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Élections fédérales canadiennes de 1963

Les élections fédérales canadiennes de 1963 se déroulent le dans le but d'élire les députés de la 26e législature de la Chambre des communes du Canada. Il s'agit de la 26e élection générale depuis la Confédération canadienne, en 1867. Elles se soldent par la défaite du gouvernement minoritaire progressiste-conservateur de John Diefenbaker et l'élection d'un gouvernement minoritaire libéral dirigé par Lester B. Pearson.

Élections fédérales canadiennes de 1963
265 sièges de la Chambre des communes
(Majorité absolue : 133 sièges)
Type d’élection Élection législative fédérale
Parti libéral Lester B. Pearson
Voix 3 276 996
41,48%
en augmentation 4,5
Sièges obtenus 128 en augmentation 29
Parti progressiste-conservateur John Diefenbaker
Voix 2 591 613
32,80%
en diminution 4,4
Sièges obtenus 95 en diminution 21
Crédit social Robert N. Thompson
Voix 940 703
11,91%
en augmentation 0,3
Sièges obtenus 24 en diminution 6
NPD Tommy Douglas
Voix 1 044 701
13,22%
en diminution 0,4
Sièges obtenus 17 en diminution 2
Résultats par province
Carte
Sièges à la Chambre des communes
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
John Diefenbaker
Progressiste-conservateur
Lester B. Pearson
Libéral

Contexte

Au cours de la dernière année du gouvernement progressiste-conservateur, des membres du conseil des ministres de Diefenbaker avaient tenté de l'expulser de la direction du parti et donc du poste de premier ministre. En plus des inquiétudes au sein du parti sur le style de leadership de Diefenbaker, il y avait eu une grave division dans les rangs du parti sur la question de permettre des missiles nucléaires américains (les missiles Bomarc) sur le territoire canadien. Diefenbaker et ses alliés s'opposent à cette proposition, et bien d'autres conservateurs et le Parti libéral, y sont favorables.

Le , le département d'État américain publie un communiqué, qui contredit, point par point, une allocution du premier ministre à la Chambre, traitant « implicitement le chef d'État d'un pays ami de menteur »[1]. Le ministre de la Défense nationale, Douglas Harkness, démissionne de son poste de cabinet le à cause de l'opposition de Diefenbaker aux missiles. « Le , le chef de l'opposition, Lester Pearson, demande un vote de non-confiance, et celui-ci est appuyé par une requête identique du Parti créditiste. Les deux motions passent par une majorité confortable de 31 voix...»[2] Diefenbaker est défait et le 25e Parlement est dissous.

Le président Kennedy souhaitait ardemment la défaite de Diefenbaker et la victoire de Pearson. Toutefois, Pearson lui a fait savoir clairement qu'il ne souhaitait aucune intervention américaine. Pendant la compagne, toutefois, l'hebdomadaire américain Newsweek, qui jouissait d'une large distribution au Canada et qui était « considéré comme l'organe central du fan-club Kennedy, dirigé par son copain Ben Bradley, publia [...] une photo de couverture où Diefenbaker avec l'air dément[3]. »

Le parti de Pearson fait campagne sur une plateforme qui promet de commencer le mandat du Parti libéral, s'il est élu, avec « 60 jours de décisions » sur des questions comme l'introduction d'un nouveau drapeau canadien, la réforme du système de santé, un régime public de pensions et d'autres réformes législatives.

Bien qu'ils remportent 41 % des suffrages, ce qui est habituellement suffisant pour l'élection d'un gouvernement majoritaire, il manque sept sièges aux libéraux pour former une majorité. Les libéraux forment donc un gouvernement minoritaire qui dépend de l'appui du Nouveau Parti démocratique (NPD) social-démocrate pour faire adopter des projets de loi.

Le NPD avait été formé en 1961 par un autre parti social-démocrate, le Parti social démocratique du Canada, et par le Congrès du travail du Canada, un regroupement de différents syndicats ouvriers. L'élection de 1963 est la deuxième à laquelle participe le NPD, qui remporte une part un peu moins importante des voix que lors de l'élection de 1962 et perd deux sièges. Ils sont de nouveau déçus par l'échec de leur nouveau partenariat avec le mouvement ouvrier à produire une percée électorale, particulièrement en Ontario, qui a la population la plus importante et donc le plus grand nombre de sièges aux communes.

