Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-du-Doigt
L'église Saint-Jean-Baptiste est une église consacrée à saint Jean-Baptiste située à Saint-Jean-du-Doigt dans le Finistère. Elle est située au sein d'un enclos paroissial ayant toujours son cimetière, ouvrant sur la ville par une porte, et incluant une fontaine sacrée et une chapelle funéraire dédiée à saint Mélar. L'église, ancienne trève de Plougasnou, renferme également un trésor d'orfèvrerie remarquable.
Type | |
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Diocèse | |
Paroisse |
Paroisse Saint-Yves-en-Pays-de-Morlaix (d) |
Dédicataire | |
Style |
gothique breton |
Construction | |
Religion | |
Patrimonialité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune |
Saint-Jean-du-Doigt |
Coordonnées |
48° 41′ 39″ N, 3° 46′ 23″ O |
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Historique
Selon la légende racontée par Albert Le Grand dans la Vie des Saints de la Bretagne Armorique, le phalange de saint Jean-Baptiste (index de la main droite avec lequel le saint aurait désigné l'Agneau de Dieu) aurait été une relique réchappée de la crémation du corps de Jean-Baptiste ordonnée en 363 par l'empereur Julien, dit l'Apostat, donnée au patriarche de Jérusalem puis ramenée en Normandie par une jeune vierge, Thècle, à l'époque des Croisades. Vers 1420 ou 1437 selon les traditions locales, un archer originaire de la paroisse de Plougasnou l'aurait volé à Saint-Jean-de-Daye, dans la région de Saint-Lô et ramené dans la commune de Saint-Jean-du-Doigt[1].
Le duc de Bretagne Jean V aurait fait déposer la relique dans un étui d'or et, la petite chapelle de Traon-Meriadec étant devenue trop petite pour recevoir tous les fidèles attirés par les miracles attribués à la relique qui y venaient en pèlerinage, il fait construire l'église que l'on voit aujourd'hui dont la première pierre est posée le , mais qui n'est achevée qu'en 1513 (date de sa consécration), sa construction ayant été interrompue à plusieurs reprises[1].
Elle est classée au titre des monuments historiques par liste de 1862[2]. La fontaine fait l'objet d'un classement par arrêté du 12 juillet 1886, la porte double donnant accès au cimetière est classée par arrêté du 21 février 1914, la chapelle funéraire dédiée à saint Mélar est classée par arrêté du 27 mars 1914, et le cimetière avec le mur d'enceinte et les escaliers fait l'objet d'un classement par décret du 28 octobre 1933[2].
La flèche est détruite par la foudre en 1925. Un incendie détruit entièrement l'église la nuit du 5 au 6 novembre 1955, ne laissant que les murs. Le trésor de Saint-Jean-du-Doigt est également préservé[3]. Restaurée pendant onze ans, l'église est rendue au culte en 1966[4].
En 1965, le peintre Jos Le Corre (1925-1979), réalise pour l'église une bannière représentant le Baptême du Christ et au dos l'Agneau Pascal sur la Bible.
Architecture
L'église qui fait 16,20 m de hauteur sur 36 m de longueur, a un plan rectangulaire régulier, sans transept et à chevet plat, et une nef à sept travées, séparée des bas-côtés par de grandes arcades en tiers-point moulurées, portant sur de longues piles, soit octogonales, soit composées de quatre colonnettes[1]. Au sud s'appliquent un porche et une chapelle, au nord une sacristie. La tour du clocher est construite dans l'angle sud-ouest, avec dans sa partie inférieure trois étages de galeries à jour couvertes (chacune ornée d'un rang d'arcades trilobées surmonté par un rang de quatre-feuilles) séparés par un pan de mur plein. La galerie inférieure communique avec une galerie analogue, qui se développe en faible encorbellement, telle une haute corniche, sur la muraille même de l'église, jusqu'au porche. L'étage supérieur est percé de deux longues baies géminées sous arcs brisés, amorti par un clocheton en pierre. Deux ossuaires d'attache (l'un du XVe siècle formé de six baies trilobées, l'autre de 1618, avec trois baies en plein cintre) avec un bénitier au centre occupent la base de la tour[5].
Saint-Jean-du-Doigt est réputé pour son enclos paroissial qui « offre l'exemple le plus complet de ce qu'était autrefois une église paroissiale avec toutes ses annexes : église monumentale entourée de son cimetière, arc de triomphe pour pénétrer dans l'enceinte, fontaine, calvaire, ossuaires et oratoire[6] ».
Illustrations
- La tour (clocher) et les deux ossuaires d'attache.
- Tour, porche et chapelle méridionale.
- Le chevet.
- Porche, porte d'entrée de l'église.
- Ossuaire d'attache daté de 1618[5].
- Porte triomphale réaménagée en 1584 par l'architecte Jean Le Taillanter[7].
- Fontaine refaite en 1690[8].
- Crédence.
- Vue intérieure, collatéral sud.
- Statue de saint Jean (sant Yann).
- Vitrail (1990) de Louis René Petit situé derrière le maître-autel.
- Une partie du trésor de Saint-Jean-du-Doigt dont la relique du Précurseur.
Références
- Dictionnaire des églises de France, Robert Laffont, , p. 143.
- Notice no PA00090419, base Mérimée, ministère français de la Culture
- René Couffon et Alfred Le Bars, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, , 551 p. (lire en ligne)
- « Les vitraux de St jean » (consulté le )
- Pierre Barbier, Le Trégor historique et monumental : étude historique et archéologique sur l'ancien évêché de Tréguier, La Découvrance, , p. 271.
- « L'église de Saint-Jean-du-Doigt », sur infobretagne.com (consulté le ).
- Cet arc triomphal présente une arcade gothique fleuronnée, encadrée de contreforts à pinacles et de deux niches à dais sculptés abritant, à droite, saint Jean et, à gauche, saint Roch sculpté en bois
- Elle se compose de trois vasques superposées : au sommet Dieu le Père (sculpture en plomb) s'incline sur un groupe qui représente Jean-Baptiste baptisant le Christ
- L'oratoire est un édifice de style Renaissance bretonne, à baies ouvertes séparées par des piliers en pyramides inversées, supportant une frise sculptée. Son chevet en hémicycle est percé d'un œil-de-bœuf. Elle est ornée à l'intérieur de poutres à engoulants, de clés pendantes et de sablières qui présentent une frise de masques, de végétaux et de saynètes mythologiques associées à des figures chrétiennes.