-chef le .
Construction de moteurs
Après la guerre, il s’installe à Sèvres et fait le commerce du matériel aéronautique : il se lance dans l'adaptation civile de ces appareils militaires dont regorgent les surplus. À cette fin, il crée à Versailles en 1927, une entreprise de mécanique de précision[Note 2]. Il se spécialise surtout dans les moteurs, en particulier lorsqu'il acquiert en 1930 la licence des moteurs Gipsy de Havilland qui lui permet deux ans plus tard de produire le premier Gipsy Régnier 2. L'année suivante, il amorce la construction de ses propres moteurs, dont il va doter en particulier l'aviation de tourisme en plein essor, notamment les avions de la Société française de construction aéronautique (Lignel, Taupin) mais aussi Mauboussin, Guerchais-Roche ou Starck[3].
Il aborde également la compétition en 1934, le Caudron 366 Atalante équipé d'un moteur Régnier 6 Bo de 225 cv et six cylindres bat le record du monde sur 1 000 km à la vitesse de 358 km/h et se classe deuxième de la Coupe Deutsch avec 361 km/h. Toujours en 1934, la Société française de construction aéronautique absorbe les moteurs Régnier dont l'usine devra se replier à Bergerac en Dordogne au moment de l'offensive allemande de 1940. C'est dans cette ville, à la clinique Pozzi, que meurt Émile Régnier le [5]. Il repose au cimetière Montreuil à Versailles[3].
- Publicité pour les moteurs Régnier
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Distinctions
- Émile Régnier comptabilise six victoires homologuées[5], ce qui le classe parmi les « as de l'aviation ».
- Le , il est nommé chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur puis promu officier.
- Il est titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre 1914-1918.
- Il est nommé sous-lieutenant de réserve dans l’armée de l’air le [6].
- Légion d'honneur.
- Médaille militaire.
- Croix de guerre 1914-1918.
Victoire | Date | Escadrille | Avions abattus | Lieu |
---|---|---|---|---|
1 | SPa 89 | Biplace | Ricquebourg (Oise) | |
2 | SPa 89 | Biplace | Tricot (Oise) | |
3 | SPa 89 | Biplace | Doumiers | |
4 | SPa 89 | Biplace | Belrupt (Vosges) | |
5 | SPa 89 | Biplace | Ville-sur-Tourbe (Marne) | |
6 | SPa 89 | Avion | Sommepy-Tahure (Marne) | |
Pour approfondir
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 875-876 (ISBN 978-2-84734-060-0).
Liens externes
- Patrick Bessas, « La société Régnier », in bulletin no 6 du Groupe historique de Toussus-le-Noble, 2001 [lire en ligne]
- Les moteurs Régnier, dossier très détaillé, iconographie importante [lire en ligne]
Notes et références
Notes
- Son père était né du mariage d'André Gilles Régnier, cultivateur (Saint-Trimoël 30 novembre 1783 - Saint-Trimoël 19 avril 1851) et de Françoise Louise Guiomard, cultivatrice (Saint-Trimoël 5 novembre 1787 - Saint-Trimoël 4 juin 1852) ; sa mère Jeanne Marie Bouteille était née du mariage de François Pierre Bouteille, laboureur (Maroué 29 août 1801 - Maroué 12 mai 1878) et de Françoise Louise Simon, ménagère (Landéhen, 11 juillet 1798 - Maroué 15 février 1845)[2].
- La société est installée 27, rue du Refuge à Versailles puis 77, rue Albert-Sarraut à Versailles (quartier de Porchefontaine) à partir de 1935[4].
Références
- Archives départementales des Côtes-d'Armor, état civil, registre Plémy 1888-1894 [lire en ligne].
- Archives départementales des Côtes-d'Armor, état civil, registres (naissances, mariages, décès) de la commune de Plémy.
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 875-876 (ISBN 978-2-84734-060-0).
- « Archives des établissements Emile Régnier », sur le site archivesportaleurope.net (consulté le ).
- « Nom : RÉGNIER Prénoms : Émile Julien Mathurin », sur le site memorialgenweb.fr (consulté le ).
- Patrick Bessas, « La société Régnier », in bulletin no 6 du Groupe historique de Toussus-le-Noble, 2001 [lire en ligne].
- Denis Albin, « Émile Régnier », sur le site fandavion.free.fr (consulté le ).