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Édouard Sévène

Édouard Sévène, né le à Marvejols, mort le à Rouen, est un entrepreneur français, dirigeant de manufactures, inspirateur du Blocus continental sous le Premier Empire.

Édouard Sévène
« Sévène, fabricant », détail d'une étude par Isabey, 1802.
Biographie
Naissance
Décès
(à 61 ans)
Rouen
Nom de naissance
Jacques Édouard Sévène
Nationalité
Française
Domicile
Activité
Fratrie
Parentèle

Biographie

Jacques-Édouard Sévène est le fils de Raymond de Sévène, seigneur de Mazet et de Limouze, avocat au parlement de Toulouse, et de Marie de Delon[1]. Il a pour frères Jean-Auguste, Pierre et Louis[2] - [3].

Édouard Sévène épouse Suzanne Delon à Montpellier le . Il rachète en 1790 aux enchères la filature de coton ayant appartenu à Jean Holker ; il se met pour cela en association avec le négociant Guillibaud. En 1791, il acquiert une deuxième manufacture de tissu de Rouen. Étant devenu en 1796 leur seul propriétaire, il se met en société avec ses frères, fondant une société regroupant les deux entreprises, avec un capital de 600 000 francs[2] - [4].

L'entreprise est prospère sous le Consulat. Napoléon Bonaparte la visite le , scène immortalisée par le peintre Jean-Baptiste Isabey[5]. La société s'élargit et comporte plus tard des établissements à Paris pour la banque et le négoce, dirigés par ses frères, pendant que lui-même dirige les deux établissements rouennais de la société, et une autre manufacture pour son propre compte[3]. Il est membre du conseil général des manufactures[6] et président du conseil des prudhommes[7].

Bas-relief en bronze sur le socle de la statue équestre de Napoléon à Rouen représentant « Le premier consul visite les manufactures du faubourg Saint-Sever et récompense le plus ancien ouvrier de l'industrie rouennaise 2 novembre 1802 ».

Dès 1806, Édouard Sévène réclame du gouvernement l'interdiction de l'importation des cotons anglais. Selon Jean Tulard, c'est ce qui aurait incité Napoléon à établir le Blocus continental[2].

Lui et ses frères sont touchés par la crise de 1811, puis par le retour de la concurrence anglaise en 1814[2].

Édouard Sévène reçoit une médaille d'or à l'Exposition des produits de l'industrie française en 1819[8]. Il meurt à son domicile à Rouen, au 17 rue Saint-Julien, le [6] - [9].

Il avait épousé en 1788 sa cousine Suzanne Delon, dont il a eu trois enfants : Raymond Sévène, qui épousa Marguerite de La Rue, d'une famille de banquiers et propriétaires de manufactures ; un second fils, Auguste Sévène, qui épousa Armandine Armand ; et une fille, Anna-Augustine Sévène, qui épousa Pierre Taupinart de Tilière, banquier et manufacturier à Rouen, qui travailla en association avec lui[6].

Notes et références

  1. Archives départementales de la Lozère, registres paroissiaux de Marvejols, EDT 092 GG 6.
  2. Tulard 1989, p. 1570-1571.
  3. Szramkiewicz 1974, p. 381, 382.
  4. « Filature de coton Jean Holker et fils, puis Jacques-Edouard Sévène, puis usine de chapellerie Fanfani », sur Inventaire général du patrimoine culturel.
  5. Le peintre Jean-Baptiste Isabey immortalisera cette scène par un lavis conservé à Versailles : Bonaparte, 1er Consul, en présence de Joséphine, visite la manufacture des frères Sévène à Rouen, en novembre 1802.
  6. Szramkiewicz 1974, p. 381.
  7. Journal de Rouen, 6 octobre 1811, p. 2.
  8. « Distribution des prix accordés à l'industrie », Journal de Rouen, 28 septembre 1819.
  9. Archives départementales de la Seine-Maritime, état civil de Rouen, 3E 00999.

Bibliographie

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