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Émile Mathis

Émile Mathis, né le à Strasbourg et mort le à Genève, est un ingénieur automobile alsacien, fondateur de la marque de constructeur automobile Mathis.

Émile Mathis
Description de cette image, également commentée ci-après
Émile Mathis au Mans pour le GP de France en 1921.
Nom de naissance Emil Ernst Carl Mathis
Naissance
Strasbourg (Alsace-Lorraine, Empire allemand)
Décès
Genève
Nationalité
Activité principale
Formation
Formation technique
Lahms eu GP de l'A.C.F. des voitures légères en 1922.

Biographie

Fils d'hĂ´telier (HĂ´tel de Paris) de Strasbourg, Émile Mathis travaillait Ă  ses dĂ©buts pour le groupe De Dietrich en compagnie d'Ettore Bugatti entre 1902 et 1904. Bugatti Ă©tait chargĂ© de la conception de la voiture De Dietrich tandis qu’Émile Mathis Ă©tait, lui, chargĂ© de sa commercialisation. Lorsque De Dietrich les remercia, en 1904, il investit ses Ă©conomies pour crĂ©er la sociĂ©tĂ© « Mathis et Cie Â» Ă  Strasbourg et embaucha Ettore Bugatti Ă  ses cĂ´tĂ©s. En parallèle, il crĂ©a une seconde sociĂ©tĂ© « EEC Mathis Â» en vue de devenir distributeur d'automobiles de diverses marques. En 1905, alors reprĂ©sentant des grandes marques de l'Ă©poque, comme Fiat, Panhard et Levassor ou Minerva, il fit construire un garage Ă  Strasbourg, l'Auto Mathis Palace, qui devint alors le plus grand garage d'Europe et le troisième du monde[1].

Son association avec Ettore Bugatti permit de produire des véhicules Mathis Hermes Simplex de 40, 60, et 90 ch à l'usine de Graffenstaden. En 1907, les associés se séparèrent, Dragutin Esser succédant à Bugatti, et Mathis fit construire en 1911 une vaste usine à Strasbourg afin de développer ses activités.

En 1907, une Mathis aux mains d’Émile Mathis participa au Kaiserpreis en catĂ©gorie « course[2] Â». En 1911, une Mathis toujours pilotĂ©e par Émile concourut pour reprĂ©senter l'Allemagne Ă  la Coupe de L'Auto pour voiturettes de Boulogne-sur-Mer, le [3] (Ă©preuve qu'il termina Ă  la treizième place). Entre 1906 et 1911 il participa Ă  d'autres compĂ©titions encore, parfois sur Fiat et en courses de cĂ´te[4]. En 1912, trois Mathis Hermes Simplex s'imposèrent au Grand Prix Sport de l’Automobile Club Belge (ou GP du RACB)[2].

Le , en premières noces, Émile Mathis épousa Marie-Jeanne-Alice Boyer.

Il dut abandonner lors du Grand Prix automobile de France 1921 (unique participation personnelle Ă  l'Ă©preuve de l'A.C.F.), puis "Lahms"[5] remporta pour lui le Grand Prix de l'A.C.F. des moins de 400 kg en 1923 (doublĂ© de la marque), et 1924 (triplĂ©)[6].

Dans l'entre-deux-guerres, il devint l'un des plus importants constructeurs d'automobiles français (le 4e par l'importance de sa production derrière CitroĂ«n, Renault et Peugeot) avec des automobiles Mathis populaires et rĂ©putĂ©es par leur Ă©conomie d'utilisation (le slogan de la marque Ă©tait « Le poids, voilĂ  l'ennemi Â»).

Ettore Bugatti & Émile Mathis (1904), plaque rue de la Nuée Bleue à Strasbourg.

Pour faire face à la grande crise des années trente, il s'associa en 1934 avec Ford pour former la société automobile Matford. Association dissoute en 1941.

Le fanion de la marine américaine.

Dès que la France tomba aux mains des Allemands, lors de la Seconde Guerre mondiale, il quitta la France pour les États-Unis, emportant les plans de son usine, qu'il transmit aux Américains pour qu'ils la bombardent aux points stratégiques afin de détruire la production de munitions et moteurs d'avions que les Allemands avaient lancée et créa une nouvelle société appelée Matam Corporation (Matam pour MAthis AMérique) afin de poursuivre l'effort de guerre auprès des Alliés en produisant du matériel de guerre, notamment une quantité impressionnante d'obus pour la marine américaine, ce qui lui valut d'être décoré du fanion E à cinq étoiles (en).

De retour en France, en , il essaya de reconstruire et de remettre en marche ses usines, mais âgé, sans descendant et déçu par le refus d'aide de l'État, il cessa peu à peu ses activités. En secondes noces, le , il épouse Jeanne-Marie-Marguerite Donnefort.

En 1953, les biens des usines de Strasbourg furent vendus à Citroën.

Il mourut accidentellement le à Genève en tombant par la fenêtre de son hôtel[7]. Il est inhumé au cimetière de Passy, à Paris, le .

Hommage et postérité

  • Ă  Schiltigheim : un lycĂ©e - CFA porte son nom.
  • Ă  Strasbourg : une rue et un arrĂŞt de tram portent son nom.

Notes et références

Mathis en 1931.
  1. Journal L'Alsace du 30 septembre 2015.
  2. Le voyage de noce d'Emile Mathis au Mans (Les24Heures, article de Thierry Chargé, le 8 novembre 2011).
  3. 1911 Grand Prix (Team DAN).
  4. Vainqueur de la cĂ´te d'Adliswil-Albis en 1911 sur Fiat 4.5L. -HILL CLIMB WINNERS 1897-1949, by Hans Etzrodt, Part 1 (1897-1914) RacingSportsCars.
  5. Pilote également vainqueur pour Mathis de la côte de Danon près de Schirmeck en 1924.
  6. (en) « All Results of Mathis » (consulté le ).
  7. Devant cette mort soudaine et absurde, certains évoquèrent un suicide, mais aucune preuve n'a pu le confirmer.

Bibliographie

Une Mathis-Hermes simplex de 1904.
  • Pierre Haas: Émile Mathis - PassionnĂ©ment automobile, Portraits cĂ©lèbres d'Alsace, Éditions Vent d'Est (2013) (ISBN 979-10-90826-19-9)
  • Jean-François Blattner, « Ă‰mile Ernest Charles Mathis Â», Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 26, p. 2559
  • Jean-François Blattner, Émile Mathis - Constructeur Automobile, Éditions Edifree/La Vie de l'Auto, .
  • Automobilia, no 9, .
  • « Le destin d'un constructeur automobile oubliĂ© Â» La Charte, no 3, mai/ (organe de la FĂ©dĂ©ration nationale AndrĂ© Maginot).
  • Émile Mathis, in GĂ©nĂ©alogie-magazine, no 110, .

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