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Zhang Yanchang

Zhang Yanchang

Zhang Yanchang
Zhang Yanchang [張燕昌], illustration moderne extraite du Qingdai xuezhe xiangchuan (zh)
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

張燕昌, Zhāng Yànchāng

(chinois traditionnel : 張燕昌 ; pinyin : Zhāng Yànchāng ; 1738-1814) est un lettré chinois de la dynastie qīng 清, actif sous les règnes des empereurs Qianlong [乾隆, Qiánlóng] (1735-1796) et Jiaqing [嘉慶, Jiāqìng] (1796-1720).

Il était avant tout graveur, spécialiste et grand collectionneur d’épigraphies sur pierre et métal (金石契, jīnshíqì) et de sceaux (篆刻, zhuàn kè), travaillant aussi bien dans les styles de calligraphie sigillaire (, zhuàn), scribe (, ) ou régulière (, kǎi), érudit sur la technique du blanc-volant (飛白, fēibái).

En lettré accompli, il était par ailleurs peintre (de paysage, d’orchidée, de personnage), mais aussi écrivain et théoricien.

Dénominations

prénom social (, ):

  • qitang (芑堂, qǐtáng)

surnoms (, hào):

  • wenyu [文魚, wényú] : mot à mot poisson lettré ou motifs de poisson, car il avait dans la main une marque en forme de poisson[1]
  • jinsu shanren [金粟山人, Jīnsù shānrén] : l'ermite du temple bouddhique Jinsu [金粟庵, jīnsù ān] dans les montagnes de Haiyan.

Biographie

Natif de Haiyan [海鹽, Hǎiyán] dans le Zhejiang [浙江, Zhèjiāng], il a pour maître Ding Jing [丁敬, Dīng Jìng] (1695-1765) certainement le plus célèbre graveur de sceaux de la dynastie Qing [(, qīng], fondateur de l'Ecole de Zhe et surtout très grand érudit[2]. Zhang lui-même devient rapidement un graveur de sceaux renommé, travaillant pour des lettrés importants, comme le peintre Shen Quan [沈銓, Shěn Quán] (1682-après 1760). Sa renommée est telle que dès 1767 Zhang Yanchang édite une collection d’impressions de ses propres sceaux, ouvrage intitulé "Gravures de sceaux de Qǐtáng" [芑堂刻印, qǐtáng kèyìn].

S’appuyant sur les ouvrages de collectionneurs et d'historiens il publie en 1771 une étude sur les "Inscriptions sur métal et pierre" [金石契, jīnshíqì][3], qui analyse, authentifie et date une longue série d'objets, qu’il va même parfois jusqu’à reproduire sous forme d'estampages. Cette étude s’inscrit pleinement dans le mouvement intellectuel dit de l'École des Preuves. [4], et lui apporte la notoriété dans les milieux lettrés, où l'épigraphie [金石學, jīnshí xué] est alors en pleine renaissance[5]. L’ouvrage est préfacé par le célèbre Hang Shiyun [杭世駿, Háng Shìjùn] (1696-1773) qui fut notamment l’ami de grands lettrés comme Li E [厲鶚, Lì È] (1692–1752) et Jin Nong [金农, Jīn Nóng] (1687-1764).

Zhang Yanchang semble avoir privilégié une vie provinciale, retirée dans le Zhejiang, détachée autant que possible de la politique impériale et de l'effervescence des deux grands pôles économiques et culturels du pays au XVIIIe siècle à savoir Pékin et Hangzhou. Il préférait visiblement l'amitié d'un petit cercle de lettrés, comprenant notamment le collectionneur et érudit Chen Zhuo [陳焯, Chén Zhuo] (actif XVIIIe siècle)[6]; le peintre et théoricien Fang Xun [方薰, Fāng Xūn] (1736-1799) qui mentionne Zhang Yanchang dans son ouvrage, le "Traité sur la peinture de Shanjingju" [山靜居畫論, Shānjìngjū Huàlùn]; son grand ami, le peintre Shen Zongqian [沈宗骞, Shén Zōngqiān] (1736-1820), qui lui aussi le cite dans son "Étude sur la peinture dans une barque minuscule" [芥舟學畫編, Jièzhōu xuéhuà biān] (1781) et dont le fils épousera la fille de Zhang Yanchang[7]; et le poète, collectionneur (notamment de bronze antique[8]) et célèbre bibliophile Wu Qian [吳騫, Wú Qiān] (1733-1813). Zhang Yanchang cite fréquemment dans son "jinshiqi"[9] la bibliothèque de ce dernier : le "Pavillon où l'on honore les classiques" [拜經樓, Bàijīng lóu][10].

