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École de la Juncasse

L'école de la Juncasse est une ancienne école située au 23 avenue Henri-Guillaumet à Toulouse. Les bâtiments de style Art déco sont construits avant la Seconde Guerre mondiale sur l'actuel site Guillaumet. Elle est occupée par le Ministère de l'Air durant ce conflit, puis accueille finalement les écoles ENSICA et CEAT jusqu'en 2000. Elle ne doit pas être confondue avec l'école maternelle Juncasse située derrière, au 131 avenue Louis-Plana.

Façade et jardin d'honneur de l'école de la Juncasse (2010).

Histoire

Construction de l'Ă©cole

À la suite du lancement par Claude Bourgelat (qui a étudié le droit à Toulouse) des premières écoles vétérinaires à Lyon et Maison-Alfort, la ville de Toulouse formule dès 1761 le souhait de créer son propre établissement vétérinaire, une demande restée sans suite. En 1825, la création d'une école de pathologie bovine est finalement validée. Le transfert de l'ancienne école vétérinaire de Toulouse est envisagé dès 1899, après qu'un incendie ait sérieusement détérioré les bâtiments, et motivé les responsables municipaux à chercher un nouvel emplacement pour l'école, un projet freiné par la première guerre mondiale[1].

Le , le Conseil municipal dĂ©cide de reprendre l'Ă©tude du transfert de l'Ă©cole vĂ©tĂ©rinaire. Ă€ sa demande, le programme de construction d'une Ă©cole moderne est Ă©tabli par Emmanuel Leclainche, directeur des services vĂ©tĂ©rinaires. La ville propose un terrain de 15 hectares au quartier de la Juncasse, au pied et Ă  l'est des collines de l'Observatoire, l'État assumant les frais de la construction. Depuis 1907, une petite Ă©cole occupe dĂ©jĂ  le terrain de la Juncasse, agrandie entre 1925 et 1926. L'architecture du projet est confiĂ©e Ă  l'architecte municipal Jean Montariol. Le peintre Jean Druille et le sculpteur Édouard Bouillères se sont chargĂ©s de la dĂ©coration[2].

Les plans de l'école sont dessinés par Charles Lemaresquier le , puis étudiés par les futurs usagers de l’établissement et par une commission compétente spécialement désignée, qui s’est inspirée d’une mission d’études dont quelques-uns de ses membres ont été chargés dans les écoles vétérinaires et divers établissements scientifiques en France et dans quelques pays voisins. Ils sont approuvés par la Commission supérieure des Bâtiments Civils, le [note 1] - [note 2].

Le Ministre des Finances inscrit au collectif de 1929 une première tranche de 8 millions de francs pour les travaux qui doivent commencer. Le , le Conseil municipal autorise le maire Etienne Billières à acquérir les différentes parcelles de terrains destinées à l'école. Un an plus tard, le , Leclainche signe l'acte d'acquisition du terrain et les travaux sont lancés.

Les constructions commencent en . L'insuffisance et la parcimonie des crédits accordés ralentissent les travaux. Des difficultés juridiques surviennent avec la Société Immobilière Toulousaine, chargée des travaux de l'école, de l'aménagement du quartier de Jolimont et de la création des voies d'accès. De plus, la présence persistante dans le sous-sol de la nouvelle école de nappes d'eau difficiles à résorber, entravent les travaux. En 1939, les trois quarts seulement des constructions prévues sont terminées[3].

1939-1945 : Occupation

En , les Services de Recherche du Ministère de l'Air s'installent dans cette ébauche d'école et l'aménagent pour leurs travaux, justifiés par l'état de guerre. Une grande et une moyenne souffleries dues à l'architecte René Kieger (à qui l'on doit aussi celle de Banlève, sur l'Île du Ramier) sont édifiées. De même, des plans inclinés et un appareillage spécial sont construits pour l'étude de la résistance des trains d'atterrissage. La cité universitaire est transformée en logements de fonction. Les travaux sont achevés en 1940.

Cette installation provisoire devient définitive à la suite d'un accord entre les ministères de l'Air et de l'Agriculture, le .

1961-2000 : ENSICA et CEAT

Enseigne du portail de l'Ă©cole.