Le Parti Crédit social du Canada ne réussit pas à augmenter sa représentation dans l'Ouest canadien et perd quatre de ses sièges au Québec. Le résultat déséquilibré mène à une division du parti lorsque Robert N. Thompson refuse de démissionner pour permettre à Réal Caouette de devenir chef du parti. Caouette et ses partisans quittent le Parti Crédit social pour siéger en tant que caucus créditiste distinct, le Ralliement des créditistes.

Résultats

Pays

Parti Chef Nombre de
candidats
Sièges Voix
1962 Élus % Diff. Nombre % % Diff.
Libéral Lester Pearson 265 99 128 +29,3 % 3 276 995 41,52 % +4,55 %
Progressiste-conservateur John Diefenbaker 265 116 93 -18,1 % 2 582 322 32,72 % -4,50 %
Crédit social R. N. Thompson 224 30 24 -20,0 % 940 703 11,92 % +0,32 %
NPD Tommy Douglas 232 19 17 -10,5 % 1 044 701 13,24 % -0,33 %
Libéral-travailliste 1 1 1 - 16 794 0,21 % +0,01 %
Libéral indépendant 6 - - - 14 658 0,19 % +0,05 %
Indépendant 9 - - - 5 236 0,07 % -0,04 %
Communiste Leslie Morris 12 - - - 4 234 0,05 % -0,03 %
Progressiste-conservateur indépendant 2 - - - 1 965 0,02 % -0,01 %
Conservateur indépendant 2 * - * 1 159 0,01 % *
Ouvrier indépendant 1 - - - 1 064 0,01 % +0,01 %
Crédit social indépendant 2 * - * 717 0,01 % *
Nationaliste 1 * - * 540 0,01 % *
Candidat libéral des electeurs 1 - - - 496 0,01 % -0,02 %
Socialiste-travailliste 1 * - * 43 x *
Total 1 023 265 265 - 7 891 627 100 %
Sources : http://www.elections.caHistorique des circonscriptions depuis 1867

Notes :

* N'a pas présenté des candidats lors de l'élection précédente

x - moins de 0,005 % des voix

Par province

Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE TNL TNO YK Total
Libéral Sièges : 7 1 - 2 51 47 6 5 2 7 - - 128
Voix (%) : 32,3 22,1 24,1 33,8 45,8 45,6 47,3 46,7 46,4 64,5 41,0 43,2 41,5
Progressiste-conservateur Sièges : 4 14 17 10 27 8 4 7 2 - 1 1 95
Voix (%) : 23,4 45,3 53,7 42,3 35,0 19,5 40,4 46,9 52,0 30,1 49,6 56,8 32,7
Crédit social Sièges : 2 2 - - - 20 - - - 24
Voix (%) : 13,3 25,8 3,9 7,0 2,0 27,3 8,6 0,1 9,4 11,9
NPD Sièges : 9 - - 2 6 - - - - - 17
Voix (%) : 30,3 6,5 18,2 16,7 16,2 7,1 3,7 6,4 1,6 4,2 13,2
Libéral-travailliste Sièges : 1 1
Voix (%) : 0,6 0,2
Total sièges : 22 17 17 14 85 75 10 12 4 7 1 1 265
Partis n'ayant remporté aucun siège :
Libéral indépendant Voix (%) : 0,3 0,1 1,3 0,2
Indépendant Voix (%) : xx 0,1 xx 0,2 xx 0,1 0,1
Communiste Voix (%) : 0,1 0,1 0,1 0,1 xx 0,1
PC indépendant Voix (%) : xx 0,1 xx
Conservateur indépendant Voix (%) : xx xx
Ouvrier indépendant Voix (%) : 0.1 xx
Crédit social indépendant Voix (%) : xx xx
Nationaliste Voix (%) : xx xx
Candidat libéral des électeurs Voix (%) : xx xx
Socialiste-travailliste Voix (%) : xx xx
  • xx - moins de 0,05 % des voix

Sources

Notes et références

  1. Michel Fortmann, « La politique de défense canadienne », dans Paul Painchaud (dir.), De Mackenzie King à Pierre Trudeau, 40 ans de diplomatie canadienne (1945-1985), Québec, Presses de l'Université Laval, 1988, p. 496
  2. Ibid
  3. Jean-François Lisée, La tentation québécoise de John F. Kennedy, éditions Carte blanche/La boîte à Lisée, 2020, p. 74.
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