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Église Saint-Paul d'Anvers

L’église Saint-Paul est une église construite par les dominicains, à Anvers, dédiée à l'apôtre Paul. Elle est célèbre pour son intérieur de style baroque. La paroisse dépend du diocèse d'Anvers.

Vue de l'Ă©glise Saint-Paul.
L'Ă©glise Saint-Paul, Veemarkt, Anvers (2016)

Histoire

Intérieur du coeur, avec stalles.

Couvent dominicain

L'église se trouve à proximité de l'Escaut au cœur de la ville, dans un quartier habité autrefois par les familles de marins. Une petite église est construite par les dominicains et consacrée en 1276 par saint Albert le Grand[1]. Comme l'église est exposée à des inondations à cause d'un changement de cours du fleuve, une nouvelle église est construite un peu plus loin plus en hauteur, probablement par Domien de Waghemakere (en), l'un des bâtisseurs de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers. Rombout de Dryvere poursuit les travaux après la mort de Waghemakere en 1547. La nouvelle église est partiellement ouverte en 1548 et consacrée en 1571, l'ancienne est démolie en 1549. La confrérie de Notre-Dame du Rosaire[2] est formée et un nouveau couvent construit en 1571.

Quand les calvinistes s'emparent du pouvoir à Anvers en 1578, ils en expulsent les dominicains et toutes les congrégations. L'église est transformée en temple protestant et l'intérieur est dépouillé de toute son ornementation. Le transept et le chœur sont en partie démolis. Le couvent sert de fonderie de canons. Lorsque les troupes du duc de Parme assiègent la ville en 1584 pour défendre les droits de la couronne d'Espagne, les habitants se servent des pierres de certaines parties de l'édifice, comme le transept et le chœur, pour les utiliser comme ballast dans des bateaux de feu qui sont lancés contre le pont construit sur l'Escaut par les assiégeants. Après la défaite des calvinistes en 1585, les dominicains retrouvent leur possession et font restaurer et redécorer l'église et le couvent. La partie la plus importante de la reconstruction s'effectue entre 1605 et 1616. L'ensemble est terminé en 1662. La première pierre du chœur agrandi et du nouveau transept est bénite en 1618. Au cours des décennies suivantes, l'intérieur est entièrement décoré en style baroque. Pieter Verbrugghen l'Ancien (en) et son atelier réalisent les confessionnaux, les boiseries et les stalles de chêne entre 1658 et 1660[3]. Il réalise aussi le coffrage de l'orgue en 1654 et les dessins du maître-autel avec son fils Pieter Verbrugghen le Jeune (en) en 1670[4]. Il est consacré par Mgr Capello d'Anvers.

En 1679, un incendie détruit une partie des voûtes de la nef et la partie supérieure de la façade occidentale. Les dégâts sont réparés en 1680-1681, lorsque la tour baroque est bâtie. Un calvaire est disposé à l'extérieur entre 1697 et 1747 contre le côté sud de la nef. Les congrégations sont dispersées sous l'occupation française en 1797 et les dominicains sont donc expulsés. Les archives conventuelles sont détruites. L'ensemble est vendu comme bien national.

Église paroissiale

L'ancien prieur réussit à racheter le mobilier qui ainsi n'est pas dispersé. En 1802, l'ancien couvent et le calvaire deviennent propriété de la municipalité. En 1803, lorsque le culte est rétabli, l'église devient église paroissiale et remplace l'église Sainte-Walburge fermée, puis démolie en 1817. Pendant la Campagne des Dix-Jours (1830) menée par les Hollandais après le déclenchement de la Révolution belge, les troupes hollandaises bombardent Anvers. L'église est endommagée et tous les vitraux, qui dataient du XVIIe siècle et qui avaient été dessinés par Abraham van Diepenbeeck, sont entièrement détruits. En 1833, l'intérieur est réaménagé ; par exemple, les grilles de bois sculptées (1654), œuvre de Pieter Verbrugghen II séparant le chœur de la nef, sont démolies.

En , un gigantesque incendie détruit les trois quarts de l'ancien couvent, le haut du clocher baroque et la toiture et endommage l'intérieur et les voûtes. La restauration prend de longues années[5].

Tympan : Notre-Dame du Rosaire (1734).

Extérieur

L'extérieur de l'église est de style gothique brabançon dans un goût dépouillé, commun aux ordres mendiants. Alors que les briques sont utilisées pour les murs intérieurs, c'est le grès de Lede qui sert pour la structure et les revêtements extérieurs. Le clocher est reconstruit à la fin du XVIIe siècle en style baroque. Le portail baroque à l'angle du Veemarkt et de la Zwartzustersstraat date de 1734. Le groupe sculpté du tympan est l'œuvre de Jan Claudius de Cock (en) (1734) et représente Notre-Dame du Rosaire donnant le rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne, réformatrice de l'ordre.

Intérieur

Les colonnes sont cylindriques et leur chapiteau décoré de feuilles de chou. Le mobilier et le décor intérieur sont de style baroque flamand. L'église abrite cinquante tableaux dont les plus connus sont Les quinze Mystères du rosaire réalisés par onze peintres différents vers 1617-1618. On y trouve notamment des tableaux de Jordaens, Rubens, Van Dyck, Cornelis de Vos, Gaspar de Crayer, Frans Francken II, Diepenbeeck, Boeyermans, Artus de Bruyn, Wolffort, Arnout Vinckenborch (d), etc.

Maître-autel

Pieter Verbrugghen Ier et son fils réalisent un maître-autel de marbre de style baroque dont le tableau d'autel est La Vision de saint Dominique de Rubens qu'ils mettent de la sorte en valeur. En 1670, les dominicains commandent un nouveau tableau d'autel à Theodoor Boeyermans intitulé Le Martyre de saint Paul; les deux tableaux sont montrés en alternance par un mécanisme de rotation de charnières. Ces deux tableaux sont confisqués par les Français en 1794 et envoyés à Paris. Napoléon les donne à deux musées de province : La Vision de saint Dominique de Rubens est affectée au musée des beaux-arts de Lyon et Le Martyre de saint Paul de Boeyermans au musée d'Aix-en-Provence.

Un certain nombre d'œuvres d'art sont rendues par la France après le congrès de Vienne de 1815, mais ces deux tableaux ne sont pas concernés par les accords sous prétexte de leur affectation à des musées de province. Depuis 1830, c'est un tableau de Cornelis Cels qui est montré à leur place : La Descente de Croix[6].

SĂ©pultures

Notes et références

  1. (nl) Histoire de Saint-Paul d'Anvers
  2. Instituée pour la méditation du rosaire, et la prière pour défendre la chrétienté après la bataille de Lépante.
  3. (nl) Description des stalles de Saint-Paul
  4. (en) Iris Kockelberg, Verbrugghen, Oxford University Press
  5. (nl) Description et histoire de Saint-Paul
  6. (nl) Histoire de Saint-Paul d'Anvers

Bibliographie

  • (nl) Raymond Sirjacobs, Antwerpen Sint-Pauluskerk Rubens en de mysteries van de rozenkrans, Anvers, Ă©d. Sint-Paulusvrienden, 2004

Source de la traduction

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