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Xiahou Dun

Xiahou Dun (ć€äŸŻæƒ‡) (163 – ), ou Hia-heou Touen en EFEO (chinois traditionnel et simplifiĂ© : ć€äŸŻæƒ‡ ; pinyin : XiĂ hĂłu DĆ«n), avait pour surnom social Yuanrang (ć…ƒèź“) et Ă©tait un gĂ©nĂ©ral et lettrĂ© chinois de la fin de la dynastie Han et du dĂ©but de la pĂ©riode des Trois Royaumes. Il Ă©tait l’homme de confiance principal de son cousin, le Premier ministre Cao Cao. La perte de son Ɠil gauche (qu'il aurait mangĂ©) lors d’une bataille lui vaut un surnom, « Xiahou le borgne », qu’il dĂ©testait particuliĂšrement. Il est connu au Japon sous le nom de Kakƍton Ganjƍ et en CorĂ©e sous celui de Hahudon Weonyang et a Ă©tĂ© immortalisĂ© dans le roman Ă©pique des Trois Royaumes.

Xiahou Dun
Xiahou Dun avalant son propre Ɠil qu'une flĂšche a crevĂ©. Illustration tirĂ©e d'une Ă©dition de l'Histoire des Trois Royaumes de la dynastie Qing.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom posthume
ćż äŸŻ
Activité
Enfant
Xiahou Mao (en)
ParentĂšle
Xiahou Ying (en) (ancĂȘtre)
Cao Song (oncle)
Xiahou Yuan (cousin germain)
Autres informations
Grade militaire

Si les annales historiques dĂ©peignent surtout sa grande droiture, sa modestie, sa gĂ©nĂ©rositĂ© et son profond dĂ©sintĂ©rĂȘt pour les richesses, la tradition populaire en a plutĂŽt fait un courageux et loyal gĂ©nĂ©ral, qui prĂ©fĂšre avaler son propre Ɠil que de laisser un morceau de son corps sur le champ de bataille.

Cao Cao et Xiahou Yuan Ă©taient ses cousins.

Biographie[1]

La date de naissance de Xiahou Dun est incertaine et nous ne connaissons pas son Ăąge Ă  la date de sa mort. Nous savons seulement qu’il naquit dans la rĂ©gion de Qiao (prĂ©fecture de Pei) et qu’il Ă©tait un descendant de Xiahou Ying. En outre, aucune date de ses actions n’est donnĂ©e avant 207, date Ă  laquelle ses contributions Ă  l’Empire furent officiellement enregistrĂ©es.

Adolescent, il a la rĂ©putation de suivre consciencieusement ses Ă©tudes et d’avoir un sens de la justice poussĂ© Ă  l’extrĂȘme : Ă  14 ans, il tue quelqu’un qui avait insultĂ© son maĂźtre.

En 190, Xiahou Dun se place ensuite au service de son cousin, Cao Cao, avant mĂȘme que celui-ci ne commence son ascension au pouvoir et le suit dans toutes les batailles. Une fois que Cao Cao ait reçu le titre de « gĂ©nĂ©ral vigoureux » (ć„źæ­Šć°‡è», fĂšn wǔ jiāngjĆ«n), il fait de Xiahou Dun son conseiller militaire et l’envoie Ă  Baima, puis plus tard le promet au rang de « colonel qui repousse les ennemis » (折æČ–æ Ąć°‰, zhĂ©chƍng xiĂ owĂši). Xiahou Dun reçoit le poste de gouverneur de la prĂ©fecture de Dong.

Lorsque Cao Cao part guerroyer contre Tao Qian, il ordonne Ă  Xiahou Dun d’aller en garnison Ă  Puyang. Zhang Miao, un des commandants de Cao Cao, saisit l’occasion pour trahir ce dernier et rejoindre LĂŒ Bu. Les troupes de Zhang Miao Ă©taient postĂ©es prĂšs de la ville de Juancheng, oĂč vivait la famille de Cao Cao. Xiahou Dun part Ă  la rescousse avec une petite armĂ©e et croise en chemin les troupes de LĂŒ Bu et les force Ă  battre en retraite. LĂŒ Bu profite de l’absence de Xiahou Dun pour prendre Puyang et ses rĂ©serves. Il envoie ensuite les commandants de la ville auprĂšs de Xiahou Dun afin de nĂ©gocier une trĂȘve. Xiahou Dun tombe dans le piĂšge et est pris en otage. Les rebelles demandent une grosse rançon et Han Hao, un des commandants de Xiahou Dun, donne l’ordre de poster ses troupes en face du campement de ce dernier et propose une rencontre avec les commandants rebelles. Il leur hurle : « Ô vils traĂźtres ! Quel courage que de prendre un gĂ©nĂ©ral en otage ; cela vous mĂšnera Ă  votre perte ! J’ai reçu ordre d’éliminer les rebelles et plutĂŽt sacrifier un gĂ©nĂ©ral que de vous laisser vous Ă©chapper ! ». Il se tourne ensuite vers Xiahou Dun en pleurant : « Je ne puis rien faire pour vous, la loi de l’Empire me l’interdit ! ». Il ordonne alors Ă  ses hommes d’attaquer. Voyant que l’otage ne semblait avoir aucune valeur aux yeux de leurs assaillants, les rebelles libĂšrent immĂ©diatement Xiahou Dun et demandent pardon en disant : « Nous ne dĂ©sirions qu’un peu d’argent Ă  dĂ©penser. ». Han Hao, aprĂšs les avoir rĂ©primandĂ©, les fait exĂ©cuter. Cao Cao fait l’éloge de Han Hao de la maniĂšre suivante : « VoilĂ  un exemple que dix mille gĂ©nĂ©rations pourront suivre ! » et dĂ©crĂšte que dĂ©sormais, s'il devait y avoir une prise d’otage, Ă  la fois rebelles et otages seraient exĂ©cutĂ©s. DĂšs lors, il n’y eut plus de problĂšmes du mĂȘme genre.

