Élection à la direction du Parti conservateur britannique d'octobre 2022
L'élection à la direction du Parti conservateur d'octobre 2022 vise à choisir la personne devant prendre la tête du Parti conservateur, et par conséquent du gouvernement en raison de la majorité détenue par le parti à la Chambre des communes.
Élection à la direction du Parti conservateur britannique d'octobre 2022 | |||||
Rishi Sunak – Parti conservateur | |||||
Chef du Parti conservateur | |||||
Sortant | Élu | ||||
Liz Truss | Rishi Sunak | ||||
Ce scrutin fait suite à l’annonce de la démission Liz Truss le , après seulement quelques semaines de mandat.
Rishi Sunak, battu le mois précédent par Liz Truss, l’emporte sans opposition à la suite de l'échec de Penny Mordaunt à se qualifier et au refus de Boris Johnson de briguer à nouveau cette fonction.
Contexte
Boris Johnson est remplacé par Liz Truss le 6 septembre suivant à la suite de son élection à la tête du parti conservateur. Son mandat début avec la gestion de la mort et des funérailles de la reine Élisabeth II. Le 23 septembre, Liz Truss dévoile sa politique budgétaire, qui prévoit notamment des allègements d’impôts pour les très haut revenus à hauteur de 50 milliards d'euros ainsi qu'un allégement des taxes et de la réglementation sur les transactions immobilières et la suppression du plafond sur les bonus des banquiers[1].
Cette annonce, qui intervient dans un contexte de crise économique et énergétique couplées à une forte inflation, provoque la colère de la population ainsi que des réactions négatives chez les acteurs économiques tels que le Fonds monétaire international et les marchés financiers[2]. La livre britannique chute à son plus bas niveau depuis , à moins de 1,1 dollar, et les taux d'obligations d’État grimpent à un niveau record de 3,7 %[1].
Lizz Truss fait alors face à la chute spectaculaire du parti conservateur dans les sondages d'opinion, qui voient le gouvernement battre des records d'impopularité avec un taux d'approbation de seulement 10 % à la mi-octobre[3]. Une fronde de plus en plus importante s'étant formée au sein de son groupe parlementaire, Liz Truss finit par annoncer le sa démission de la direction du Parti conservateur, expliquant que « vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j'ai été élue par le Parti conservateur ». Cette démission intervient après 44 jours au poste de Premier ministre, qu'elle conserve jusqu'à l'élection de son successeur au sein du parti. Elle établit ainsi le record du plus court mandat au 10 Downing Street, détenu depuis près de deux siècles par un autre conservateur, George Canning, mort en fonction[4] - [5]. Une élection interne est par conséquent organisée à partir d'octobre afin de déterminer son successeur à la tête du Parti conservateur, le quatrième en six ans[6].
Procédure
Avant de quitter le pouvoir, Liz Truss a précisé le qu'un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité « d'ici à la semaine prochaine » pour la remplacer[7].
Les principes de la procédure de sélection du chef du Parti conservateur sont fixés dans la constitution du parti, tandis que les règles détaillées sont convenues par l'exécutif du Comité de 1922 en consultation avec le Conseil du Parti conservateur[8].
Les candidats, qui doivent être des députés membres du Parti conservateur, doivent recueillir au moins 100 parrainages parmi les 357 députés conservateurs, ce qui réduit mathématiquement le maximum de candidats à trois[9]. Les parrainages devront être recueillis d'ici au 24 octobre 2022, 14 heures heure locale. Ensuite, les députés devront soit se mettre d'accord sur deux noms que les 170 000 adhérents du parti devront départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre, soit sur un seul nom qui deviendrait le nouveau chef du parti.
