Élection présidentielle singapourienne de 2023
L' élection présidentielle singapourienne de 2023 devrait se tenir au plus tard le afin d'élire le Président de Singapour.
Élection présidentielle singapourienne de 2023 | |||||
Tharman Shanmugaratnam – Indépendant | |||||
George Goh Ching Wah – Indépendant | |||||
Président | |||||
Sortante | |||||
Halimah Yacob Indépendante |
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La présidente sortante Halimah Yacob n'est pas candidate à sa réélection.
Contexte
Le président de la République de Singapour a peu de pouvoirs, le pouvoir exécutif étant exercé essentiellement par le Premier ministre et son gouvernement. Le président dispose néanmoins d'un pouvoir de veto sur la nomination ou la révocation de nombreux fonctionnaires tels que telles que le procureur général, le chef des forces de défense et celui de la police, ainsi que sur tout projet de loi de finance susceptible de puiser dans les réserves qui n'ont pas été accumulées par le gouvernement au cours du mandat en cours[1] - [2]. Les candidats à la présidence ne peuvent être membres d'aucun parti politique, bien qu'ils puissent être soutenus par des partis. Depuis 2016, les différentes communautés ethniques reconnues s'alternent à la tête de l'état au minimum tout les cinq mandats[3].
Lors de l'élection présidentielle de 2017, seuls des membres de la communauté malaise sont ainsi autorisés à présenter leur candidature pour l'élection de 2017, aucun président n'ayant été malais lors des cinq derniers mandats, soit depuis 1970[4] - [5]. Seule à voir sa candidature reconnue, Halimah Yacob se retrouve seule en lice[6]. Il n'est ainsi pas procédé à un vote, et Yacob est déclarée élue présidente de Singapour en l'absence d'opposants. Elle devient alors la première femme présidente de l'histoire du pays[7].
L'élection présidentielle de 2023 est quant à elle ouverte aux candidats de toute les communautés raciales. Depuis son indépendance en 1965, Singapour est dirigé par le Parti d'action populaire (PAP). Ce dernier remporte à nouveau les élections législatives de juillet 2020, et conserve ainsi une écrasante majorité au Parlement, malgré un recul[8] - [9].
Système électoral
Le président de la République est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de six ans sans limitations du nombre de mandats. Est ainsi élu le candidat qui réunit le plus de suffrages. Les candidatures sont soumises à un contrôle très strict mené par le Comité des élections présidentielles (PEC), qui est chargé de délivrer un certificat d'éligibilité (COE) aux candidats potentiels[10]. De fait, en 1999, 2005 et 2019, les élections présidentielles singapouriennes se sont déroulées sans scrutin, un seul candidat ayant été confirmé par le comité, par conséquent élu d'office[11]. Depuis 2016, les différentes communautés ethniques reconnues s'alternent à la tête de l'état au minimum tout les cinq mandats, ce qui inclus notamment les chinois, malais et indiens. Si aucun président n'a été membre d'une communauté donnée pendant cinq mandat consécutifs, l'élection présidentielle suivante est restreinte aux candidats qui en sont membres. Cette spécificité a notamment été mise en œuvre lors de élection de 2017, réservée aux malais[12] - [13].
Les candidats doivent être âgés d'au moins 45 ans au moment de l'enregistrement de leur candidature, et avoir résidé à Singapour depuis au moins dix ans avant cette date. Ils doivent obligatoirement ne pas être membre d'un parti politique ou en démissionner avant le dépôt de leur candidature afin de se présenter en candidat indépendant. Surtout, ils doivent avoir répondu dans les vingt dernières années à des critères spécifiques divisés entre ceux du secteur public et du secteur privé[14].
Les critères du service public consistent en avoir occupé au moins trois ans un des postes de ministre, juge en chef, président du parlement, procureur général, président de la Commission de service public, auditeur général, comptable général ou secrétaire permanent[14].
Les critères du service privé consistent en avoir été au moins trois ans le directeur général d'une compagnie ayant effectué un profit après impôt et des capitaux propres d'au moins 500 millions de dollar américain[14].
Le PEC ne délivre par ailleurs son certificat qu'aux candidats dont il estime que l'expérience et les compétences permettront de remplir les fonctions et les devoirs de la présidence, en plus d'être « une personne intègre, de bon caractère et de bonne réputation ». Cette évaluation se fait à sa propre discrétion, le comité pouvant refuser de certifier des candidats remplissant les critères, ou même la délivrer à des candidats qui ne les remplissent pas, comme ce fut le cas en 2011 avec la candidature de Tan Jee Say, qui ne remplissait pourtant pas les critères du secteur privé[14].
