Église Saint-Josse (Saint-Josse-ten-Noode)
L'église Saint-Josse à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) est une église de style néobaroque construite à partir de 1867 par l'architecte Jules-Jacques Van Ysendyck qui a repris les travaux commencés dès 1864 par Jean-Frédéric Van der Rit.
Pays | |
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Arrondissement administratif | |
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Coordonnées |
50° 51′ 01″ N, 4° 22′ 28″ E |
Statut | |
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Patrimonialité |
Bien classé () |
Fondation | |
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Architectes |
Situation
L'église se dresse chaussée de Louvain, en face de la place Saint-Josse. Par la rue des Deux Églises elle fait pendant à l'église Saint-Joseph, située square Frère Orban sur le territoire de la ville de Bruxelles, mais dont la vue est actuellement cachée par des bâtiments élevés.
Historique
Alors que la mode était de faire revivre nos anciens styles nationaux et que le gothique avait presque toujours la préférence, les architectes eurent l'initiative originale de faire renaître un autre style en vogue dans les anciens Pays-Bas, le baroque jésuite[1] tel qu'il avait été codifié par Huyssens.
Ce fut l'architecte et archéologue Jean-Frédéric Van der Rit qui entama la première phase des travaux comprenant la sacristie, le chœur, le transept et quatre travées, mais il démissionnera le 4 juin 1867 et les travaux se poursuivront sous la direction de l'architecte Jules-Jacques Van Ysendyck qui sera chargé de terminer le jubé et le narthex. C'est lui qui a conçu également la façade principale érigée en 1891 qui donne sa caractéristique à cette église.
La paroisse Saint-Josse fait partie de l'unité pastorale Les Coteaux qui fait elle-même partie du doyenné de Bruxelles Nord-Est.
Patrimoine
- Des souscriptions annuelles ou pour cinq ans pour l'ameublement et l'ornementation de la nouvelle église étaient effectuées chaque année par le vicaire P. C. de Maeyer (homme de lettres) entre 1864 et 1878 pour son curé qui habitait alors chaussée d'Etterbeek 10. Il s'agissait d'un véritable porte-à -porte qu'il réalisait. Son précieux carnet remarquablement tenu indiquait les souscripteurs (financiers, nobles ou indépendants, commerçants ou plus pauvres, leur adresse et les sommes remises). Ce document est réellement très instructif (collection privée).
- Les autels latéraux[2], sont ceux de l'église disparue des Augustins qui se dressait place de Brouckère. Le maître-autel qui s'y trouve, datant de 1618, œuvre de l'anversois Van Mildert d'après les dessins de Rubens, provient de l'église de la Chapelle et fut transféré à l'église Saint-Josse en 1870[3].
- L'église possède une ancienne copie de la Pietà de Michel Ange, ce chef-d'œuvre plein de tendresse et de sérénité pour reprendre l'expression[4] du poète latin contemporain Michael Pratensis Oirschotanus[5].
- On peut y voir deux huiles sur toile peintes par Charles Louis Saligo :
- Les baies sont ornées de remarquables vitraux romantiques. Celui qui représente Les noces de Cana est signé Édouard Steyaert[8]
Curés de Saint-Josse-ten-Noode à partir de 1879 (nouvelle église)
- Chanoine Adolphe Delvigne (1831-1910), curé de 1879 à 1909
- Abbé Pierre-Jean De Smedt, né à Maxenzele[9] (Brabant) le 23 septembre 1859 et décédé à Bruxelles le 8 octobre 1940[10], curé de 1909 à 1929, chevalier de l'ordre de Léopold.
- Abbé Auguste Mussche (1877-1963), curé de 1929 à 1958
- Abbé Emmanuel Vander Goten (1907-1991), curé de 1958 à 1982
- Abbé Jean-Pierre Dupont (1934), curé dès 1982.
Bibliographie
- Jos Laporte: De Sint-Joostkerk en haar geschiedenis - L'Ă©glise Saint-Josse et son histoire, Saint-Josse-ten-Noode, 1991
- Michel Mangnay, Une Ă©glise Saint-Josse Ă Saint-Josse-ten-Noode, faubourg de Bruxelles, 89 p., 2007
Notes
- Le "Style jésuite", en architecture, désigne le style baroque répandu par la Compagnie de Jésus en imitation de l'église du Gesù à Rome, dont le genre architectural a été maintes fois repris. On a d'ailleurs voulu le placer comme étant le prototype d'un style nouveau : le style jésuite.
- Guillaume Des Marez (édition remise à jour par A. Rousseau), Guide illustré de Bruxelles. Monuments civils et religieux, Bruxelles : Touring Club royal de Belgique, 1979, p. 318 : « Le maître-autel (comme les autels latéraux) provient de l'église des Augustins qui s'élevait autrefois au centre de l'actuelle place de Brouckère. ». En fait, Rousseau qui est l'auteur des mises à jour du livre de Des Marez se trompe, car l'actuel maître-autel provient de l'église Notre-Dame de la Chapelle. .
- H. De Bruyn, Trésor artistique des églises de Bruxelles, Louvain, 1882, pp. 252-254 et p. 307 ; E. Boeckx, L'église de Notre-Dame de la Chapelle. Histoire de la paroisse et de l'église, Bruxelles, 1928 ; ainsi que : "Catalogue de l'exposition Trésors d'art des églises de Bruxelles", dans : Annales de la Société royale d'archéologie de Bruxelles, tome cinquante-six, 1979, p. 80: « C'est le cas à Notre-Dame de la Chapelle : le maître-autel gothique ayant été détruit en 1579, fut remplacé par un autel baroque réalisé en 1618 par l'Anversois H. Van Mildert sur les dessins de Rubens. Déplacé au XIXe siècle, il se trouve actuellement à Saint-Josse-ten-Noode ».
- Michael Pratensis Oirschotanus, Odae Romanae, Michelangelo. PietĂ
- Filium, mater, tenere prehende,
- sustine collum placide manuque
- indica pura stabilique tete
- ferre serenam.
- Michael Pratensis Oirschotanus est le nom de plume du latiniste Michiel Verweij pour son œuvre poétique, produite en plus de ses nombreux travaux d'érudition.
- « L'adoration des bergers / Eglise Saint-Josse – Inventaire du patrimoine mobilier », sur collections.heritage.brussels (consulté le )
- « Jésus enseignant les docteurs / Eglise Saint-Josse – Inventaire du patrimoine mobilier », sur collections.heritage.brussels (consulté le )
- « Objet 20037766 », sur BALaT KIK-IRPA (consulté le )
- Actuellement Mazenzele.
- D'après un souvenir pieux avec photo.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- L'Ă©glise Saint-Josse sur le site de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale, inventaire du patrimoine architectural