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Élection présidentielle colombienne de 2014

L'élection présidentielle colombienne de 2014 est une élection présidentielle dont le premier tour se déroule le 25 mai en Colombie, après les élections législatives. Au second tour le 15 juin, Juan Manuel Santos est réélu avec 50,9 % des voix face à Óscar Iván Zuluaga. La campagne électorale génère de nombreuses controverses afférentes aux deux principaux candidats, autour d'accusations de financements illégaux, d'espionnage et de corruption.

Élection présidentielle de 2014

(1er tour)

(2e tour)
Corps électoral et résultats
Population 47 121 089
Inscrits 32 404 973 [1]
Votants au 1er tour 13 216 402
40,07% en diminution 9,2
Votes exprimés au 1er tour 12 851 650
Votes blancs au 1er tour 770 610
Votes nuls au 1er tour 311 758
Votants au 2d tour 15 794 940
47,89%
Votes exprimés au 2d tour 15 341 383
Votes blancs au 2d tour 619 396
Votes nuls au 2d tour 403 405
Juan Manuel SantosParti social d'unité nationale
Voix au 1er tour 3 301 815
25,69%
Voix au 2e tour 7 816 986
50,95%
Óscar Iván ZuluagaCentre démocratique
Voix au 1er tour 3 759 971
29,25%
Voix au 2e tour 6 905 001
45,00%
Marta Lucía RamírezParti conservateur colombien
Voix au 1er tour 1 995 212
15,53%
Clara LópezPôle démocratique alternatif
Voix au 1er tour 1 957 215
15,23%
Enrique PeñalosaParti vert
Voix au 1er tour 1 064 887
8,29%
Président de la République
Sortant Élu
Juan Manuel Santos
PSUN
Juan Manuel Santos
PSUN

Déclarations des candidatures

Juan Manuel Santos

Conformément à la loi, le président en exercice, Juan Manuel Santos, devait déclarer avant le (six mois avant la date d'élection) s'il se présentait de nouveau pour être président. Des spéculations sur sa représentation éventuelle ont été émises. Ainsi, le , Santos a déclaré publiquement son intention de se présenter de nouveau à l'élection présidentielle, faisant valoir la conclusion réussie des pourparlers de paix avec les FARC comme l'un des principaux facteurs pour prétendre à un second mandat[2] - [3] - [4]. Sa candidature est appuyée à l'unanimité par les trois partis composant la coalition gouvernementale Unidad Nacional : le parti social d'unité nationale (plus souvent appelé Parti de la U) dont il fait partie, le parti libéral colombien et Changement Radical. Le lendemain, Garzón déclare qu'il ne briguerait pas sa réélection en tant que vice-président[2] - [5]. Le , Santos confirme que Vargas Lleras serait son colistier pour cette élection[6] - [7].

Óscar Iván Zuluaga

En désaccord avec l'approche plus conciliante de Santos avec les FARC, Álvaro Uribe quitte le Parti de la U pour fonder le Centre démocratique en avec son ancien vice-président Francisco Santos (cousin du président Juan Manuel Santos) et d'autres alliés proches qui étaient également au Parti de la U. À la suite de la convention du 24- de ce nouveau parti, il est décidé que l'ex-ministre des Finances Óscar Iván Zuluaga serait leur candidat pour cette élection présidentielle, devançant Francisco Santos et Carlos Holmes Trujillo[8] - [9]. Ce choix surprend certains observateurs, puisque Zuluaga était jusque-là quasi inconnu de la population. Le , Trujillo est nommé vice-président colistier de Zuluaga[10] - [11].

Clara López

D'abord militante libérale, puis de l'Union patriotique (raison pour laquelle elle s'était exilée durant une période au Venezuela, à la suite de la répression qui avait ensanglanté ce parti), Clara López est choisie pour représenter l'alliance entre le Pôle démocratique alternatif et l'Union patriotique à l’élection présidentielle. Elle fait figure de seule candidate de gauche et entend notamment promouvoir les thèmes sociaux dans la campagne électorale[12].

Campagne et controverses

La couverture médiatique qui recouvre la campagne reste essentiellement focalisée sur la confrontation le président Santos, légèrement favori des sondages, et Zuluaga, soutenu par l'ancien Président Uribe, resté influent dans le pays. Tout au long de la campagne le principal thème abordé aura été les négociations encours avec les rebelles des FARC, très critiquées par le camp d'Uribe, qui accuse le Président d’être « communiste » et « castro-chaviste », et de se préparer à nommer un guérillero « ministre de la Sécurité nationale »[13].

