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Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Brée

L'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais est située à Brée, en Mayenne.

Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais
Image illustrative de l’article Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Brée
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Diocèse de Laval
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Brée
Coordonnées 48° 09′ 03″ nord, 0° 31′ 10″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais
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Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
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Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais

Construction

L'église, conservée probablement dans ses dimensions et dans sa forme de croix latine, fut entièrement renouvelée de 1550 à 1592. Elle a été construite à trois reprises ; le chœur et la chapelle méridionale remontent à la même époque ; les ouvertures sont à plein cintre.

La chapelle du nord a été bâtie postérieurement par la famille Le Cornu qui avait le patronage de l'église depuis l'acquisition de la terre de Brée. Les seigneurs de cette famille avaient fait pratiquer, pour se chauffer pendant les offices, une cheminée cachée actuellement derrière un confessionnal.

Les comptes de fabrique mentionnent pendant cette période des legs faits pour l'édifice et réparation de l'église, 1552 ; pour parachever la tour, et la chapelle, 1576 ; si l'on travaille à parachever l'église, 1579 ; pour l'édifice de l'église, 1584 ; pour l'édifice et réparation de l'église, 1592. Cette époque est indiquée d'ailleurs par le style des fenêtres à plein cintre, divisées par un meneau en deux arcatures semblables, et surmontées d'un oculus ; les fenêtres du chœurs, sans division ni ornements, sont peut-être un peu plus récentes.

On verra par les détails suivants que les travaux de restauration ou de reconstruction de l'église durèrent longtemps après l'année 1557 qui semble plutôt avoir été la date de l'inauguration de l'entreprise. Voici la liste de quelques-uns des dons et legs à cette intention.

  • 1552 : Marie Tripier, veuve Foucault, « pour l'édifice et réparation de l'église de Brée », 5 sols
  • 1576 : P. Guilloché, prêtre, « pour parachever la tour et chapelle », 10 écus sol
  • 1576 : Michelle Jouault, femme de Michel Macé, 100 sols
  • 1579 : Catherine Jouault, « si l'on travaille à parachever l'église, 100 sols
  • 1584 : P. Rocher, « pour l'édification de l'église », 1 écu 40 sols
  • 1592 : Me Thomas Gaultier, prêtre, « pour des ornements et pour contribuer à la réparation et édifice de l'église, 33 écus.

La porte méridionale, datée de 1552, encadrée d'ornements de la Renaissance et les contreforts d'angles, terminés par des pinacles de même style, indiquent que la reconstruction dut commencer par cette partie de la nef. La tour, placée dans l'angle du transept méridional et du mur de la nef, forme intérieurement une petite chapelle, qui a son pendant à la côtière Nord ; une autre chapelle fut ouverte également au Nord, en face de la porte, pour les fonts.

Autels

À cette époque les travaux devaient être terminés car on commence à enterrer dans la chapelle neuve de l'église. L'abbé Angot trouve désignés les autels suivants : celui de Saint Pierre où se desservait la fondation des Saulneries ; — celui de Saint Yves pour la fondation de la Courbe ; — celui de Saint René ; — enfin et surtout l'autel de la Sainte Vierge. Il est question également de la chapelle des fonts où se firent plusieurs sépultures.

On sait que suivant une pratique, des inhumations fréquentes se faisaient dans les églises à cette époque. Cette pratique entraîna, paraît-il, à Brée des abus assez sérieux quoique facilement remédiables. M. Le Cornu écrivit à ce sujet à l'évêque du Mans lui remontrant « que des particuliers ont cidevant été inhumés dans l'église sans y avoir aucun droit, ce qui a entièrement ruiné le pavé et causé de grandes inégalités. Il voudrait, dit-il, la faire réparer à condition qu'on arrête l'abus qui augmente tous les jours et qui rendrait ses soins et la dépense inutiles. ».

Il obtint cette réponse favorable à sa demande : « Nous ordonnons que suivant l'esprit de l'Église on enterre les corps des defunts dans le cimetière (excepté les curés, les prêtres, les seigneurs), s'il ne sont bienfaiteurs de l'église. Et avant de faire l'ouverture de la fosse il sera payé 10 francs à la fabrique et 20 sols au curé. Louis, évêque du Mans ». Une somme de 100 liv. est portée en 1757 sur le compte du procureur de la fabrique « pour contribuer à la fonte des cloches ».

Le maître-autel de l'église Saint-Vénérand de Laval se situe dans l'église de Brée. Louis Pichot[1] et Valentin Hoche, procureurs marguilliers, firent construire en 1638 et 1639 le grand autel attribué à Tugal Caris. Jean Chantepie[2] posa la première pierre le . Le retable est vendu en 1854 et transporté dans l'église où il se trouve actuellement.

  • Portail Renaissance de la costale sud de la nef.
    Portail Renaissance de la costale sud de la nef.
  • Maître-autel et son retable.
    Maître-autel et son retable.
  • Dalle funéraire de René Le Cornu.
    Dalle funéraire de René Le Cornu.

Histoire

En , le feu fut mis par les chouans à l'église de Brée[3], pour en débusquer les bleus qui s'y étaient retranchés.

