Église Notre-Dame-du-Rosaire de Tunis
L'église Notre-Dame-du-Rosaire de Tunis (arabe : كنيسة نوتردام دو روزار بتونس), située dans le faubourg sud de la médina de Tunis près de Bab Jedid, est une ancienne église catholique construite en 1896 pendant le protectorat français. Cédée au gouvernement tunisien en 1964, elle est désormais reconvertie en centre culturel.
Église Notre-Dame-du-Rosaire de Tunis | |
Façade de l'église en 2015. | |
Présentation | |
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Culte | Catholicisme |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Archidiocèse de Tunis |
Fin des travaux | 1896 |
Date de désacralisation | 1964 |
Protection | Monument historique classé et protégé en Tunisie (1999) |
Géographie | |
Pays | Tunisie |
Gouvernorat | Tunis |
Ville | Tunis |
Coordonnées | 36° 47′ 33″ nord, 10° 10′ 28″ est |
Premiers édifices
La construction de deux chapelles dans les quartiers populaires européens est décidée par Mgr Charles Lavigerie le . Il s'agit de la chapelle « San Paolo de Maltesi » à destination des Maltais et de la chapelle « Santa Lucia dei Siciliani » à destination des Italiens. Cette dernière est installée dans un magasin situé au milieu de la rue de la Sebkha qui mène au quartier de Bab El Fellah, où quelques familles maltaises et italiennes ont élu domicile. Inaugurée le , elle est bien vite trop petite : 150 personnes s'y entassent chaque dimanche et certains fidèles en sont réduits à devoir suivre les offices depuis la rue[1].
Historique de l'église
Un local plus grand est trouvé lorsque l'archevêque de Carthage Mgr Clément Combes achète en 1896, pour la somme de 20 000 francs, le Dar Rachid, annexe du Dar Ben Ayed[2] au numéro 9 de la rue de l'École, qui servait alors de palais de justice. Pour desservir la nouvelle église dédiée à Notre-Dame du Rosaire, il fait appel à la congrégation des Salésiens. Ceux-ci acceptent à la condition d'être totalement indépendants de l'archevêché. Les deux parties étant tombées d'accord, l'église est inaugurée en 1896 ; la paroisse de Notre-Dame du Rosaire est créée la même année.
Les religieux salésiens vont profiter de cette liberté pour développer de nombreuses activités à destination des jeunes fidèles : théâtre, chorale, fanfare avec trente clairons et vingt tambours. Bientôt s'ouvrent des sections sportives de gymnastique, athlétisme et football. L'éducation religieuse n'est pas oubliée puisqu'en 1935 les prêtres estiment à 600 le nombre d'enfants qui suivent les cours de catéchisme[3].
Toutes ces activités nécessitent de grandes surfaces. Si plusieurs terrains et locaux sont achetés, de multiples travaux tentent d'agrandir l'église. En 1909, « un appartement jusqu'ici très obscur et qui ne pouvait servir pour rien, est devenu un magnifique baptistère où les rayons du soleil matinal se jouent très agréablement à travers les vitraux de la porte nouvelle ». En 1924, on embellit l'intérieur de l'édifice en y ajoutant une coupole, des colonnades et des lustres de cristal[4].
Bâtiment après l'indépendance
L'indépendance de la Tunisie en 1956 provoque le départ progressif de beaucoup de familles européennes mais l'affluence reste élevée dans cette église bâtie dans un quartier populaire. Elle est finalement fermée à l'occasion du modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le . Le bâtiment est cédé gratuitement avec l'assurance qu'il ne sera utilisé qu'à des fins d'intérêt public compatibles avec son ancienne destination[6].
Après quelques années sans affectation, l'édifice est reconverti en école d'art théâtral[5] avant de devenir le centre culturel « Hassan-Zmerli ». Après l'effondrement du toit, le centre est fermé en attendant que le budget nécessaire aux travaux de restauration soit rassemblé[7].
Le bâtiment devient monument classé le [8].
- Porte d'entrée du bâtiment.
- Clocher de l'église.
- Façade de l'église.
- Carte postale ancienne montrant l'intérieur de l'église.
Notes et références
- François Dornier (préf. Fouad Twal), La Vie des catholiques en Tunisie au fil des ans, Tunis, Imprimerie Finzi, , 643 p., p. 183.
- Jacques Revault, Palais et demeures de Tunis (XVIIIe et XIXe siècles), Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, , 648 p. (lire en ligne), p. 140.
- Dornier 2000, p. 184.
- Saloua Ouerghemmi, Les églises catholiques de Tunisie à l'époque coloniale : étude historique et architecturale, Tours, Université de Tunis-Université François Rabelais de Tours, , p. 97.
- Dornier 2000, p. 185.
- « Modus vivendi entre le Saint Siège et la République tunisienne » [PDF], sur iuscangreg.it (consulté le ).
- « Église Notre-Dame-du-Rosaire », sur lostintunis.com, (consulté le ).
- « Décret n°99-1933 du 31 août 1999, relatif au classement des monuments historiques », Journal officiel de la République tunisienne, no 74, , p. 1676-1677 (ISSN 0330-7921).
Liens externes
- Hatem Bourial, « À Bab Djedid, l'église du Rosaire se souvient des Siciliens de Tunis… », sur webdo.tn, (consulté le ).
- Hatem Bourial, « Retour à l'église du Rosaire : l'écho de Notre-Dame de Lourdes », sur webdo.tn, (consulté le ).