L'élection se déroule au suffrage universel direct depuis celle de 1993, remportée par Ong Teng Cheong. Auparavant, le président était élu au suffrage indirect par le Parlement[15]. En 2023, les membres de la diaspora obtiennent pour la première fois la possibilité de participer au scrutin[16].
Candidatures
Après une longue période d'incertitude, la présidente Halimah Yacob annonce le 29 mai 2023 sa décision de ne pas se présenter à sa réélection[17]. La déclaration d'Halimah Jacob est rapidement suivie des déclaration de candidatures de plusieurs personnalités.
A la fois ministre sénior aux affaires sociales dans le gouvernement du Premier ministre Lee Hsien Loong, directeur de l'Autorité monétaire de Singapour, directeur adjoint du fonds souverain GIC Private Limited et directeur du conseil consultatif du Bureau de développement économique, Tharman Shanmugaratnam annonce le 8 juin suivant sa démission de l'ensemble de ses postes ainsi que du Parti d'action populaire (PAP) afin de présenter sa candidature indépendante à la présidentielle de 2023. Il est d'origine indienne[18].
Cette première candidature est suivie le 12 juin par celle de George Goh Ching Wah, entrepreneur d'origine malaisienne fondateur de la multinationale Harvey Norman, évaluée à 3,15 milliards de dollar américain[19].
Le scrutin voit également la candidature remarquée de Seng Soon Kia, un professeur de sculpture sur bois qui affirme avoir déjà été président en 1951, l'année précédant sa naissance, quatorze ans avant l'indépendance de Singapour[20] - [21]. Le 27 juin, le consultant en informatique Teo En Ming présente à son tour sa candidature[22] - [21].
Résultats
Candidats | Partis | Voix | % | |
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Tharman Shanmugaratnam | Indépendant | |||
George Goh Ching Wah | Indépendant | |||
Autres candidats | ||||
Votes valides | ||||
Votes blancs et nuls | ||||
Total | 100 | |||
Abstention | ||||
Inscrits / participation |
Références
- Constitution, Arts. 148A and 148D.
- Constitution, Art. 22.
- (en) « Next Presidential Election to be reserved for Malay candidates: PM Lee », sur Channel News Asia,
- « Elected Presidency: Amendments to Constitution passed in Parliament », Channel NewsAsia, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Charissa Yong, « Parliament: 2017 presidential election will be reserved for Malay candidates, says PM Lee », The Straits Times, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Only one Singaporean is fit to be president », The Economist, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Halimah Yacob set to be next President after other potential candidates fail to qualify », sur CNA (consulté le )
- « A Singapour, le parti au pouvoir sort victorieux mais affaibli du scrutin législatif », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- RFI, « Élections à Singapour: progrès historique de l'opposition », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Constitution, Art. 19(2)(f). » : « Art. 19(2)(f). A person shall be qualified to be elected as President if he is not a member of any political party on the date of his nomination for election; »
- Melissa Zhu et Jalelah Abu Baker, « Applications for Presidential Election to open Jun 1 », Channel NewsAsia, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Next presidential election reserved for Malay candidates: PM Lee », sur www.businesstimes.com.sg (consulté le ).
- (en) Hermes Auto, « Parliament: 2017 presidential election will be reserved for Malay candidates, says PM Lee », sur The Straits Times, (consulté le ).
- (en) cue, « askST: What happens next as Singapore gears up for the upcoming presidential election? », sur The Straits Times, (consulté le ).
- Constitution of the Republic of Singapore (Amendment) Act 1991 (No. 5 of 1991), in force on 30 November 1991 except for sections 7 and 16 which came into force on 1 February 1991 and s. 3 which was not brought into force and was subsequently repealed by the Constitution of the Republic of Singapore (Amendment) Act 1996 (No. 41 of 1996).
- (en) « Overseas Singaporeans casting vote by post can be game-changer in presidential election: Experts », sur WION (consulté le ).
- (en) Ng Jun Sen, « 'I have decided not to stand for re-election': President Halimah Yacob », sur TODAY, (consulté le ).
- (en) cue, « SM Tharman to run for president, will resign from Govt and PAP on July 7 », sur The Straits Times, (consulté le ).
- (en) « Harvey Norman Ossia founder George Goh announces presidential bid », sur www.businesstimes.com.sg (consulté le ).
- (en) « Say what? Presidential aspirant Seng Soon Kia claims he was president in 1951, but he was born in 1952, Singapore News », sur AsiaOne, (consulté le ).
- (en) cue, « Presidential Election 2023: Two hopefuls turn up on the day applications open », sur The Straits Times, (consulté le ).
- https://web.archive.org/web/20230702025250/https://www.8world.com/singapore/pe2023-it-consultant-says-hes-running-president-2173931