En mars Juan Manuel Santos est sujet à des fuites urinaires au cours d'un discours électoral, ce qui entraine des moqueries sur les réseaux sociaux et le contraint à justifier son état de santé [14].

Au début du mois de mai un important scandale secoue la campagne lorsque le journaliste Daniel Coronell, dans l’hebdomadaire Semana, fait savoir que Juan José Rendón, le principal conseiller de Santos, aurait perçu 12 millions de dollars du groupe criminel des Rastrojos (en) pour négocier la reddition de leurs chefs sous conditions trois ans auparavant[15]. Celui-ci abandonne ses fonctions auprès de Santos dans les jours qui suivent [16].

Dès le un nouveau scandale se produit, mais affecte cette fois-ci la campagne de Zuluaga. Un hacker, du nom d'Andrés Sepúlveda, est arrêté à Bogotá pour avoir espionné les négociations de La Havane dans l'intention de les saboter. Dans les neuf ordinateurs et cinq disques durs saisis sont également découverts des courriels personnels du président de la République ainsi que des documents secrets des services de renseignements de l’armée et de la section des enquêtes criminelles de la Police métropolitaine de Bogotá. Le directeur de campagne de Zuluaga, Luis Alfonso Hoyos, est à son tour forcé à la démission pour ses relations immédiatement révélées avec le hacker mais le candidat lui-même nie tout lien personnel avec ce dernier. Finalement, le 18, parait un enregistrement réalisé par téléphone portable fin avril, dans lequel Sepúlveda tient Zuluaga informé de ses avancées[17].

Dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht, des soupçons apparaissent en 2017 quant au financement de la campagne présidentielle de Juan Manuel Santos. Le procureur général de la Nation fait état du témoignage d’une personne impliquée dans le scandale Odebrecht, le député Otto Bula, un proche du frère d'Álvaro Uribe : selon lui, la campagne de Santos a bénéficié d'un million de dollars de l'entreprise de BTP brésilienne, qui proposait des financement occultes à des personnalités politiques contre des contrats publics[18] - [19] - [20]. Jusqu’alors, le scandale Odebrecht éclaboussait particulièrement le parti politique d'Alvaro Uribe[21]. À la suite des déclarations du procureur, Otto Bula lui-même réfute ses conclusions et affirme que cet argent a été destiné à un proche du directeur de campagne de Santos, et non pas à un financement occulte[22]. Deux dirigeants d'Odebrecht impliqués dans l'affaire réfutent également avoir ordonné le financement de sa campagne[23], alors que le président de la branche colombienne du groupe confirme au contraire ces accusations[24]. Juan Manuel Santos affirme de son côté que le financement de sa campagne était entièrement couvert par un prêt bancaire accordé par Bancolombia, et remboursé après l'élection grâce aux remboursements de frais prévus pour les candidats qui atteignent le second tour de l'élection[25]. L'affaire est étudiée par le Conseil national électoral, qui étudie les comptes de campagne. Dans une autre affaire, le principal conseiller de Santos pour sa campagne présidentielle doit démissionner après des révélations sur ses relations avec des groupes criminels[26]. La campagne d'Óscar Iván Zuluaga, bien qu'aucun montant n'ait été précisé, est elle aussi l'objet d'investigations[27].

NomsCommentaires
Juan Manuel Santos Juan Manuel Santos
(PSUN)
Candidature : le .
Clara López
(PDA)
Candidature : le .
Óscar Iván Zuluaga
(CD)
Candidature : le .
Enrique Peñalosa Enrique Peñalosa
(PV)
Candidature : le .
Marta Lucía Ramírez Marta Lucía Ramírez
(Parti conservateur)
Candidature : .

Résultats

Résumé des résultats de l'élection présidentielle colombienne des 25 mai[28] et 15 juin 2014[29]
Premier tour Second tour
Inscrits 13 216 402 15 794 940
Abstentions 364 752 2,76 % 453 557 2,87 %
Votants 12 851 650 97,24 % 15 341 383 97,13 %
Bulletins enregistrés 12 851 650 15 341 383
Bulletins blancs ou nuls 0 0 % 0 0 %
Suffrages exprimés 12 851 650 100 % 15 341 383 100 %
Candidat Parti Suffrages PourcentageSuffragesPourcentage
Óscar Iván Zuluaga Centre démocratique (Centro Democrático) 3 759 971 29,26 %6 905 001 45,01 %
Juan Manuel Santos Parti social d'unité nationale (Partido de «la U») 3 301 815 25,69 %7 816 986 50,95 %
Marta Lucía Ramírez Parti conservateur (Partido Conservador Colombiano) 1 995 698 15,53 %
Clara López Pôle démocratique alternatif (Polo Democrático Alternativo) 1 958 414 15,24 %
Enrique Peñalosa Parti vert (Partido Verde Colombiano) 1 065 142 8,29 %
Votes blancs - 770 610 6 %619 396 4,04 %