Il devient Yougong (優貢, Yōugòng) en 1777, c'est-à-dire qu’il fut le meilleur de cet examen spécial proposé seulement tous les trois ans[1].

En 1787, il collabore auprès de Qian Daxin [錢大昕, Qián Dàxīn] (1728-1804), le grand lettré du mouvement des recherches textuelles, à l’établissement d’une liste des estampages rares de la célèbre "Bibliothèque du Pavillon Tianyi" (天一阁, Tiān Yī Gé)[11]. Zhang Yanchang conserva les inscriptions sur tambour de pierre datant de la dynastie Sòng du Nord en les copiant et les incluant dans un volume intitulé "Transcriptions des tambours de pierre" (石鼓文释存, Shígǔwén Shìcún[12]).

En 1795, il aide son ami Chen Zhuo [陳焯, Chén Zhuo] à la réalisation d'une autre commande impériale, l’édition des "Explications des estampages du Sanxitang" (三希堂法帖釋文, sānxītáng fǎtiè shìwén)[13], étude des transcriptions des calligraphies cursives et sigillaires qui se trouvaient dans le studio "Sanxitang" (三希堂, sānxītáng), c'est-à-dire la bibliothèque personnelle de l’empereur Qianlong [乾隆, Qiánlóng] à Pékin[6].

À la fin de sa vie, Zhang Yanchang enseigne à la célèbre académie "Gujing Jingshe" (诂经精舍, Gǔjīng Jīngshě), une académie fondée en 1801 à Hangzhou par l'érudit Ruan Yuan [阮元, Ruǎn Yuán] (1764-1849) alors gouverneur du Zhejiang, et destinée à l'étude des classiques et de la littérature.

En 1804, avec Lu Shaozeng [陸绍曾, Lù Shàozēng], il publie le "Livre du blanc-volant" (飛白錄, Fēibái Lù)[14], en deux volumes, le deuxième consistant en un ensemble de biographies de calligraphes ayant pratiqué le "blanc volant", la dernière étant celle de son ami Shen Zongqian.

C'était enfin un grand collectionneur d'antiquités et de petits bronzes anciens couverts d'inscriptions. On sait aussi, qu’il possédait nombre de peintures anciennes notamment une œuvre de Mi Fei [米芾, Mǐ Fèi], décrite par Fang Xun [方薰, Fāng Xūn][15].

Principales publications

  • (zh) 張燕昌, 金粟 箋說, jīnsù jiānshuō (Dits sur les canons de Jinsu) dans lequel il étudie quelques-uns des textes bouddhistes du monastère de Jinsu [金粟, jīnsù] dans les montagnes de Haiyan [海鹽, Hǎiyán], sa ville natale[14].
  • (zh) 張燕昌, 芑堂刻印, qǐtáng kèyìn (Gravures de sceaux de Qitang),
  • (zh) 張燕昌, 金石契, jīnshíqì (Inscriptions sur métal et pierre),
  • (zh) 張燕昌, 石鼓文释存, shígǔwén shìcún (Transcriptions des tambours de pierre),
  • (zh) 張燕昌 et 陸绍曾, Lù Shàozēng, 飛白錄, fēibái lù (Le livre du blanc-volant),

Bibliographie

  • (fr) [VIGNERON 1999] Frank Vigneron, Shen Zongqian: Jiezhou huehua bian Un traité de peinture chinoise du XVIIIe siècle, Presses universitaires du Septentrion, , 383 p. (ISBN 9782284011064)
  • (fr) [KERLAN-STEPHENS 2005] Anne Kerlan-Stephens, « Un peintre lettré de la région de Hangzhou au XVIIIe siècle: Fang Xun (1737-1799) et les cercles de la reconnaissance. », Arts asiatiques, t. 60, , p. 31-61 (lire en ligne)
  • [SHEN 1781] (zh) Shen Zongqian [沈宗骞, Shén Zōngqiān] (1736-1820), 芥舟學畫編, Jièzhōu xuéhuà biān (Étude sur la peinture dans une barque minuscule),
  • [FENG 1791] (zh) Feng Jinbo [馮金伯, Féngjīnbó] (1738-1797), 墨香居畫識, Mòxiāngjū huàshi, 墨香居, , repris in [Qingdai zhuanji congkan 1971] vol. 72 p.246
  • [FANG 1798] (zh) Fang Xun [方薰, Fāng Xūn] (1736-1799), 山靜居畫論, Shānjìngjū Huàlùn (Traité sur la peinture de Shanjingju),
  • [JIN 1801] (zh) Jin Deyu [金德輿, Jīn Déyú] (1750-1800), Tonghuaguan shichao (Poèmes recopiés de la Résidence des Paulownias en Fleurs), Huijing tang,
  • [JIANG 1852] (zh) Jiang Baoling [蔣寶齡] et Jiang Chaisheng, 墨林今话, Mòlín Jīnhuà (Propos contemporain sur la forêt de l'encre), , repris in [Qingdai zhuanji congkan 1971] vol. 82 p.471
  • [QINGDAI 1971] (zh) Zhou Junfu, 清代傳記叢刊, Qīngdài Zhuànjì Cóngkān, Taipei,

