Zinha Vaz
Francisca Maria Monteira e Silva Vaz Turpin, mieux connue sous le nom Zinha Vaz, née le , est une femme politique bissau-guinéenne , une militante pour les droits des femmes et une militante pour la démocratie. Elle a été membre de l'Assemblée nationale populaire sur plusieurs législatures. En 1999, elle a servi pendant une brève période en tant que maire de la capitale Bissau. Elle a été emprisonnée pour des raisons politiques pendant trois ans au cours des années 1970, et à nouveau en 2003 pendant plusieurs jours. Au début des années 2010, elle a été ambassadrice de son pays, jusqu’à l’âge de 60 ans où elle a pris sa retraite. Mais elle a accepté encore, quelques années plus tard de servir comme commissaire du pavillon de la Guinée-Bissau à l’exposition universelle de 2015 à Milan.
Naissance | |
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Nationalité | |
Formation |
Instituto Superior de CiĂŞncias Educativas (en) (- Institut universitaire de Lisbonne (sociologie) (- |
Activités |
Partis politiques |
Résistance de la Guinée-Bissau-Bafatá Mouvement (- União Patriótica Guineense (d) |
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Biographie
Premiers pas
Zinha Vaz est née le dans la capitale, Bissau, dans un pays qui est encore à l’époque une colonie portugaise. Elle effectue une partie de sa formation au Portugal, intercalant entre ses années de formations supérieures des périodes de travail. Elle reçoit ainsi en 1975 un diplôme en pédagogie à l'Instituto Superior de Ciências Educativas, travaille comme enseignante de 1975 à 1980 en Guinée-Bissau, puis reprend des études en sociologie à l'Instituto Superior de Ciências do Trabalho e da Empresa (ISCTE), à Lisbonne[1], jusqu'en 1984. De retour en Guinée-Bissau, elle travaille pour la compagnie nationale de gaz et de pétrole DICOL comme trésorière, cheffe de personnel et directrice de l'administration[1].
Implication dans la vie politique
Ă€ la suite de l’obtention de l'indĂ©pendance de la GuinĂ©e-Bissau en 1974, Zinha Vaz se montre critique sur le système de parti unique mis en place par le Parti Africain pour l'IndĂ©pendance de la GuinĂ©e et du Cap-Vert (PAIGC), le parti au pouvoir. Pendant les mandats du PrĂ©sident LuĂs Cabral, elle est emprisonnĂ©e entre 1977 et 1980[1]. En 1980, le premier ministre et ancien commandant des forces armĂ©es, JoĂŁo Bernardo Vieira, dit « Nino Vieira », s’empare du pouvoir par un coup d’État. Elle est libĂ©rĂ©e Ă l’occasion de ce changement brutal Ă la tĂŞte du pays. Après sa sortie de prison, Zinha Vaz n’arrĂŞte pas pour autant son militantisme politique, plaidant pour plus de dĂ©mocratie. Les soubresauts politiques se multiplient. En 1986, six hauts responsables politiques, dont le premier vice-prĂ©sident et ministre de la Justice Paulo Correira et l'ancien procureur gĂ©nĂ©ral Viriato PĂŁ, sont exĂ©cutĂ©s, accusĂ©s d'avoir tentĂ© un coup d'État. Face au durcissement du rĂ©gime, un nouveau parti se constitue, la ResistĂŞncia da GuinĂ©e-Bissau - Movimento Bafatá (RGB-MB) [RĂ©sistance de la GuinĂ©e-Bissau-Bafatá Mouvement], dont Zinha Vaz est une des fondatrices[1] - [2]. Elle fonde Ă©galement quelques annĂ©es plus tard, en 1992, une association visant Ă renforcer le rĂ´le des femmes dans l'activitĂ© Ă©conomique (qu'elle prĂ©side jusqu'en 2002)[3].
Animation du mouvement RGB-MB
En 1994, sous la pression internationale, de premières élections multipartites sont organisées. Mille cent trente-six candidats briguent cent sièges de député. Elle est élue membre de l'Assemblée nationale populaire pour le RGB-MB[1]. Ce RGB-MB devient parti d'opposition le plus significatif au parlement, avec 19 des 100 sièges. Deux des membres de sa famille obtiennent également des sièges pour le RGB-MB, son frère Fernando Vaz et un cousin Hélder Vaz Lopes[1]. En tant que membre du parlement, Zinha Vaz se concentre sur la lutte contre la corruption et l'abus de pouvoir par les responsables gouvernementaux. Elle tente également de promouvoir le rôle des femmes dans la société guinéenne[1]. Quelques années plus tard, elle tente une médiation entre le Président João Bernardo Vieira et le général de brigade Ansumane Mané dans la guerre civile entre 1998 et 1999[1].
En , Zinha Vaz est nommée maire de la Bissau. Sa nomination au poste de maire entraîne des tensions dans la ville de Bissau, car on s'attendait à ce que le secrétaire général du PAIGC, Paulo Medina, ancien maire, obtienne à nouveau le poste[4]. Paul Medina force même une entrée des bâtiments de la mairie pour récupérer des documents[5]. Zinha Vaz trouve l'hôtel de ville en état de chaos, avec les climatiseurs pris par son prédécesseur, les salaires non payés depuis un an et les caisses vides. Comme la municipalité n'a pas d'ordinateurs, ni les fonds pour les acheter, Zinha Vaz demande à l'UNICEF si elle peut obtenir de vieux ordinateurs. Puis elle s’efforce d'améliorer le système de collecte des ordures dans la ville afin de diminuer les risques d'une épidémie de choléra[6].
