Église Saint-Laurent de Villars
L'église Saint-Laurent est une église appartenant à la commune de Villars dans le département de la Loire qui est située dans le Bourg de la commune, place Gambetta.
Église Saint-Laurent | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Dédicataire | Saint Laurent |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Diocèse de Saint-Étienne |
Début de la construction | 1860 |
Fin des travaux | 1870 avec son clocher |
Autres campagnes de travaux | restauration en 2006 |
Style dominant | Néo-Gothique |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Loire |
Ville | Villars (Loire) |
Coordonnées | 45° 28′ 11″ nord, 4° 21′ 19″ est |
Elle fait aujourd'hui partie de la paroisse Bienheureux Antoine Chevrier qui comprend aussi l'église du Sacré-Cœur de Saint-Étienne et l'église Saint-Prix de Saint-Priest-en-Jarez.
Histoire
L'église Saint-André
La première église de Villars sert aujourd'hui de salle des conseils et des mariages pour la Mairie de la commune. Sa façade actuelle date du XVIIIe siècle.
Son existence est attestée dès 1378 dans les procès-verbaux de l'archevêché de Lyon. C'est un édifice de style roman, doté d'un clocher carré. Intérieurement, le bâtiment possède une voûte plein cintre ornée d'un écusson, une seule nef et deux chapelles. Il est orné de retables et de statues de saints, dont celle de saint André et de saint Laurent.
Son aspect actuel, quant à lui, date du XVe siècle. En ces temps où la coqueluche sévit dans le pays, c'est saint André, patron des porteurs d'eau qui est invoqué.
L'église fait partie du château des "de Mathevon". Les châtelains y ont leur tribune, il y auront leur tombeau.
En 1670, Jean Mathevon, Seigneur de Curnieu agrandit, transforme et embellit ce bâtiment. Il peut même directement assister à la messe, ses appartements ayant un accès à une tribune privative, château et église étant adossés.
En 1694, elle est agrandie en supprimant le cimetière qui s'avère trop petit pour la population locale, décimée par une épidémie de fièvre.
Pendant la campagne de Napoléon en Russie, le baron de l'époque, Jean-Louis Mathevon, est gravement blessé. Recueilli et soigné par la fille de Tolstoï, il meurt peu de temps après et est enterré là bas, mais son cœur est, parait-il enterré dans l'église. Cela sera confirmé en 1878 puisqu'il y sera déplacé pour la nouvelle église.
En 1856, l'église est trop petite et trop délabrée pour une population en plein essor. On pense à son agrandissement, mais cela se révèle trop coûteux ; on décide donc de construire une nouvelle église, l'actuelle église Saint-Laurent.
Après cette construction, l'ancienne église sert successivement d'école communale, de siège au syndicat des mineurs, de salle de patronage, avant de devenir propriété de la compagnie des Mines. Sous la municipalité Soulier, la famille "de Mathevon" vend son titre et ses terres, qui reviendront, en partie, à la commune. Le bâtiment est alors dans un piteux état, délabré, servant de débarras.
Dans les années 1980, la mairie de Villars rénove le château et s'y installe. L'ancienne église devient alors une salle des conseils et des mariages pour la commune.
Aujourd'hui elle peut se visiter aux heures d'ouvertures de la Mairie (demander à l'accueil).
L'église Saint-Laurent
Vers la fin du XIXe siècle, la population de Villars ayant fortement augmenté, on s'inquiète de l'église Saint-André, devenue trop petite.
En 1856, on décide alors de construire une nouvelle église sur la place du Champ du Faure, actuelle place Gambetta. La place du Champ du Faure s'appelait au XIVe siècle Champ du Cordonnay. Elle prend ce nom du Champ du Faure avec l'installation de l'entrepôt de fers qui servaient à la fabrication des pièces de fusils aux forgerons et armuriers. Au milieu de la place se trouvait la croix de May (aujourd'hui dans la cimetière) d'où partaient les processions diverses qui allaient jusqu'à la place de l'Arsenal. C'est en mai 1891, à la suite des dénominations des rues que la place du Champ du Faure prend le nom de la place Gambetta.
