Zari
Le zari (ou jari) est un fil rĂ©gulier traditionnellement en or fin ou en argent utilisĂ© dans les vĂȘtements traditionnels indiens et pakistanais, notamment comme brocart sur des saris, etc[1]. Ce fil est tissĂ© dans des tissus, principalement en soie, pour crĂ©er des motifs complexes. On pense que cette tradition a dĂ©butĂ© pendant l'Ăšre moghole et que l'Ă©change culturel Ă Surate entre les pĂšlerins du Haj et les Indiens a Ă©tĂ© un facteur majeur dans l'arrivĂ©e de ce type d'artisanat en Inde. Au cours des Ăąges vĂ©diques, le zari est associĂ© au grand apparat des dieux, des rois et des figures littĂ©raires. Aujourd'hui, dans la plupart des tissus, le zari n'est pas en or et en argent vĂ©ritables, mais se compose d'un fil de coton ou de polyester, enveloppĂ© d'un fil mĂ©tallique dorĂ© ou argentĂ©.
Le zari est le matĂ©riau principal de la plupart des saris en soie et des ghararas. Il est Ă©galement utilisĂ© dans d'autres vĂȘtements en soie, comme les jupes, les tops et les dhotis.
Fabrication
Le mot persan est Ă l'origine du mot Zari[2] - [3] - [4] - [5].
Le zari est fondamentalement un brocart en fils clinquants destinĂ© au tissage et Ă la broderie. Il est fabriquĂ© en enroulant ou en recouvrant une bande mĂ©tallique aplatie en film d'or pur, d'argent ou de polyester mĂ©tallisĂ© fendu, sur un fil central, gĂ©nĂ©ralement de soie pure, de viscose, de coton, de nylon, de polyester, de PP, de monofilaments ou multifilaments, fil, etc. De nos jours, il peut ĂȘtre divisĂ© en trois types: le vrai-zari, le faux-zari et le zari mĂ©tallique.
Le vrai-zari est composé de fils fins en argent ou or tirés à partir d'argent ou d'alliages d'or, qui est aplati en le faisant passer à travers des rouleaux appliquant une pression égale. Les fils d'argent aplatis sont enroulés sur le fil de base généralement en soie. Ces bobines avec des fils de soie et d'argent sont aplaties pour la galvanoplastie. Les fils sont ensuite plaqués avec de l'or par le processus de galvanoplastie. Le lustre des fils dorés est encore accru en les faisant passer à travers un azurant. Ces fils sont ensuite enroulés sur une bobine.
Historiquement, lorsque les mĂ©taux prĂ©cieux Ă©taient facilement et Ă©conomiquement disponibles, on ne produisait que des vrai-zaris. En raison de la rĂ©volution industrielle et de lâinvention du procĂ©dĂ© de galvanoplastie, des techniques dâimitation sont apparues pour rĂ©duire le coĂ»t des mĂ©taux prĂ©cieux. Le cuivre Ă©tant le mĂ©tal le plus mallĂ©able et le plus ductile aprĂšs lâor et lâargent, le fil de cuivre plaquĂ© argent a remplacĂ© lâargent pur. Divers coloris et produits chimiques modernes sont utilisĂ©s pour crĂ©er ou confĂ©rer une teinte dorĂ©e Ă la place de l'or pur. Les mĂ©taux prĂ©cieux et le cuivre sont Ă©galement devenus plus chers en raison de la forte demande de diverses industries modernes. Ainsi, une alternative bon marchĂ© et durable a Ă©tĂ© inventĂ©e, avec des propriĂ©tĂ©s non ternissantes. Le zari mĂ©tallique est devenu Ă la mode en remplacement des mĂ©taux traditionnels comme lâor, lâargent et le cuivre. Ce zari moderne non authentique est lĂ©ger et plus durable que des productions plus anciennes. En outre, il possĂšde les propriĂ©tĂ©s recherchĂ©es de rĂ©sistance Ă la ternissure et au nouage.
Le faux-zari est fabriqué lorsque des fils de cuivre sont extraits d'alliages de cuivre. Il subit ensuite un processus similaire, sauf que dans ce cas, ils sont électroplaqués avec de l'argent, puis enroulés autour du fil de base et enroulés. Ce type de zari est moins coûteux que le zari pur, car le cuivre galvanisé à l'argent est plus économique.
Le zari mĂ©tallique est une version modernisĂ©e du zari et se dĂ©barrasse des mĂ©taux traditionnels comme lâor, lâargent et le cuivre. Il est rĂ©sistant, durable et lĂ©ger. Il ne ternit pas et conserve son lustre pendant une pĂ©riode de temps considĂ©rable[6] - [7] - [8].
Le zari est utilisé sous différentes formes, telles que les broderies zardozi, kataoki bel[9], mukaish[10], broderies en tilla ou marori[11] broderie en gota[12], borderie en kinari.
La ville de Surate, dans lâĂtat du Gujarat, sur la cĂŽte ouest de lâInde, est le plus grand producteur au monde de tous les types de zari, Ă savoir fils, cordons, dentelles, rubans, bordures, cordelettes, et autres, dont la transmission familiale a perdurĂ© jusqu'Ă aujourd'hui. Il est reconnu comme l'un des artisanats anciens par le gouvernement indien. Des femmes de diffĂ©rentes communautĂ©s et artisans produisent du zari et des assemblages pour le tissage, la broderie, le crochet, le tressage, etc. De plus, environ 100 000 enfants travailleurs produisent du zari en Inde, parfois (mais pas toujours) dans des conditions de servitude pour dettes ou autrement dans des emplois non rĂ©munĂ©rĂ©s [13] - [14].
Références
- Linda Lynton, The sari : styles, patterns, history, techniques, H.N. Abrams, , 208 p. (ISBN 0-8109-4461-8)
- « ۧÙۚێŰȘ ÙÙ Ű§ÙŰźÙÙŰŹ ۧÙŰčŰ±ŰšÙ Â», www.abuhaleeqa.net
- Royale, « The fascinating heritage of Zardozi Embroidery »
- Ăva Ăgnes CsatĂł, Bo Isaksson et Carina Jahani, Linguistic Convergence and Areal Diffusion : Case Studies from Iranian, Semitic and Turkic, Psychology Press, , 175â (ISBN 978-0-415-30804-5, lire en ligne)
- (en) Angus Stevenson, Oxford Dictionary of English, New York, OUP Oxford, , 2064â (ISBN 978-0-19-957112-3, lire en ligne)
- PolkaCoffee, « The History & Manufacturing of Zari », RedPolka.com, Repolka
- Kanwal Jahan, « Process of Thread Making », kanwaljahan.wordpress.com, Kanwal Jahan
- Discovered India, « Zari », discoveredindia, discoveredindia
- It's all about Arts & Crafts, « Katoki Bel », Craft and The Artisans, Craft and The Artisans
- Mukesh or Mukeish, « Mukesh or Mukeish », Utsavpedia, Utsavpedia
- All About Zari, « Tilla or Marori Work », My Textile Notes, My Textile Notes
- An Encyclopaedia on Crafts of India, « An Encyclopaedia on Crafts of India », CoHands, cohands
- https://www.dol.gov/agencies/ilab/reports/child-labor/list-of-products?combine=&tid=All&field_exp_good_target_id=All&items_per_page=10&order=name&sort=asc&page=3
- https://www.dol.gov/sites/dolgov/files/ILAB/goods_translations/EO_India_2014.pdf
Bibliographie
- Banaras brocades, par Anand Krishna, Vijay Krishna, All India Handicrafts Board. Ed. Ajit Mookerjee. Crafts Museum, 1966.