Émeutes de 2010 à Jos
Les émeutes à Jos de 2010 sont un ensemble d'événements survenus en janvier 2010 à Jos la capitale de l'État du Plateau (Nigeria) qui ont provoqué la mort d'au moins 465 personnes dont 400 musulmans et 65 chrétiens, 1 000 blessés ainsi que 17 000 déplacés[1].
Contexte
Jos est situé dans l'État de Plateau, entre le Nord du Nigéria peuplé d'Haoussas musulmans et le Sud peuplés de Yorubas et d'Igbos chrétiens ou animistes[2]. La ville est divisée en zone ethnique[3]. La région de l'État de Plateau était peuplé par des populations Gemai, Afireze, Anaguta et Berom à majorité chrétienne. Les Haoussas et les Fulanis, musulmans[4], ont un statut de migrant et non d'indigène[3] et n'ont pas les mêmes droits durant les élections[3] ou pour accéder aux universités ou aux postes de fonctionnaires[4].
En 2001 et 2008, des émeutes importantes ont eu lieu à Jos. Elles ont fait respectivement 1000 et 700 morts d'après Human Rights Watch[1]. En novembre et , elles étaient liées, selon les sources, aux élections[5] ou au meurtre de 5 jeunes pensionnaires d'un internat musulman par de jeunes chrétiens[4].
Origines
Les événements ont commencé le dimanche , selon des membres de la société civile cités par Human Rights Watch, à la suite d'une dispute autour de la reconstruction de bâtiments musulmans qui avaient été détruits en 2008[6]. Selon le chef de la police de Jos qui a été démenti par les responsables musulmans, les événements ont été déclenchés par l'attaque de fidèles chrétiens à Nassarawa Gwom par de jeunes musulmans[2].
Le professeur Kabiru Mato de l'Université d'Abuja a minimisé le rôle de la religion dans les affrontements :« I don't see anything religious. Wherein religion could be the difference between the two warring factions, fundamentally it's a manifestation of economic alienation. So social apathy, political frustration, economic deprivation and so many factors are responsible. » (Je ne vois rien de religieux. Même si la religion peut être la différence entre les deux factions, fondamentalement c'est la manifestation de la dépendance économique. Donc l'apathie sociale, la frustration politique, la privation économique et d'autres facteurs sont responsables.)[7]
Le directeur du State Security Service et Inspector General of Police, Ogbonna Onovo, a été envoyé sur place pour enquêter sur les origines des émeutes[5] - [8].
Chronologie
Après un relatif retour au calme le après un couvre-feu, les émeutes ont repris le en s'étendant à la banlieue, notamment à Bukuru[5] ou à Kuru Karama où 150 corps ont été retrouvés dans des puits du village[9]. Le , l'armée intervient pour rétablir le calme à la demande de Goodluck Jonathan, le vice-président nigérian[5].
Réactions
Abdelmalek Droukdel dit Abou Moussab Abdel Wadoud, émir d'al-Qaida au Maghreb islamique, a proposé d'entraîner et d'armer les musulmans du Nigéria pour qu'ils puissent se défendre contre les chrétiens[10].
Références
- Le vice-président nigérian confie la sécurité à l'armée à Jos par Felix Onuah avec Kingsley Igwe de Reuters sur yahoo.fr
- Nigeria: la ville de Jos de nouveau en proie aux violences inter-religieuses par Sulvain Mouillard sur Liberation.fr
- Nigeria religious riot bodies found in village wells sur bbc.co.uk
- L'armée nigériane sépare chrétiens et musulmans par Pierre Prier sur lefigaro.fr
- Au Nigeria, des violences interreligieuses éprouvent un pouvoir fédéral affaibli par Jean-Philippe Rémy sur lemonde.Fr
- Nouvelle flambée de violences à Jos au Nigeria, 12 morts par Shuaibu Mohammed de Reuters sur yahoo.fr
- (en) James Butty, « Nigerian Professor Says Latest Jos Violence a Result of Many Factors », Voice of America News, (consulté le )
- « Jos: Jonathan Deploys Troops Across the North »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) sur thisdayonline.com
- Au Nigéria, 150 corps retrouvés dans des puits après des heurts religieux sur liberation.fr
- Nigeria : L'Aqmi propose son aide sur lefigaro.fr