Candidats
Candidats déclarés
Nom | Fonctions exercées | Déclaration de candidature | Logotype | Soutiens déclarés avant le premier tour | ||
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Penny Mordaunt[10] |
|
28 députés | ||||
Rishi Sunak[11] |
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194 députés | ||||
Potentiels
- Brandon Lewis, secrétaire d'État à la Justice (depuis septembre 2022), député pour Great Yarmouth (depuis 2010)[12]
Refus
Les personnalités politiques du Parti conservateur suivantes ont été considérés comme des candidats potentiels à la direction du parti mais ont refusé de se présenter :
- Kemi Badenoch, secrétaire d'État au Commerce international (depuis septembre 2022), députée de Saffron Walden (depuis 2017)[13]
- Suella Braverman, députée de Fareham (depuis 2015), secrétaire d'État à l'Intérieur (septembre-octobre 2022)[14]
- James Cleverly, secrétaire d'État aux Affaires étrangères (depuis septembre 2022), député de Braintree (depuis septembre 2015)[15]
- Michael Gove, député de Surrey Heath (depuis 2005), secrétaire d'État aux Communautés (2021-2022)[16]
- Jeremy Hunt, chancelier de l'Échiquier (depuis octobre 2022), député de South West Surrey (depuis 2005)[17]
- Boris Johnson, député d'Uxbridge et South Ruislip (depuis 2015), Premier ministre (2019–2022)[18]
- Johnny Mercer, député de Plymouth Moor View (depuis 2015), ministre d'État aux Anciens Combattants juillet-septembre 2022[19]
- Tom Tugendhat, ministre d'État à la Sécurité (depuis septembre 2022), député de Tonbridge et Malling (depuis 2015)[20]
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « October 2022 Conservative Party leadership election » (voir la liste des auteurs).
- « Royaume-Uni : le programme économique de Liz Truss affole les marchés », sur Les Echos,
- « "Je n'ai jamais vu une telle incompétence" : au Royaume-Uni, la politique budgétaire de Liz Truss inquiète et provoque la colère », sur Franceinfo, (consulté le )
- (en) Reuters, « Eight out of 10 Britons disapprove of Liz Truss-led government - poll », Reuters, (lire en ligne)
- Glenn Gillet, « Avec 44 jours en poste, Liz Truss est la Première ministre britannique la plus éphémère de l'histoire », BFM TV, (lire en ligne, consulté le ).
- « Royaume-Uni : Liz Truss démissionne après seulement six semaines au pouvoir », L'Obs, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « The U.K. will have 5 prime ministers in just 6 years. What's gone wrong? : NPR », sur NPR.org, (consulté le ).
- « Royaume-Uni : qui pour succéder à Liz Truss à Downing Street ? », sur rtl.fr, (consulté le )
- Johnston, « Leadership elections: Conservative Party » [archive du ], House of Commons Library, (consulté le ), p. 5
- « Démission de Liz Truss : au maximum trois candidats pourront lui succéder », sur lepoint.fr, (consulté le )
- https://news.sky.com/story/penny-mordaunt-announces-leadership-bid-after-liz-truss-resigns-12725981
- https://www.bfmtv.com/international/europe/angleterre/royaume-uni-l-ex-ministre-des-finances-rishi-sunak-annonce-sa-candidature-comme-premier-ministre_AD-202210230159.html
- (en) Léonie Chao-Fong; Andrew Sparrow; Graham Russell, « Liz Truss resigns as UK prime minister with new Tory leader to be in place by 28 October as calls for general election grow – live », sur theguardian.com (consulté le )
- (en) « Liz Truss resigns as UK prime minister with new Tory leader to be in place by 28 October as calls for general election grow – live », sur theguardian.com, (consulté le )
- (en) « Liz Truss resigns as UK prime minister with new Tory leader to be in place by 28 October as calls for general election grow – live », sur theguardian.com, (consulté le )
- John Stevens, « James Cleverly will NOT stand to be Tory leader... », sur twitter.com, (consulté le )
- « Michael Gove ruled out for Tory leadership » [archive du ], sur theguardian.com (consulté le )
- (en) « Finance minister Hunt will not stand in UK leadership contest - local media » [archive du ], sur reuters.com, (consulté le )
- (en) Léonie Chao-Fong; Andrew Sparrow; Graham Russell, « Liz Truss resigns as UK prime minister with new Tory leader to be in place by 28 October as calls for general election grow – live », sur theguardian.com, (consulté le )
- Johnny Mercer, « As I’ve said before: I am not good enough to be PM... », sur Twitter, (consulté le )
- « Tom Tugendhat will not be running for the Conservative party leadership, Guido Fawkes reports », sur theguardian.com (consulté le )