Notes et références

  1. « Censo electoral fue depurado para las elecciones de 2014 », El Colombiano, .
  2. (en) « Colombia Santos seeks vice-president for re-election bid », BBC News, (lire en ligne).
  3. « Santos dice que va por la reelección porque quiere concretar la paz », El Tiempo, (lire en ligne).
  4. (es) « Santos es candidato a la Presidencia », El Espectador, (lire en ligne).
  5. (es) « Angelino Garzón ratifica que no será fórmula vicepresidencial de Santos », El Espectador, (lire en ligne).
  6. (es) « Vargas Lleras es la fórmula vicepresidencial de Santos », Semana, (lire en ligne).
  7. (es) « Santos confirma a Vargas Lleras como su fórmula vicepresidencial », El Espectador, (lire en ligne).
  8. (en) Peter Murphy, « Colombia ex-leader Uribe's movement names candidate for president », Reuters, Reuters, (lire en ligne).
  9. (es) Arturo Wallace, « Colombia: el uribismo define a su candidato para las presidenciales », BBC Mundo, (lire en ligne).
  10. (es) « Holmes Trujillo, la apuesta uribista para la Vicepresidencia », El Tiempo, (lire en ligne).
  11. (es) « Carlos Holmes Trujillo, fórmula vicepresidencial de Óscar Iván Zuluaga », El Espectador, (lire en ligne).
  12. El Pais S.A., « ¿Quién es Clara López, la candidata a la Presidencia por el Polo Democrático? », sur elpais.com.co (consulté le ).
  13. lefigaro.fr, « Colombie : une présidentielle en forme de référendum », sur Le Figaro (consulté le ).
  14. « Le président de la Colombie Juan Manuel Santos ne veut plus qu'on rigole de sa fuite urinaire en plein discours », sur Gentside, (consulté le ).
  15. « La comba al palo », sur semana.com (consulté le ).
  16. C. N. N. Por, « J.J. Rendón renuncia a campaña de Santos por escándalo de presunta mediación con narcos », sur CNNEspañol.com, (consulté le ).
  17. (es) « Comprometedor video de candidato presidencial colombiano - BBC Mundo », sur BBC Mundo (consulté le ).
  18. « Fiscal pide investigar nexo de Odebrecht con campaña de Santos », teleSUR, (lire en ligne)
  19. (es) El Pais S.A., « Bula no entregó pruebas sobre ingreso de dineros a campaña de Santos: Fiscal General », El Pais, (lire en ligne, consulté le )
  20. « El testigo Bula », sur www.semana.com (consulté le )
  21. (es) Casa Editorial El Tiempo, « Tormenta uribista impacta campaña presidencial del 2018 - Partidos políticos - El Tiempo », El Tiempo, (lire en ligne, consulté le )
  22. (es) Casa Editorial El Tiempo, « Otto Bula dice que dinero de Odebrecht no fue a campaña de Santos », El Tiempo, (lire en ligne, consulté le )
  23. « Exdirectivos de Odebrecht también desmentirían a Bula », sur www.semana.com (consulté le )
  24. « Odebrecht entregó 1 millón de dólares a campaña de Santos », TeleSUR, 31 mayo 2017 (lire en ligne, consulté le )
  25. (es) Casa Editorial El Tiempo, « 'Soy el más interesado en una investigación rápida y seria': Santos - Gobierno - El Tiempo », El Tiempo, (lire en ligne, consulté le )
  26. « J.J. Rendón renuncia a campaña de Santos por escándalo de presunta mediación con narcos », sur CNNEspañol.com,
  27. (es) « Centro Democrático y Zuluaga responderían ante Consejo Electoral por caso Odebrecht - RCN Radio », RCN Radio, (lire en ligne, consulté le ).
  28. (en) Adriaan Alsema, « Colombia 2014 presidential election results (1st round) », sur Colombia Reports, (consulté le ).
  29. Registraduría Nacional del Estado Civil
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