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Élections régionales de 2009 en Schleswig-Holstein

Les élections régionales de 2009 en Schleswig-Holstein (en allemand : Landtagswahl im Schleswig-Holstein 2009) se tiennent le , afin d'élire les 69 députés de la 17e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans. Elles ont lieu le même jour que les élections fédérales et les élections en Brandebourg. Du fait des résultats et en application de la loi électorale, 95 députés sont finalement élus.

Élections régionales de 2009 en Schleswig-Holstein
95 députés du Landtag
(Majorité absolue : 48 députés)
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 224 100
Votants 1 636 374
73,57% en augmentation 7
Votes exprimés 1 603 406
Votes nuls 32 968
CDU Peter Harry Carstensen
Voix 505 612
31,53%
en diminution 8,6
Députés élus 34 en augmentation 4
SPD Ralf Stegner
Voix 407 643
25,42%
en diminution 13,3
Députés élus 25 en diminution 4
FDP Wolfgang Kubicki
Voix 239 338
14,93%
en augmentation 8,3
Députés élus 14 en augmentation 10
Grünen Monika Heinold
Voix 199 367
12,43%
en augmentation 6,2
Députés élus 12 en augmentation 8
Linke Antje Jansen
Voix 95 764
5,97%
en augmentation 5,2
Députés élus 6 en augmentation 6
Vainqueur par circonscription
Carte
Ministre-président
Sortant Élu
Peter Harry Carstensen
CDU
Peter Harry Carstensen
CDU

Le scrutin voit de nouveau la victoire de l'Union chrétienne-démocrate au pouvoir, qui renforce sa majorité relative malgré un recul en voix. Son ancien partenaire au gouvernement le Parti social-démocrate s'effondre à un niveau historiquement bas, tandis que le Parti libéral et Les Verts réalisent une percée en franchissant tous deux la barre des 10 %.

Le ministre-président Peter Harry Carstensen assure par la suite son maintien au pouvoir en constituant une « coalition noire-jaune » entre les chrétiens-démocrates et les libéraux.

Contexte

Lors des élections régionales du 20 février 2005, la « coalition rouge-verte » de la ministre-présidente sociale-démocrate Heide Simonis perd sa majorité absolue après que le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) a reculé d'environ quatre points. Toutefois, une éventuelle « coalition noire-jaune » entre l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) et le Parti libéral-démocrate (FDP) rate d'un siège cette même majorité. Ainsi, le soutien des deux députés de la Fédération des électeurs du Schleswig du Sud (SSW), qui représente la minorité danoise, se révèle indispensable.

Le Parti social-démocrate et l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen) négocient avec succès le soutien sans participation de la SSW. Le jour du vote d'investiture, le , Simonis se contente de 34 voix aux quatre tours de scrutin, soit autant que le chef de file de l'Union chrétienne-démocrate Peter Harry Carstensen. Les deux principaux partis entreprennent alors de former une « grande coalition » et le , Carstensen est investi ministre-président.

Désigné président régional du SPD le , le ministre de l'Intérieur Ralf Stegner se montre très rapidement critique de la politique de rigueur budgétaire mise en œuvre et appelle à la suspension de la baisse des traitements dans la fonction publique. Il finit par démissionner du gouvernement le après un ultimatum de la CDU.

En , les partenaires de coalition envisagent de convoquer des élections anticipées. Peter Harry Carstensen est en effet sous le feu des critiques pour la gestion de la crise de la banque publique HSH Nordbank, qui a dû être prise en charge à hauteur de plusieurs milliards d'euros par les autorités de Hambourg et du Schleswig-Holstein. Les deux partis s'accordent finalement pour poursuivre leur collaboration et annoncent que le prochain scrutin sera convoqué le .

Les tensions se ravivent en suivant. À cause de la crise économique mondiale et des nouvelles difficultés de HSH Nordbank, le ministre des Finances Rainer Wiegard propose un nouveau plan d'austérité. Les chrétiens-démocrates préconisent une cure de rigueur bien plus forte que celle consentie par les sociaux-démocrates et l'inscription dans la Constitution d'un mécanisme de frein à la dette publique. Le climat se détériore encore quand le ministre-président accuse ses alliés d'avoir approuvé les primes controversées au président-directeur général de HSH Nordbank, ce que ceux-ci réfutent.

Finalement le , le groupe parlementaire de la CDU vote en faveur d'un scrutin régional anticipé, solution que rejette le SPD cinq jours après. Le , Peter Harry Carstensen révoque les ministres sociaux-démocrates de son cabinet puis pose la question de confiance au Landtag. Sa défaite lors du vote lui permet de dissoudre l'assemblée et convoquer de nouvelles élections le , le même jour que les élections fédérales.

Mode de scrutin

Le Landtag est constitué de 69 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription, selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le land comptant un total de 40 circonscriptions ; la seconde (Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 69 sièges est répartie à la proportionnelle des secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés (sauf le parti représentant la minorité danoise) ou une circonscription. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires (Überhangmandat) et des mandats complémentaires (Ausgleichsmandat) sont attribués aux autres partis afin de rétablir une composition du Landtag proportionnelle aux secondes voix, tout en gardant un nombre impair le total de députés.

