Yab-yum
Yab-yum est un terme tibétain qui signifie « pÚre-mÚre » et désigne l'union entre une divinité mùle (yab) et sa shakti ou parÚdre (yum)[1].
Signification
Yab-yum est un couple de divinités du tantrisme tibétain couramment présent dans le bouddhisme vajrayana. Ils sont généralement représentés en position union du lotus symbolisant l'imbrication non-duelle des deux principes masculin (représentant la compassion, les moyens adaptés ou habiles ou méthode) et féminin (représentant la sagesse, la vacuité).
Le terme yabyum est d'ailleurs utilisĂ© comme synonyme de la position de l'union du lotus. Pour les tibĂ©tains il y a dans le yab-yum deux suggestions : l'union sexuelle[2] et l'union symbolique dâune vĂ©ritĂ© spirituelle profonde, la vĂ©ritĂ© de lâinsĂ©parable union de lâamour et de la sagesse. Ce symbolisme concerne donc le plus haut niveau dâexpĂ©rience spirituelle, le niveau de lâĂ©veil oĂč finalement lâamour et la sagesse sont complĂštement intĂ©grĂ©s. Il est Ă©vident que pour le moine ou la nonne cette union ne sera que symbolique.
Origine
Le yab-yum tibĂ©tain provient d'Inde. La notion de yab-yum dans l'optique bouddhique est distincte de celle prĂ©sentĂ©e dans l'hindouisme. MĂȘme si on peut trouver une certaine similaritĂ© dans l'iconographie, la vue bouddhique dans cette approche yab-yum est spĂ©cifique et distincte de l'approche hindouiste tantrique. L'identification Ă un aspect yab-yum vise comme support de mĂ©ditation, essentiellement Ă se libĂ©rer de la souffrance et dĂ©velopper le potentiel d'Ă©veil propre Ă chaque ĂȘtre. Il existe possiblement certains emprunts au tantrisme hindouiste, oĂč l'on retrouve aussi ces divinitĂ©s enlacĂ©es, la dĂ©esse reprĂ©sentĂ©e Ă©tant alors Shakti et son pendant masculin Shiva.
Notes et références
- Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, (ISBN 2-221-01258-5).
- Longchenpa, la liberté naturelle de l'esprit, éditions du Seuil, coll. « Points. Sagesses » no 66, Paris, 1994.
- Vara aux quatre faces, quatre bras et trois yeux sur la face, Ă la peau bleu, portant une coiffe Ă cinq crĂąnes, un arc tendu et sa flĂšche, une grande hache, un sabre et un bol fait de crĂąne humain, embrasse sa parĂšdre Vidiarajni. Elle est de couleur brun foncĂ©, porte un arc tendu et sa flĂšche, et dans la pose de l'embrassement. Au pourtour figurent les corps de mĂ©tamorphose de Vajra et six des 84 mĂ©tamorphoses Ă©mĂ©rites. RĂ©fĂ©rence : Fan Jinshi (rĂ©dac. en chef) et al. (photogr. Zhang Weiwen), Les Ćuvres remarquables de l'art de Dunhuang, coll. « Patrimoine mondial », 2007, 128 p., 28 cm (ISBN 978-7-80069-775-3), p. 7.