Élection pontificale de 1061
L’élection pontificale de 1061 est la première élection par laquelle les cardinaux de l'Église catholique romaine seuls élisent le pape — mode d'élection qui subsiste à ce jour[1].
Élection pontificale de 1061 | |
Dates et lieu | |
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Début du conclave | |
Fin du conclave | |
Lieu du vote | Basilique Saint-Pierre-aux-Liens - Rome |
Élection | |
Nombre de cardinaux | 11 |
Nombre de votants | inconnu |
Pape élu | |
Nom du cardinal élu | Anselme de Lucques |
Nom de pape | Alexandre II |
Listes des papes : chronologique · alphabétique | |
Le , le pape Nicolas II promulgue une bulle pontificale, In nomine Domini, décrétant que le pape soit désormais élu par les seuls cardinaux, et que son élection marque le début de son pontificat[1]. Avant cette date, les papes étaient souvent nommés par leur prédécesseur, ou bien par l'empereur ; il n'existait pas de procédure claire et uniforme[2].
La nouvelle disposition entre en application pour la première fois à la suite du décès de Nicolas II le . L'élection a lieu à la basilique Saint-Pierre-aux-Liens le . La liste des participants est aujourd'hui inconnue, mais il y avait à cette date onze cardinaux : Giovanni, évêque de Porto ; Bonifazio, évêque d'Albano ; Giovanni, évêque de Tivoli ; Mainardo, évêque de Silva Candida ; Giovanni, évêque de Sabina ; Pierre, évêque de Frascati ; Pierre Damien, évêque d'Ostie ; Gilberto, évêque de Labico ; Bruno, évêque de Palestrina ; Grégoire, dont le diocèse suburbicaire est incertain ; et Bonifazio, évêque de Gabio[1].
L'assemblée élit Anselme de Lucques, évêque de Lucques (mais pas cardinal) ; il devient le pape Alexandre II. Des membres de la noblesse romaine et des évêques lombards s'opposent à cette élection. Ils obtiennent d'Agnès de Poitiers, impératrice régente du Saint-Empire romain germanique, qu'elle reconnaisse comme pape Pierre Cadalus, évêque de Parme, sous le nom d'« Honorius II ». Une assemblée d'évêques l'« élisent » le à Bâle, sans qu'aucun cardinal ne soit présent.
Les deux prétendants se battent pour le territoire de Saint-Pierre, puis s'en remettent à la décision de la cour impériale. En 1062, l'impératrice Agnès est déchue de la régence, et le nouveau régent, hostile à « Honorius II », se prononce contre ce dernier, puis en faveur d'Alexandre II. Honorius sera frappé d'anathème par le synode de Mantoue du , entérinant la reconnaissance d'Alexandre II[1].
Notes et références
- (en) "Papal elections of the 11th Century (1061-1099)", Florida International University Libraries
- Baumgartner, Frederic J. Behind Locked Doors: A History of the Papal Elections, Palgrave Macmillan, 2003, (ISBN 0-312-29463-8)