Pour la construction de l'église, on fait alors appel à l'architecte Montagnac, connu pour avoir fait construire l'église Saint-Pierre de Rozier-en-Donzy et de Grammond. Dans une époque où la mine fait partie intégrante de la vie dans la commune, l'église est dédiée à saint Laurent, patron des brûlés. On raconte que saint Laurent aurait traversé la région en l'an 250, avant de partir pour Rome soulever les pauvres contre l'empereur Maximien, ce qui, par la suite devait le faire périr.
En 1860, les travaux de l'église commencent, elle est de style néo-gothique, avec une longueur de 35 m et une largeur de 15 m. Elle compte 22 vitraux, du maître verrier Alexandre Mauvernay qui sont aussi beaux que ceux de la cathédrale d'Albi. Sur les bas-côtés, il y a également trois grands vitraux dans le chœur, puis un vitrail œil-de-bœuf. À l'entrée, côté gauche, le vitrail qui représente Notre-Dame de la Salette est un don de Mme Guitton de Montravel. À droite, le vitrail de sainte Anne et de la Sainte Vierge a été offert par Mme Fessy.
Pendant ce temps, on continue à célébrer le culte dans l'ancienne église.
Enfin, le 14 septembre 1862, la nouvelle église est bénie par le vicaire Pagnon, en présence du curé Moretton et du maire Fessy ; mais sans son clocher. Celui-ci est édifié entre 1868 et 1870 par l'entrepreneur Guichet sous les ordres de l'architecte Favrot et atteint une hauteur de 43,10 m. Deux cloches de l'ancienne église existent alors. L'une, donnant la note do, pesant 50 kg et portant l'inscription « Que le nom de Dieu soit béni » (datant d'avant la Révolution) ; elle se fend peu de temps après son installation. La deuxième donne la note la et date de 1807. (Elle sonne aujourd'hui l'angélus). Cette même année, l'acquisition des fonts baptismaux s'opère.
Comme on peut le constater à l'époque, il y a quelques oublis volontaires dans la construction par manque d'argent. En effet, sur la façade, il y a une niche vide qui devait, semble-t-il, accueillir un Saint-Laurent ; sur les bas-côtés, deux rosaces ont été comblées de ciment.
En 1875, l'eau arrive dans la commune après de nombreuses années d'attente, une fontaine surmontée d'une croix qui symbolise la fin d'une calamité est installée devant l'église. On peut y voir gravée sur sa plaque la date de l'inauguration et le nom du maire de l'époque. Un chroniqueur présent à l'époque raconte que tout Villars était présent lors de son inauguration et que dès que le premier filet d'eau s'échappa de la fontaine, une exclamation de joie se fit entendre, puis les mères y trempèrent leurs mains pour se signer devant la croix. La fontaine a été déplacée en 1904 ; elle se retrouve donc face à l'église. On peut la voir aujourd'hui devant l'entrée du jardin public de la Mairie.
Le 12 novembre 1876 a lieu la plantation des quatre platanes de la place, toujours devant l'église aujourd'hui.
Le 10 février 1878, un nouveau curé arrive à Villars, le curé Meynard. Celui-ci bénit le maître-autel et l'asile communal (actuelle salle de la Libération). Cette même année, il paraît que dans la chapelle de la Sainte Vierge, une grande statue portait un reliquaire avec une lourde chaîne d'or contenant le cœur embaumé de Jean-Louis Mathevon de Curnieu.
En 1877, le mur qui ceinture une partie de l'église est établi.
En 1880, on remplace le dallage par une mosaïque.
En 1890, un nouveau prêtre s'installe, l'abbé Grivolat. Il restera jusqu'en 1903.
En 1906, le curé est Antoine Michas. Le mobilier de l'église est répertorié. On peut y compter, des stalles en chêne, diverses croix et chandeliers en cuivre, diverses statues, dont un saint Joseph, une sainte Barbe, une sainte Catherine, un maître-autel en marbre blanc (détruit en 2006), une croix offerte par M. Antoine Peyron, une croix en bois avec un Christ datant du XVIIIe siècle (le Christ est aujourd'hui sur la nouvelle croix du chœur), … Précédemment, le 8 octobre 1904, achat d'une statue de la Vierge de 1m de hauteur et de deux autres en stuc, l'une représentant l'Immaculé Conception et l'autre saint Antoine de Padoue.
En 1920, on pose les quatre cadrans de l'horloge actuelle.