En 1961, l'ENICA (École Nationale d'Ingénieurs de Construction Aéronautique) est transférée à Toulouse. En 1969, l'école est rattachée aux concours des écoles Nationales Supérieures d'Ingénieurs (ENSI). Elle augmente ainsi le niveau de recrutement qui la tire dans le peloton de tête des écoles françaises. Cette excellence est récompensée en 1979, année où la Médaille de l'Aéronautique lui est décernée par l'Ingénieur Général Georges Bousquet : l'ENICA devient alors l'ENSICA, École nationale supérieure d'ingénieurs de constructions aéronautiques.

En 1966, l'Établissement de Recherches Aéronautique (ERA) devient le Centre d'Essais Aéronautiques de Toulouse (CEAT). Il reste sur le site jusqu'en 2000, pour ensuite partir s'installer à Balma. Quant à l'ENSICA, elle est fusionne complètement avec Supaero en 2015 et déménage dans la zone universitaire de Rangueil.

Depuis 2000

Bien qu'Ă©tant dĂ©saffectĂ© depuis, le site Guillaumet est restĂ© propriĂ©tĂ© de l'ArmĂ©e de l'Air, et donc de l'État. En 2014, Toulouse MĂ©tropole conclut avec ce dernier un protocole d'intention en vue de l'acquisition d'une partie du site. Puis, l'intercommunalitĂ© nĂ©gocie pour obtenir l'ensemble des terrains constructibles du site, obtenant ainsi une surface de 13,2 hectares. Toutefois, ce nouvel accord exclut le bâtiment de Lemaresquier (bâtiment central), que l’État vendra sĂ©parĂ©ment, afin d'ĂŞtre rĂ©affectĂ© en Ă©quipement public.

En 2019, une enquête publique est lancée par Toulouse Métropole dans le cadre d'un projet de réurbanisation du campus de l'école[4]. Ce projet est lancé en 2017 avec Altarea Cogedim et Crédit agricole Immobilier, année durant laquelle l'État a cédé le site à Toulouse Métropole. La livraison est prévue pour 2024[5].

Description

Bâtiments

L'entrée de l'établissement est occupée par les bâtiments de réception et d'administration, qui se répartissent autour d'un jardin, de chaque côté d'un hall central qui contient l'escalier d'honneur et sur lequel s'ouvre une salle de conférence et des salles de réunion. Une entrée particulière est prévue pour le public et les animaux, s'ouvrant sur le boulevard entourant l'école à droite.

À l'arrière de ce premier corps de bâtiment se répartissent douze services d'enseignement sur deux étages autour d'une cour rectangulaire, ainsi que cinq amphithéâtres. Des communications en sous sol avec wagonnets sont prévues afin d'évacuer les débris vers un réceptacle commun: il s'agit d'une véritable innovation par rapport à l'ancienne école vétérinaire de Toulouse.

Les salles de démonstrations, de consultations, d'examen et d'opération sont réunies face aux bâtiments destinés aux animaux. Ces bâtiments sont divisés en trois groupes: écuries, chenil, étables, auxquels sont adjoints deux pavillons d'isolement.

  • Vue panoramique.
    Vue panoramique.
  • Vue aĂ©rienne de l'Ă©cole par Charles Lemaresquier (1934).
    Vue aérienne de l'école par Charles Lemaresquier (1934).
  • Ensemble de l'Ă©cole par Charles Lemaresquier (1934).
    Ensemble de l'Ă©cole par Charles Lemaresquier (1934).
  • Perspective de la façade par Charles Lemaresquier (1934).
    Perspective de la façade par Charles Lemaresquier (1934).

Les bâtiments ne sont pas protégés[2].

Architecture

L'architecture de l'école de la Juncasse est marquée par des formes sobres, épurées et géométriques. Une cohérence structurelle est recherchée, il s’agit d’une architecture avant tout fonctionnelle. L’influence du Bauhaus et de ses théoriciens comme Walter Gropius, est perceptible. Les façades monumentales sur la cour d’honneur sont de style Néo-égyptien. Elles sont construites avec une belle pierre appareillée. De vastes halls sont éclairés naturellement par des pavés de verre ronds dans le goût des années 1930.

