Zaïd Ou Hsaïn Ou Skounti
Zaïd Ouskounti (Zaïd Ou Hsaïn Ouskounti), né vers 1890 à Taskountit dans l’Ighfaman et mort le dans un accident de chasse, est un des chefs de résistance Amazighe du Sud-Est du Maroc.
ⵣⴰⵢⴷ ⵓ ⵙⴽⵓⵏⵜⵉ
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Biographie
Il appartient à une des grandes familles nomades du lignage des Iâchaqen, de la sous-fraction des Aït Taleb, fraction des Aït Aïssa Izem, tribu des Aït Merghad, confédération des Aït Yafelman. Très jeune, il rêve d’être cavalier et guerrier. Son rêve ne tarde pas à se réaliser puisqu’il accompagne son père et l’ensemble des résistants pour combattre l’armée coloniale française aux portes de Boudnib en 1908.
Son père l’envoie pour un temps s’instruire chez le caïd Moha Ou Assou à Midelt. Il y voit défiler des personnalités et des notables locaux et prend connaissance des évènements politiques qui agitent la région et l’ensemble du pays au moment où il est confronté aux appétits coloniaux.
Il épouse deux femmes, Itto Hammou des nomades Aït Aïssa Izem et Aïcha Oussou de Tadighoust et participe à l’ensemble des combats livrés par les résistants à l’armée coloniale française dont notamment: Boudnib (1908), Tafilalet (1918-1919), Todgha (1918-1919), Aït Yaâqoub et Tounfit (1929-1930), Tarda (1930), Tazegzaout (1932), Serdar (1932), Baddou (1933).
Au début des années 1930, il devient l’un des chefs de résistance les plus influents de l’ensemble du Sud-est du Maroc aux côtés de Ali Ou Termoun, Moha Arji, les frères Sidi Ahmed et Sidi Tayebi, entre autres. Il est blessé au combat de Tirga en et en juillet, s’illustre aux combats de Tizi n Oughroum. En août de la même année, il refuse les négociations qui lui sont proposées par les autorités françaises. Les Aït Merghad conduits par Ou Skounti auxquels se joignent d’autres combattants issus des populations du Sud-est se dirigent vers le djebel Baddou (2 921 m) qui devient l’épicentre de la résistance. Les combattants se retranchent sur les flancs de la montagne et sont la cible de l’artillerie lourde et des bombardements de l’aviation suivant un plan militaire élaboré par pas moins de quatre généraux. Après d’âpres combats au cours desquels il y a des centaines de morts, des milliers de têtes de cheptel tués, Ou Skounti est blessé au visage et les résistants ne peuvent plus s’approvisionner en eau et leurs réserves sont épuisées. À sa descente du Baddou, Zaïd Ouskounti est reçu le par Général Giraud à Assoul.
Il est d’abord placé en résidence surveillée à Tadighoust de 1933 à 1937. Sous la pression de membres influents de la fraction des Aït Aïssa Izem, envoyés à lui par les Français, il accepte de devenir caïd du Cercle des Aït Merghad d’Assoul. Il s’établit à Timatdite à 5 km d’Assoul et occupe le poste de caïd jusqu’à son décès tragique le dans un accident lors d’une partie de chasse sur les hauteurs du village d’Aït Brahim dans la vallée moyenne de l’oued Ghéris à laquelle un ami l’avait invité.
Ses interventions
- Le combat de Boudenib, 1908.
- Les combats du Tafilalet, 1918-1919.
- Les combats du Todgha, 1918-1919.
- Les combats d’Aït Yaâqoub et Tounfite, 1929-1930.
- Le combat de Tarda, 1930.
- La Bataille de Tazizaoute, 1932.
- Le combat de Serdrar, 1932.
Le , Zaid Ou Skounti est reçu par le général Giraud puis placé en résidence surveillée à Tadighoust de 1933 à 1937, après il accepte la fonction de caid qu'il assume de 1937 à 1943. Le , il meurt, très probablement assassiné, lors d'une partie de chasse sur les hauteurs d'Aït Brahim dans le Haut-Ghéris, Haut-Atlas oriental.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- La Pacification de l'Atlas Central, , 6 tomes, Paris : Service Historique des Armées, Dossier 3 H 312 (ouvrage anonyme dactylographié)
- M. A. Khettouch, Azour Amokrane ne meurt jamais (roman), Casablanca : Agence de Presse et d'Information, 1991
- A. Guillaume, Les Berbères marocains et la Pacification de l'Atlas central (1912-1934), Paris, Julliard, 1946
- Général Hure, La Pacification du Maroc (1931-1934), Paris, Berger-Levrault, 1952
- Capitaine R. Henry, Une tribu de transhumants du Grand Atlas, Mémoire du CHEAM, no 147, 1937
- Ahmed Skounti, Le sang et le sol. Les implications socioculturelles de la sédentarisation. Cas des nomades Ayt Merghad, thèse de Doctorat, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1995
- L. Voinot, Sur les Traces glorieuses des Pacificateurs du Maroc, Paris, Ch. Lavauzelle, 1939
- Résistances para-nationales chez les Ayt Sokhman et Ayt Yafelman dans le Haut Atlas marocain (1929-1933)
- Trois articles furent publiés en mars 1936 après la mort de Zaïd ou Ahmed par le quotidien La Vigie marocaine. La série a été intitulée : “Zaïd, roi des djicheurs”.
- La France au Maroc