Yva LĂ©ro
Marie Aubertine Angela Yva de Montaigne épouse Léro (née le à La Trinité (Martinique), morte le à Fort-de-France) est une écrivaine française, originaire de Martinique.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 95 ans) Fort-de-France (Martinique, France) |
Nom de naissance |
Marie Aubertine Angela Yva de Montaigne |
Nationalité | |
Activité | |
Conjoint | |
Enfant |
Biographie
Yva de Montaigne a des parents d'ascendance mixte, appartenant à la classe mulâtre de l'île ; son père est ingénieur civil et travaille aux Ponts et Chaussées. Il est également le chef de la loge franc-maçonne locale. De Montaigne et ses neuf frères et sœurs apprécient leur enfance, ils font connaissance de la pauvreté des travailleurs noirs de l'île, qui figurera plus tard dans ses peintures.
De Montaigne contracte un cas grave de paludisme et de maladie parasitaire peu de temps après l'école primaire. Ne pouvant fréquenter le lycée, ses parents l'inscrivent aux cours par correspondance de l'École universelle de Paris pour préparer le baccalauréat. La mort de ses parents oblige de Montaigne à s'installer à Paris pour rejoindre ses aînés. Elle s'inscrit à l'école Pigier, mais quitte avant l'obtention de son diplôme pour chercher un emploi et poursuivre ses études en autodidacte. Elle fait partie du premier groupe d'écrivains noirs antillais à Paris, produisant des œuvres poétiques avant les auteurs de la Négritude[1]. De Montaigne s'implique dans le mouvement féministe international et la défense des droits des femmes.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est messagère pour la Résistance. À la Libération, le mouvement féministe reprend ses activités. Jane Léro, qui deviendra la belle-sœur de Montaigne, participe activement à l'organisation du mouvement et fonde en le Comité de l'Union des Femmes de la Martinique, qui rejoindra l'Union des femmes françaises. Yva est l'une des membres fondatrices de l'organisation[2].
Vers la fin de la guerre, de Montaigne rencontre et épouse Thélus Léro, un mathématicien travaillant à Paris originaire également de la Martinique ; le couple a ensuite trois enfants. Thélus sera sénateur communiste, participant avec Aimé Césaire et d'autres au processus de réforme des anciennes colonies françaises en départements français. Césaire et sa femme, Suzanne, et les Léro deviennent des amis proches. En 1947, Yva Léro assiste au congrès de l'Union des femmes françaises en tant que déléguée pour la Martinique. Plus tard, à leur retour en Martinique, Suzanne et Yva resteront proches, travaillant ensemble sur les droits des femmes.
Après la fin de la guerre, la famille revient en Martinique et Léro commence à publier des recueils de nouvelles. Ses histoires reflètent les couches multiculturelles de la société aux Antilles et se concentrent sur la classe, le sexe et la race et l'imbrication des préjugés. Elle publie une anthologie de sa poésie et un roman. Illustrant ses propres œuvres à l'eau-forte, elle peint des scènes de la vie rurale en Martinique, en s'intéressant aux travailleurs journaliers.
Yva Léro meurt le . Elle est inhumée auprès de son mari, mort le , et de sa fille, l'actrice Cathy Rosier, décédée en 2004.
Ĺ’uvre
- La Plaie, 1957.
- Histoires passées, 1974.
- Peau d’ébène, 1977.
- Douchérie, 1998.
Notes et références
- Lydie Moudileno, L'écrivain antillais au miroir de sa littérature, Éditions Karthala, , 216 p. (ISBN 9782811120733, lire en ligne)
- Rita Bonheur, « Martinique : Sortir la violence du domaine privé », Diversité, no 165,‎ , p. 201-203 (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Éric Mansfield, La symbolique du regard : Regardants et regardés dans la poésie antillaise d'expression française : Martinique, Guadeloupe, Guyane, 1945-1982, Publibook, , 630 p. (ISBN 9782748350128, lire en ligne), p. 347