En 1921, l'église est fermée au public pour cause de réparation et de consolidation des piliers centraux. Installation de l'électricité qui alimentera, entre autres l'éclairage de l'horloge.
En 1924, création d'un monument aux morts de la Grande Guerre.
Le 19 mai 1925, la paroisse de Villars est rattachée à l'archiprêtré de Saint-Charles.
En 1931, Le curé de la paroisse, Jean Vacher décide de doter l'église de nouvelles cloches. Il fait alors appel à la Fonderie Paccard, fondeur de cloche à Annecy-le-Vieux. Il entretient une longue correspondance avec celui-ci, ce qui portera le choix à 3 cloches. Après plusieurs œuvres pour l'achat de ces dernières, Villars célèbre la bénédiction de ses cloches, le 8 novembre 1936 et ces dernières, donnant les notes "Mi", "Do" et "Sol" viennent s'ajouter à celle déjà existante donnant la note "La".
- Cloche sonnant le "Do"
- Cloche sonnant le "La"
- Cloche sonnant le "Mi"
- Cloche sonnant le "Sol"
En 1972, l'église est restaurée intérieurement et en 1986, extérieurement, avec un "grattage" des pierres.
En 1991, elle dispose, pour la première fois, d'un éclairage extérieur.
En 1999, la paroisse de Villars se rattache aux églises de Saint-Priest-en Jarez et de La Terrasse pour former la paroisse Bienheureux Antoine Chevrier.
Le 1er février 2004, après de multiples constatations, M. Pouquet, alors maire de Villars ordonne une fermeture provisoire de l'église. En accord avec Jean-Marie Guillemot, curé de la paroisse Bienheureux Antoine Chevrier, il est décidé que les mariages, baptêmes, communions, confirmations et enterrements seront redirigés vers La Terrasse ou Saint-Priest-en-Jarez. Certaines messes sont célébrées dans la salle de la libération, d'autres dans les salles Notre-Dame (salles paroissiales de Villars).
La mairie fait appel à des experts, qui après plusieurs analyses déterminent une remontée d'humidité du sol, ce qui provoque un soulèvement de la base et un effritement des piliers. Ceci est dû à la rivière souterraine, située sous l'édifice, qui alimentait alors le lavoir, détruit à la construction de l'église.
Projets et calculs sont lancés pour la survie de l'église.
La restauration en 2006
Un an et plusieurs délibérations plus tard, c'est le projet de M. Bertier, architecte de Montbrison qui est retenu. Son projet consiste à supprimer le deuxième étage de l'église avec les croisées d'ogives et les piliers tout en conservant les murs latéraux, le clocher et le chœur. La toiture serait remplacée par une charpente en lamellé-collé, de plus pour ajouter de la luminosité à l'église, des baies vitrées seraient installées entre la toiture et les murs latéraux. Le coût total des travaux de l'église s'élèverait à 1 million d'euros.
Décembre 2005, un périmètre de sécurité et une grue sont installés autour de l'église. L'intérieur est vidé de son mobilier et de ses vitraux. L'horloge et les cloches sont arrêtées. Les travaux peuvent commencer.
Ils se découpent en plusieurs phases :
La première, du mois de janvier à mars consiste à déconstruire le deuxième étage de l'église, avec soin, tout en enlevant la charpente, les pierres, mais aussi les autres vitraux. Fin mars, l'église ressemble plus à un édifice bombardé qu'autre chose. On se demande même si son clocher va résister sans le soutien de la partie haute.
La seconde phase, du mois d'avril à août consiste à consolider les murs latéraux pour y accueillir la nouvelles charpentes en lamellé-collé. Fin juillet, les tuiles et les vitres des bandeaux extérieurs posés, on procède alors à une réfection complète des murs, du sol et un nettoyage complet des vitraux.
La dernière phase, du mois de septembre à la fin de l'année est certainement la plus facile ; en outre ont lieu la confection des deux rosaces extérieures et une finition des abat-sons. Le mobilier avec les bancs, l'autel, est choisi par la paroisse et installé. En décembre, les portes vitrées intérieures sont montées.
À la grande surprise des Villardaires, l'horloge redémarre et les cloches sont testées. Comme le disent encore aujourd'hui les commerçants alentour "beaucoup de monde est sorti dans la rue en se demandant ce qui se passait"!