Notes et références

  1. [VIGNERON 1999], p. 317
  2. Ding Jing sera recommandé pour se présenter au fameux examen impérial exceptionnel de "Lettré au vaste savoir" [博學宏詞, Bóxué hóngcí] de 1736, auquel finalement il ne se présenta pas ([VIGNERON 1999], p. 308)
  3. « notice SUDOC d'un exemplaire de l'édition de 1778 »
  4. Initié notamment par l'érudit Fang Yizhi [方以智, Fāng Yǐzhì] (1611-1671) à la fin des Ming, ce mouvement s'oppose à la philosophie néo-confucéenne omniprésente, pour mettre en avant une approche philologique et scientifique des textes classiques. Élargissant considérablement le champ du savoir lettré (à l'astronomie, l'épigraphie, la géographie, les mathématiques entre autres), il sera à l'origine du plus important mouvement intellectuel de la dynastie Qing le Hanxue (en) (漢學, hànxué). Sur ce sujet voir Frank Vigneron ([VIGNERON 1999], p. 11-13) et Anne Kerkan-Stephens ([KERLAN-STEPHENS 2005], p. 43).
  5. [VIGNERON 1999], p. 317-318, note 71
  6. [VIGNERON 1999], p. 308
  7. [FENG]
  8. [VIGNERON 1999], p. 43
  9. [VIGNERON 1999], p. 44
  10. [VIGNERON 1999], p. 314
  11. [VIGNERON 1999], p. 318: « Zhang Yanchang allait souvent à Ningbo (寧波, Níngbō) pour se rendre dans le célèbre Bibliothèque du Pavillon Tianyi (天一阁, Tiān Yī Gé) qui appartenait alors à Fan Muzhu (1721-1780). Cette bibliothèque avait été fondée par l’aïeul de ce dernier, Fan Qin [范钦, Fàn Qīn] (1506-1585), vers le milieu du seizième siècle. Sa collection de livres était si remarquable que, quand le bureau de compilation de la Bibliothèque Complète des Quatre Trésors (四庫全書, Sìkù quánshū) commença à travailler en 1773 et qu'une recherche de livres rares fut entreprise à travers toute la Chine, Fan Muzhu offrit des livres appartenant à sa collection familiale.»
  12. Vigneron transcrit "shiguwen yizi" [sic] cf. [VIGNERON 1999], p. 317
  13. Une « notice SUDOC » comprend l'explication suivante d'Édouard Chavannes: "Sur un ordre de K'ien-long [Qianlong] daté de l'année 1747, les principaux autographes de la collection impériale du San hi t'ang [Sanxitang] avaient été reproduits en fac-simile sous le tire de Che k'iu pao ki "Enveloppes de livres précieuses de la bibliothèque impériale". Cet ouvrage qui parut en 1750, fut transcrit en caractères réguliers en 1795 par Tch'en Tcho [Chen Zhou] [sic]; c'est ce livre que nous avons ici ; il donne en caractères usuels tous les textes qui figuraient en fac-simile dans l'ouvrage de 1750." Les sceaux présents sur les autographes sont aussi présentés.
  14. [VIGNERON 1999], p. 319
  15. cf. Fang Xun [方薰, Fāng Xūn] (trad. Vigneron) in [VIGNERON 1999], p. 318: « Il existe aussi (une peinture de Mi Fei) dans la collection de Zhang Yanchang. Quand vous commencez à la dérouler, vous pouvez voir une ligne d'écriture en style courant faite de trente-six caractères disant : Je revenais de Minjiang en bateau et me suis arrêté au temple de Haiying, mon vieil ami Guo Ping est venu me parler, je n'avais rien à lui offrir dans le bateau et il me demanda alors de lui peindre quelque chose. Je lui ai donc fait négligemment ceci, je vous prie de ne pas trop considérer cet ouvrage, mon humble travail. Le souffle de l'encre y est une véritable perfection. »

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