  • Façade du corps de bâtiment principal et jardin d'honneur (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Façade du corps de bâtiment principal et jardin d'honneur (Inventaire Général, 1997).
  • Façade du corps de bâtiment central, vue de près (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Façade du corps de bâtiment central, vue de près (Inventaire Général, 1997).
  • Partie gauche du corps de bâtiment central (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Partie gauche du corps de bâtiment central (Inventaire Général, 1997).
  • Portique du corps de bâtiment central (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Portique du corps de bâtiment central (Inventaire Général, 1997).
  • Vestibule et escalier d'honneur (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Vestibule et escalier d'honneur (Inventaire Général, 1997).
  • Vestibule et mosaĂŻques (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Vestibule et mosaïques (Inventaire Général, 1997).
  • ÉlĂ©vation sur la cour intĂ©rieure du bâtiment central (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Élévation sur la cour intérieure du bâtiment central (Inventaire Général, 1997).
  • ÉlĂ©vation du bâtiment central vue de la cour intĂ©rieure (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Élévation du bâtiment central vue de la cour intérieure (Inventaire Général, 1997).
  • Chapiteau d'une colonne de la façade reprĂ©sentant une tĂŞte de bovin (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Chapiteau d'une colonne de la façade représentant une tête de bovin (Inventaire Général, 1997).

MosaĂŻques

Des mosaïques aux motifs principalement animaliers ornent la plupart des sols et rappellent la fonction première envisagée pour l'établissement.

  • MosaĂŻques du portique reprĂ©sentant des lapins (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Mosaïques du portique représentant des lapins (Inventaire Général, 1997).
  • MosaĂŻques du portique reprĂ©sentant un chien et un chat (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Mosaïques du portique représentant un chien et un chat (Inventaire Général, 1997).
  • MosaĂŻques du sol reprĂ©sentant un homme et un Ă©quidĂ© (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Mosaïques du sol représentant un homme et un équidé (Inventaire Général, 1997).
  • MosaĂŻques du sol reprĂ©sentant une tĂŞte d'homme (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Mosaïques du sol représentant une tête d'homme (Inventaire Général, 1997).
  • MosaĂŻques du sol reprĂ©sentant un Ă©quidĂ© (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Mosaïques du sol représentant un équidé (Inventaire Général, 1997).
  • MosaĂŻques du sol reprĂ©sentant un bovin (Inventaire GĂ©nĂ©ral, 1997).
    Mosaïques du sol représentant un bovin (Inventaire Général, 1997).

Notes et références

Notes

  1. Les plans de cette Ă©cole sont disponibles aux Archives Municipales de la ville de Toulouse sous la cĂ´te 4D887.
  2. L'organisation prévue est détaillée dans un article intitulé Nos grandes écoles : l’École Vétérinaire, publié dans le bulletin municipal de la ville en 1934 (no 8, p. 687-701. Consultable aux Archives municipales de la ville de Toulouse). Cet article reprend en grande partie un article des Cahiers de médecine vétérinaire, daté de septembre-octobre 1933 et intitulé L'École nationale vétérinaire de Toulouse par le professeur Jean Sendrail (septembre-octobre 1933, no 6, p. 142-151. Consultable à la bibliothèque de l'École nationale vétérinaire de Toulouse).

Références

  1. Marion Abdesselam, « Histoire de l'école nationale vétérinaire de Toulouse dans ses relations avec l'urbanisme toulousain », INP Toulouse,‎ (lire en ligne)
  2. « Recherche Groupe scolaire de la Juncasse », sur Laregion.fr,
  3. JAVAUX, G. Réalisation de la nouvelle école vétérinaire de Toulouse (1899-1968), Th.: Med. vet., Toulouse, 1969, 60p
  4. « Toulouse. Le projet urbain du CEAT soumis à enquête publique », sur Ladepeche.fr,
  5. « Concertations : Guillaumet - site CEAT » [archive du ], sur Toulouse-metropole.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • Toulouse 1920-1940, la ville et ses architectes, Toulouse, Ombres,

Articles connexes


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