- Février 2006, déconstruction
- Juin 2006, pose de la charpente
- Fin août 2006, réfection du sol
- Novembre 2006, réfection des abat-sons
La réouverture de l'église
L'inauguration
Le 10 décembre les journaux locaux annoncent qu'un évènement important va se produire à Villars d'ici une semaine. En effet, le 15 décembre 2006, c'est l'inauguration par la municipalité avec le Maire de l'époque, M. Hubert Pouquet. Les Villardaires sont nombreux à venir admirer "la renaissance" de leur église. Après un feu d'artifice et une longue sonnerie des 4 cloches, la foule rentre dans l'édifice pour admirer le travail.
La Dédicace (cérémonie)
Le lendemain du 15 décembre, l'après -midi est chargé. En effet, Mgr Lebrun, alors nouvel évêque de Saint-Étienne vient dédicacer "la nouvelle église". À 15 h, la cérémonie commence, les nombreux prêtres et l'évêque arrivent en procession dans le bâtiment. Puis l'évêque bénit la foule venue très nombreuses, leur rappelle leur baptême, et enfin bénit la nouvelle église marquant l'autel et les 12 piliers d'une croix faite au Saint chrême. La cérémonie rassemble alors la paroisse Bienheureux Antoine Chevrier, la Mairie, les Villardaires, etc. Chants, danses, sonneries de cloches sont de la fête, pour célébrer les retrouvailles de la communauté et de la commune avec leur église. Le souvenir de ces événements est encore bien ancré dans les mémoires.
"Mille ans d'églises dans la Loire "
Quelques mois avant la réouverture de l'église, quelques membres de la paroisse Bienheureux Antoine Chevrier ont eu l'idée de réaliser une exposition présentant la plupart des églises de la Loire. De nombreuses recherches ont été faites, beaucoup d'églises "oubliées" ont été retrouvées.
Cette exposition a ouvert ses portes au cours de l'inauguration de l'église en décembre 2006. On pouvait y voir entre autres une superbe maquette de l'église Saint-Laurent avant restauration, mais aussi de très belles photos pour partir à la découverte de la région.
L'église aujourd'hui
L'église a récemment bénéficié d'un éclairage somptueux qui la met en valeur et fait prendre conscience aux Villardaires de l'importance de celle-ci.
L'église dans la paroisse
L'église a aujourd'hui retrouvé toutes ses fonctions. Baptêmes, mariages et enterrements y sont d'ailleurs en forte hausse. Le 16 décembre est maintenant l'occasion d'une messe anniversaire pendant laquelle, en 2007, une plaque en souvenir de la restauration a été posée.
Les messes dominicales ont lieu chaque dimanche à 10h à l'église (sauf exceptions).
L'église et la culture
Le 16 décembre 2006 au soir, le Chœur Symphonia a inauguré les activités culturelles à la paroisse, avec entre autres des chants de Noël. L'église accueille désormais des concerts et pièces de théâtre diverses. On a pu y voir entre autres, à l'occasion du "Rhino Jazz Festival" en octobre 2007, les "Black voices", et en octobre 2008, la chanteuse Buika, spectacles qui ont enchanté les spectateurs.
Depuis 2008, l'église ouvre ses portes au public pour les Journées européennes du patrimoine. Au programme, exposition sur l'histoire des deux églises, découvertes d'objets anciens, visite guidée par Ian Dufour.
Accès
Elle est située dans le centre de Villars, place Gambetta (suivre Villars centre).
L'église Saint-Laurent est desservie par la ligne 17 et 16 de la Société de transports de l'agglomération stéphanoise.
Bibliographie
- Jean-Marie Somet, Histoire de ma petite ville (Association des Amis du Vieux Villars)
- Pierre Thiolière, Morts pour la France - Villars 1914-1918, 2009
- Ian Dufour et Jean-Manuel Lledo, Villars, coll. « Mémoire en images », éditions Alan Sutton, 2011
Voir aussi
Autres photos
- Intérieur de l'église avant restauration
- Grattage de l'église en 1986.
- Affiche pour "Sauver l'église"
- Reproduction de l'église en 1950 à l'occasion de l'exposition "1000 ans d'églises dans la Loire"