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Église Saint-Saturnin de Blois

L’église Saint-Saturnin est une église catholique située à Blois, en France. Elle se situe sur la rive gauche de la Loire, dans l’ancien faubourg de Vienne, au no 13 rue Munier. La façade ouest de l’édifice donne sur l'aître Saint-Saturnin (cimetière Renaissance).

Église Saint-Saturnin
Image illustrative de l’article Église Saint-Saturnin de Blois
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Saint-Saturnin de Toulouse
Type Église paroissiale
Rattachement Chartres, puis Blois (dès 1697)
DĂ©but de la construction vers 1500
Fin des travaux 1528
Style dominant Gothique Flamboyant
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1942)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loir-et-Cher
Ville Blois
CoordonnĂ©es 47° 34′ 55″ nord, 1° 20′ 16″ est

Histoire

Origine et construction

Une première chapelle aurait été édifiée dans le bourg de Vienne au début du Moyen Âge sous le vocable de Saint-Antoine-des-Bois[1].

Entre le Xe et le XIe siècle, une église catholique a été construite à l’actuel no 13 de la rue Munier. Elle est d'abord nommée église Saint-Saturnin[2] - [3], avant de changer plusieurs fois de vocable :

Une première paroisse liée à l’église est fondée en 1400[2].

Lieu de pèlerinage

Statue de saint Saturnin.

Depuis sa construction, l’église Saint-Saturnin a toujours été un bâtiment modeste, dédié à Saturnin de Toulouse[5]. Elle est toutefois devenue, au cours des XVe – XVIe siècle, un lieu de culte important. On raconte que des bateliers de la Creusille ont découvert, dans la Loire, une statue de la Vierge et qu’ils auraient été les premiers dans l’église à implorer son aide. Durant cette époque, une coutume est établie dans la région de Blois d’aller prier à l’église de Saint-Saturnin la « Bonne Dame des Aydes »[6].

Elle était aussi située sur la Via Turonensis, l’une des routes de pèlerinage chrétien du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Destruction et reconstruction

Au fil des siècles, l’église est détruite et reconstruite plusieurs fois. Cela s’explique par des incendies et des orages qui ont ravagé l’église à plusieurs reprises. De plus, lors des guerres de Religion, l’édifice subit de nouvelles dégradations[7]. Cependant, après chaque destruction, il y a une reconstruction et de nouveaux aménagements[7].

Au début du XVIe siècle, la reine Anne de Bretagne entame des travaux de reconstruction de l’église mais ceux-ci sont interrompus à sa mort, en 1514[7]. Un projet de reconstruction au début de ce même siècle est mis en place[3] - [6] mais il reste inabouti. Cependant, ce projet amène des nouveaux aménagements à l’église. Un aître est créé entre 1515 et 1520[6] - [8]. Une chapelle est également construite en 1528[6] - [8]. Cependant, les protestants incendient la charpente du bâtiment en 1568[6]. Malgré cela, le projet de reconstruction va changer intégralement le style de l’église avec la création de voûtes d’ogives entre 1570 et 1578[6].

Un violent orage éclate le et détruit le clocher[6].

À la fin du XVIIIe siècle, les travaux sont repris mais interrompus par la Terreur[7]. Durant cette période, les révolutionnaires saccagent beaucoup d’églises à Blois, dont Saint-Saturnin, pour arrêter la « superstition et le fanatisme ». L’église perd alors une grande partie de ses tableaux, statues en bois et portes, qui sont brûlés[9].

Époque contemporaine

Depuis 1807, le cimetière n’est plus utilisé[2] mais est aménagé en musée lapidaire en 1934[6].

L’église est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [10].

Description

L’église primitive qui remonterait à l’an 1000 a connu au fil des siècles différentes périodes de reconstructions. L’édifice présente ainsi différents styles architecturaux.

Aux  XVe – XVIe siècle

L’édifice a été quasiment reconstruit en entier.

  • en 1528, la confrĂ©rie des mariniers complète la partie sud du bâtiment avec la chapelle de Saint-Pierre de style Renaissance ;
  • après l’incendie provoquĂ© par les protestants en 1568, l’ancienne charpente en bois qui recouvrait la nef a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une voĂ»te d’ogives ;
  • Anne de Bretagne commande au XVIe siècle un agrandissement de l’église avec la construction d’un portail central et de deux portails latĂ©raux de style gothique.
  • Catherine de MĂ©dicis offre un dĂ©cor riche Ă  la chapelle consacrĂ©e Ă  Notre-Dame des Aydes.
Aux XVIIe – XIXe siècle 
  • le clocher rectangulaire commencĂ© au XVIe siècle est achevĂ© au dĂ©but du XVIIe ;
  • reconstruction des parties hautes de l’édifice.