Le , elle est réélue à l' Assemblée nationale populaire, et abandonne son poste de maire[1]. Kumba Ialá, nouveau leader de l’opposition, est élu président du pays à l’issue de deux tours d’élection présidentielle qualifiée de transparente par les observateurs. Un gouvernement de coalition sous la présidence du Premier Ministre Caetano N'Tchama est mis en place en 2000 avec l'aide du RGB-MB. Zinha Vaz est nommée conseiller présidentiel pour la politique et les affaires diplomatiques[1]. Cependant, ce gouvernement de coalition saute un an plus tard à la suite d'une mention de défiance votée à l'Assemblée nationale populaire. Les cinq membres du cabinet issus du RGB-MB se retirent, y compris son cousin Hélder Vaz Lopes (Ministre de l'Économie et du Développement Régional) et son frère Fernando Vaz (Secrétaire d'État aux Transports)[1].
Le , Zinha Vaz est arrêtée et détenue dans un poste de police de la Segunda Esquadra, bien qu'elle soit membre de l'Assemblée populaire Nationale, et protégée théoriquement par son immunité de député[1]. Cette arrestation fait suite à des échanges avec le Président Kumba Ialá concernant le rôle de son père, João Vaz, dans le mouvement nationaliste bissau-guinéen, mais aussi le rôle de Kumba Ialá en 1986, lors de l'excécution par Nino Vieira de plusieurs hauts responsables politiques[1]. Zinha Vaz est libérée de prison deux jours après son arrestation[7]. Et le , Kumbar Ialá annonce qu'il la nomme ministre des Affaires Étrangères. Mais elle pose de telles conditions à cette nomination qu'il revient sur sa décision deux jours plus tard[1] - [8].
Animation de l'Union patriotique guinéenne
En 2004 à la suite de l'effondrement du RGB-MB, Zinha Vaz fonde un nouveau parti, l'Union patriotique guinéenne. L'Union Patriotique Guinéenne est le premier parti en Guinée-Bissau fondé par une femme. Il ne participe pas aux élections Présidentielles de 2005, mais soutient le candidat Malam Bacai Sanhá[1]. Celui-ci perd toutefois contre l'ancien Président João Bernardo Vieira qui revient aux affaires et rentre en fonction en [9] L'Union patriotique guinéenne participe aux élections législatives de 2008 , mais obtient des résultats médiocres[1]. Le , nouveau soubresaut politique, le président Vieira est assassiné. Des élections présidentielles sont organisées auxquelles Zinha Vaz se présente[10]. Elle termine neuvième des onze candidats[1].
Zinha Vaz devient ultérieurement ambassadrice de son pays en Gambie, jusqu'au [11]. Elle accepte quelques années plus tard d’être la commissaire du pavillon de la Guinée-Bissau à l’Exposition universelle de 2015 à Milan, un pavillon mis en place avec l’aide de l’Italie et de l’Angola[12] - [13].
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Zinha Vaz » (voir la liste des auteurs).
Références
- (en) Peter Karibe Mendy et Lobban Jr., Historical Dictionary of the Republic of Guinea-Bissau, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-8027-6, lire en ligne), « Turpin, Francisca Maria Monteiro e Silva Vaz (1952-) », p. 393-394
- (en) Peter Karibe Mendy et Lobban Jr., Historical Dictionary of the Republic of Guinea-Bissau, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-8027-6, lire en ligne), « Resistência da Guiné-Bissau-Movimento Bafatá », p. 358-361
- (en) Peter Karibe Mendy et Lobban Jr., Historical Dictionary of the Republic of Guinea-Bissau, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-8027-6, lire en ligne), « Women's organization », p. 426-427
- (en) AFP, « Opposition MP's naming as mayor raises tension in G. Bissau »,
- (pt) Jorge Heitor, « Ecomog evitou reacender da guerra », Público,‎ (lire en ligne)
- (nl) Wim Bossema, « Guinee kampt met verleden van nietsdoen », de Volkskrant, (consulté le )
- (en) « Guinea-Bissau Report 2004 », Amnesty International,‎ (lire en ligne)
- Cyril Fleury et Juliette Bastin, « La semaine de l’intelligent. Guinée-Bissau », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
- (es) « Mujeres de Guinea Bissau Pilares esenciales para el cambio, por Paquita Reche, mnsda », Africa Fundación (consulté le )
- AFP, « 12 candidats retenus pour la présidentielle, 8 exclus », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
- (pt) « União Patriótica Guineense discorda da presença de militares angolanos », Lusa, (consulté le )
- (en) « The National Day of Guinea-Bissau Was Celebrated at Expo Milano 2015 », sur expo2015.org
- (pt) Miguel Martins, « Guiné-Bissau celebra 42 anos de independência », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
Liens externes
- (pt) « Zinha Vaz », sur didinho.org.