Campagne

Principaux partis

Sondages

Sondages en vue des élections régionales de 2009 en Schleswig-Holstein[1]
Institut Date CDU SPD Verts FDP Linke SSW
Forsa 19/09/2009 31 % 26 % 11 % 16 % 6 % 5 %
FgW 18/09/2009 32 % 27 % 12 % 14 % 7 % 4 %
Infratest 16/09/2009 33 % 25 % 13 % 14 % 6 % 5 %
Infratest 11/09/2009 33 % 24 % 12 % 15 % 8 % 4 %
Infratest 04/09/2009 33 % 24 % 14 % 13 % 7 % 3 %
IfM Leipzig 24/07/2009 32 % 23 % 15 % 17 % 5 % 4 %
Infratest dimap 18/07/2009 36 % 24 % 14 % 15 % 5 % 3 %
Psephos 18/07/2009 39 % 25 % 11 % 14 % 4 % 4 %
Forsa 17/07/2009 38 % 27 % 8 % 14 % 5 % 4 %
Infratest dimap 15/05/2009 37 % 27 % 11 % 15 % 4 % 3 %
dimap 26/02/2009 38 % 29 % 9 % 14 % 3 % 3 %
dimap 11/12/2008 40 % 31 % 10 % 9 % 4 % 3 %
Emnid 06/12/2007 39 % 31 % 9 % 10 % 4 % 3 %
dimap 09/11/2007 40 % 34 % 9 % 8 % 4 % 3 %
Psephos 22/09/2007 39 % 35 % 8 % 7 % 4 % 4 %
Dernières élections 20/02/2005 40,2 % 38,7 % 6,2 % 6,6 % 0,8 % 3,6 %

Résultats

Voix et sièges

Résultats des élections régionales de 2009 en Schleswig-Holstein
Partis Circonscriptions Listes Total
sièges
+/−
Votes % Sièges +/− Votes % Sièges
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 585 402 36,89 34 en augmentation 9 505 612 31,53 0 34 en augmentation 4
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 471 075 29,69 6 en diminution 9 407 643 25,42 19 25 en diminution 4
Parti libéral-démocrate (FDP) 170 253 10,73 0 en stagnation 239 338 14,93 14 14 en augmentation 10
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 170 857 10,77 0 en stagnation 199 367 12,43 12 12 en augmentation 8
Die Linke (Linke) 85 992 5,42 0 en stagnation 95 764 5,97 6 6 en augmentation 6
Fédération des électeurs du Schleswig du Sud (SSW) 44 675 2,82 0 en stagnation 69 701 4,35 4 4 en augmentation 2
Parti des pirates (Piraten) 20 394 1,29 0 en stagnation 28 837 1,80 0 0 en stagnation
Électeurs libres (FW) 23 646 1,49 0 en stagnation 16 362 1,02 0 0 en stagnation
Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) 5 565 0,35 0 en stagnation 14 991 0,93 0 0 en stagnation
Parti des familles d'Allemagne (FAMILIE) 0 0,00 0 en stagnation 12 310 0,77 0 0 en stagnation
Parti des retraités (de) (Rentner) 3 813 0,24 0 en stagnation 10 165 0,63 0 0 en stagnation
Autres 5 196 0,33 0 - 3 316 0,21 0 0 -
Votes valides 1 586 868 96,97 1 603 406 97,99
Votes blancs et nuls 49 506 3,03 32 968 2,01
Total 1 636 374 100 40 en stagnation 1 636 374 100 55 95 en augmentation 26
Abstentions 587 726 26,43 587 726 26,43
Inscrits / participation 2 224 100 73,57 2 224 100 73,57

Analyse

La déroute est sévère pour la CDU et le SPD. Ils perdent respectivement plus de huit et 13 points. Cette brutale chute se fait au profit de leurs alliés potentiels, le FDP progressant d'environ huit points, tandis que la percée cumulée des Grünen et la Linke équivaut à plus de 11 points. La SSW gagne elle moins d'un point. L'éventuelle « coalition noire-jaune » réunit 48 députés sur 95, soit l'exacte majorité absolue, bien qu'elle rassemble 1,71 % de suffrages exprimés en moins que les quatre autres partis ayant acquis une représentation parlementaire.

L'Union chrétienne-démocrate remportant 11 mandats supplémentaires avec ses premières voix, 15 sièges sont ajoutés pour que la composition du Landtag soit proportionnelle aux résultats du scrutin. La 17e législature rassemble ainsi 95 députés, soit 26 de plus que prévu par la loi électorale.

Conséquences

Lors de la proclamation des résultats officiels le , la commission électorale valide une interprétation de la loi électorale qui conduit à un total de 95 parlementaires, dont 49 pour les deux partis du centre droit. Une seconde interprétation aurait amené l'assemblée à réunir 101 députés, dont 51 pour les quatre partis de l'opposition. Un recompte des voix accorde finalement un élu supplémentaire à Die Linke au détriment du Parti libéral-démocrate.

Le , le ministre-président Peter Harry Carstensen est investi pour un second mandat par 48 suffrages favorable et forme alors son second gouvernement avec le FDP.

En désaccord avec la décision des autorités électorales, les Grünen et la SSW, ensuite rejoints par la Linke, saisissent la Cour constitutionnelle. Le les magistrats rendent leur verdict. Ils imposent au Landtag de modifier la loi électorale avant le et au gouvernement de convoquer un nouveau scrutin avant le . Ils décident toutefois de confirmer la répartition des sièges validée par la commission électorale.

Notes et références

Notes

Références

  1. (de) « Sonntagsfrage – Schleswig-Holstein (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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