Intérieur de l’église

Chapelle Notre Dame des Aydes.

À l’intérieur de l’église, on peut voir :

  • les fonts baptismaux avec un baptistère Ă  cuve de bronze Ă  potence ;
  • la chapelle Notre-Dame des Aydes reconnaissable par une peinture ex-voto (Jean Mosnier, 1634), par la statue de la Vierge et par deux vitraux reprĂ©sentant l’art du vitrail en tableau du XIXe siècle, a Ă©tĂ© fondĂ©e par la reine Catherine de MĂ©dicis[4]. Le premier vitrail Ă©voque l’invocation faite Ă  Notre Dame des Aydes pour sauver le faubourg de Vienne des crues en 1866 (miracle reconnu). Le deuxième vitrail reprĂ©sente quant Ă  lui la cĂ©rĂ©monie de couronnement de Notre-Dame des Aydes (le ) ; sur ce vitrail, sont reprĂ©sentĂ©es les  personnalitĂ©s prĂ©sentes lors de cet Ă©vĂ©nement ;
  • la chapelle des bateliers de la Loire (1528) avec son reconnaissable diptyque : saint Pierre et saint ClĂ©ment (les deux saints protecteurs des bateliers de la Loire) date de 1859 mĂŞme si la chapelle est de style Renaissance (pilastres cannelĂ©s) ;
  • la chapelle du SacrĂ©-CĹ“ur avec son vitrail style Art dĂ©co et la statue de Saint-Jacques le Majeur, rappelant que l’église Saint-Saturnin est un lieu de pèlerinage ;
  • la chapelle Sainte-Anne ;
  • de nombreux ex-voto offerts Ă  l’église et qui le plus souvent sont dĂ©diĂ©s Ă  Notre-Dame des Aydes, tels que l’ex-voto de la destruction du pont de Blois en 1716 ou encore celui relatif Ă  l’épidĂ©mie de peste en 1631.
  • Façade ouest de l'Ă©glise.
    Façade ouest de l'église.
  • Vitrail de l'invocation faite Ă  Notre-Dame des Aydes pour sauver le faubourg de Vienne des crues en 1866.
    Vitrail de l'invocation faite Ă  Notre-Dame des Aydes pour sauver le faubourg de Vienne des crues en 1866.
  • Vitrail du couronnement de Notre-Dame des Aydes.
    Vitrail du couronnement de Notre-Dame des Aydes.
  • Diptyque Saint-Pierre et Saint-ClĂ©ment.
    Diptyque Saint-Pierre et Saint-Clément.
  • Vitrail du SacrĂ©-CĹ“ur style Art DĂ©co.
    Vitrail du Sacré-Cœur style Art Déco.
  • Statue de Jeanne d'Arc.
    Statue de Jeanne d'Arc.
  • Statue de N.-D. des Aydes.
    Statue de N.-D. des Aydes.
  • Fonts baptismaux avec baptistère Ă  potence.
    Fonts baptismaux avec baptistère à potence.
  • Ex-voto de la destruction du pont - Église Saint-Saturnin de Blois.
    Ex-voto de la destruction du pont - Église Saint-Saturnin de Blois.
  • Chapelle Sainte Anne.
    Chapelle Sainte Anne.

Notes et références

  1. Louis de La Saussaye, Histoire de la ville de Blois, Paris, Dumoulin, , 312 p. (ISBN 978-1-275-92312-6, lire en ligne), p. 5
  2. Nourrisson 2005, p. 174.
  3. Cosperec 1994, p. 84.
  4. Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 1, Blois, Chez tous les libraires, , 679 p. (ISBN 978-1-160-10666-5, lire en ligne), partie II, chap. VIII (« Les édifices publics »), p. 511–514
  5. Joseph Chapeau 1931.
  6. Nourrisson 2005, p. 175.
  7. Cosperec 1994, p. 242.
  8. Cosperec 1994, p. 192.
  9. Joseph Chapeau 1931, p. 63.
  10. « Notice n°PA00098344 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Annie Cosperec, Blois : la forme d'une ville, Paris, Imprimerie Nationale, , 406 p. (ISBN 2-11-081322-9)
  • Pascal Nourrisson, Blois : Dictionnaire des noms de rue, Chambray-lès-Tours, Cld, , 239 p. (ISBN 2-85443-433-1)
  • Chanoine Joseph Chapeau, Les gloires de Notre-Dame des Aydes de Vienne-Lez-Blois : son histoire, son culte, son pèlerinage, Lethielleux,

Articles connexes

Liens externes

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