Yongjia Xuanjue
Yongjia Xuanjue (chinois : 永嘉玄覺) ou Yōka Genkaku (japonais : 永嘉玄覚) ou encore Yōka Daishi est un moine du bouddhisme Chán né en 665 dans le village (à l'époque) de Wenzhou situé en Chine et mort en 713. Il est célèbre pour avoir obtenu le satori en une seule nuit auprès de Huineng. Il reste connu pour sa composition des 78 poèmes qui forment le Shodoka comptant parmi les textes essentiels du Zen[1].
Biographie
Yongjia Xuanjue quitta très jeune sa demeure familiale pour se consacrer à la voie du moine. Il commença par étudier les grands textes du bouddhisme tout en suivant l'enseignement de l'école Tiantai du bouddhisme mahāyāna dont la fondation remonte au vie siècle. Yongjia Xuanjue y pratiqua la méditation chih-kuan propre à l'apaisement préalable du mental (chih signifie « calmer sa pensée » et kuan, « contempler la réalité »[2]). Après avoir étudié le Mahāyāna Mahāparinirvāṇa Sūtra et le Sūtra de Vimalakīrti, il aurait obtenu l'Éveil par lui-même. Il décida néanmoins que sa compréhension devait être certifiée par un maître éminent. Conseillé par Hsan-Lang, il se rendit dans le monastère alors dirigé par Huineng[3] et il connaît l'Éveil au cours de la nuit qu'il passe auprès de lui. À la suite de cela, il compose le Chant de l'immédiat satori (Shodoka) pour exposer sa compréhension de l'Éveil [2].
Yongjia Xuanjue meurt en 713, deux mois après Huineng[2].
Le moine resté une seule nuit
La certification de son Éveil (jap. Inka shomei) donnée par Huineng lors de sa brève rencontre avec Yongjia Xuanjue est rapportée dans les Annales de la transmission de la lampe[3] - [4]. En effet, lorsqu'il rencontre Yongjia Xuanjue, Huineng constate que si ce dernier a connu l'illumination, il n'a cependant pas atteint le véritable Éveil [2]. Il décide donc de le garder auprès de lui pour la nuit, au cours de laquelle il lui transmettra le Dharma. Cet épisode vaudra à Yongjia Xuanjue d'une part l'appellation de Grand Maître Zhenjue (« Maître du Véritable Éveil ») et d'autre part celle de Yishujue (« Maître de l'Éveil en une nuit »)[5].
Références
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- Le Chant de l'immédiat satori, traduction et commentaires de Taisen Deshimaru, éd. Zen-Retz, Paris, 1978, page 8.
- Nguyen Huu Khoa, Petite histoire du Tchan, Paris, Seuil, coll. « Sagesses », , 197 p. (ISBN 978-2-02-029942-8), p. 42-44.
- Jacques Brosse, Les Maîtres zen, Paris, Éditions Albin Michel, Paris, 2012 [1996], p. 113-121. (ISBN 9782226232397)
- Chuandenglu (傳燈錄, 1004) de Daoyuan (道元) compilé au début du XIIIe siècle par Puji (普濟) au Temple de Lingyinsi (靈隱寺) de Hangzhou.
- (en) Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii+1265 (ISBN 978-0-691-15786-3, lire en ligne), p. 1037.