L'église fut restaurée, en 1809, sur un devis de Tellot, architecte, s'élevant à 12 490 francs. La tour a été reprise et couronnée de la flèche actuelle en 1866, par M. Baudriller, d'Évron.

Confrérie de Saint-Gervais et Saint-Protais

Il y avait à Brée une confrérie[4] fort importante[5]. Elle était établie sous le vocable des saints Gervais et Protais, patrons de la paroisse ; son but principal était le soulagement des âmes du purgatoire.

Son érection doit datée au moins au milieu du XVe siècle[6].

Les curés de Brée ont eu souvent la charge de procureur, d'autres prêtres de la paroisse également, plus rarement des laïques. La fête principale avait lieu le 10 décembre, jour de la Saint-Gervais d'hiver. Outre les recommandations, messes, anniversaires ou autres prières fondées par les associés, il y avait une messe par semaine le lundi à l'intention de tous les membres de la confrérie. Un aveu de 1705 parle aussi de deux messes pour les confrères, qui se disaient dans la chapelle du grand cimetière, l'une le jeudi, la seconde le vendredi. L'honoraire de ces deux messes se prenait sur la Beguinière et la Bonière[7].

Confrérie du Saint-Rosaire

En 1651, Madeleine Brossier, veuve de Jacques Chartier, sieur de la Fontaine, effectue un legs de 10 livres de rente en faveur de la Confrérie du Rosaire « qui sera érigée en l'église de Brée », et 12 livres pour acheter une rente destinée à l'entretien d'une lampe devant l'autel de la Vierge.

Comme il est fait mention à plusieurs reprises[8] de missions données à Brée par les Dominicains de Laval, il n'est pas surprenant d'y voir l'érection de cette confrérie. Toutefois, aucun document postérieur à cette date n'a permis de savoir à l'abbé Angot s'il avait été donné suite à ce projet.

Sources

  • Abbé Angot, « Saint-Gervais et Saint-Protais de Brée, monographie paroissiale[9]. », 1884
  • Monographie communale de Brée, aux Archives départementales de la Mayenne (disponible en ligne)

Références

  1. Louis Pichot, Seigneur de la Poitevenière, paroisse de Montigné. Sa femme se nommait Geneviève Rapin.
  2. Jean, fils de Pierre de Chantepie, seigneur de la Motte et de Renée Rallier, naquit le 13 juin 1604. Parrain Pierre de Chantepie, seigneur du But, grànd-père, marraine Jeanne Bordier, dame des Touches. Il épousa Renée Marestet fut seigneur de Tubœuf, paroisse de Nuillé-sur-Vicoin, en 1634.
  3. M. Gérault, Notice sur Evron, p. 259.
  4. Chaque paroisse avait ainsi en l'honneur d'un mystère de la religion ou d'un saint patron, une confrérie qui enrôlait non seulement les fidèles d'une église, mais qui étendait son action dans les paroisses voisines et créait ainsi entre elles un lien étroit de fraternité chrétienne. Le jour de la fête patronale de la confrérie d'une église, on s'y rendait en pèlerinage de tous les alentours. À la fin du XVe siècle on donnait ordinairement 2 soues 6 deniers de rente pour être « fondeur ou fonderesse» de la confrérie, et pour avoir droit aux suffrages pour soi et pour ses parents défunts ou comme on dit ailleurs, « pour être associé aux prières, suffrages, oraisons, messes et vigiles dites pour les frères et sœurs de la confrérie ». Ces dons étaient trop multipliés pour qu'il soit possible d'en faire un relevé et d'en donner même un résumé. La confrérie avait comme président honoraire un bâtonnier ; l'abbé Angot indique qu'il ne sait s'il était choisi à l'élection ou s'il acquérait le bâton, insigne de sa dignité, par adjudication à la suite d'une mise aux enchères comme cela se pratiquait ordinairement, soit à vie, soit pour un an. Le bâton donnait droit à des honneurs et préséances. Il y avait de plus un procureur qui veillait aux intérêts temporels de la confrérie.
  5. On peut en juger par l'influence qu'elle semble avoir exercée, par le nombre des offrandes et des legs qui seront effectués pour sa fondation et son augmentation, et enfin par la popularité dont elle jouit pendant de longs siècles.
  6. La fabrique possède un registre des dons reçus par la Confrérie, rédigé en partie dans les premières années du XVIe siècle, d'une reliure soignée, presque artistique.
  7. Ce sont les fondations des divers curés de la paroisse.
  8. Le R.P. D. Hayneufve, Jacobin de Laval, fait une sépulture le . — Le P. d'Argelos, du même couvent, donne deux missions en 1745 et 1749.
  9. L'essai de monographie paroissiale de Brée de l'abbé Angot se compose du dépouillement minutieux des registres paroissiaux et autres titres de la fabrique, et de plusieurs généalogies des familles nobles qui ont eu le plus de rapport avec cette localité. L'abbé Angot ne s'attribue d'autre part dans le travail que la première partie ; les quelques notes ajoutées aux diverses généalogies n'empêchent pas qu'elles n'appartiennent à Louis de la Beauluère, pour la famille de Brée, et à Charles Pointeau, curé d'Astillé, pour les seigneurs de Brée et pour la généalogie des Le Cornu.

    Voir aussi

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