Lorsque Cao Cao revint de Xuzhou, Xiahou Dun le suit pour attaquer LĂŒ Bu et reçoit une flĂšche dans l’Ɠil gauche lors d’une bataille. Selon le Wei LĂŒe[2], cette mĂ©saventure lui valut le surnom de « Xiahou le borgne » (ç›Čć€äŸŻ), mĂĄng XiĂ hĂłu) qu’il dĂ©testait particuliĂšrement si bien que lorsqu’il se voyait dans un miroir, il renversait celui-ci Ă  terre.

Il est promu gouverneur de Chenliu et de Jinyin et reçoit le titre de « gĂ©nĂ©ral qui Ă©tablit la vaillance » (ć»șæ­Šć°‡è», jiĂ n wǔ jiāngjĆ«n), puis est anobli sous le titre de marquis de Gao'an (é«˜ćź‰é„‰äŸŻ, Gāoān xiāng hĂłu). Lorsqu’il officiait Ă  l’époque, il arrivait parfois qu’il y ait des inondations et des invasions de sauterelles. Il fait construire un barrage sur la riviĂšre et utiliser son lit fertile comme terrain agricole. Durant les travaux, il donne lui-mĂȘme l’exemple en s’attelant Ă  la tĂąche en portant les charges sur le dos Ă  la maniĂšre des paysans. Xiahou Dun est promu plus tard gouverneur de He’nan.

À la suite de la conquĂȘte de He'bei, Cao Cao doit affronter Yuan Shao. AprĂšs avoir capturĂ© la ville de Ye de Yuan Shao, il confĂšre Ă  Xiahou Dun le titre de « gĂ©nĂ©ral qui soumet les vagues » (äŒæłąć°‡è», fĂș bƍ jiāngjĆ«n) ainsi que le droit sur ses terres de haute et de basse justice.

En la 12e annĂ©e de Jian an (207), il est dĂ©cidĂ© que ses actions futures devraient ĂȘtre officiellement enregistrĂ©es et on ajouta 1 800 nouveaux foyers aux 2 500 de son fief. En la 21e annĂ©e de Jian an (216), aprĂšs la campagne de Cao Cao contre Sun Quan, il reçoit le commandement de 26 unitĂ©s d’armĂ©e ainsi que l’ordre de s’établir en garnison Ă  Juchao. Cao Cao le rĂ©compense de ses actions avec des musiciens et des danseuses et lui dit : « Wei Jiang avait uni les tribus barbares et ses actions ont Ă©tĂ© inscrites dans le mĂ©tal et la pierre. Quant Ă  toi, tu mĂ©rites encore bien plus ! »

En la 24e annĂ©e de Jian'an (219), Cao Cao inflige une dĂ©faite aux troupes de Liu Bei Ă  Mopi. Cao Cao voyageait souvent dans le mĂȘme chariot que Xiahou Dun et ce dernier avait mĂȘme l’autorisation de visiter Cao Cao dans ses quartiers d’habitation. Xiahou Dun Ă©tait le gĂ©nĂ©ral favori de Cao Cao qui avait pour lui de grandes ambitions et une intimitĂ© particuliĂšre. Xiahou Dun recevait ses titres directement de l’empereur des Han, tandis que les autres gĂ©nĂ©raux de Cao Cao les recevaient au nom du royaume de Wei dont Cao Cao Ă©tait le dirigeant. Selon le Livre du Wei[3], Xiahou Dun demanda un titre venant de cet Ă©tat pour prouver sa fidĂ©litĂ© Ă  Cao Cao. Cao Cao lui dit : « Les bons dirigeants sont ceux qui apprennent de leurs conseillers, mais les meilleurs dirigeants sont ceux qui lient des liens d’amitiĂ© avec leurs conseillers. Les conseillers sont des hommes qui ont de grands talents. Un Ă©tat aussi petit que le Wei est indigne d’un conseiller de ta trempe ! » NĂ©anmoins Xiahou Dun insiste et Cao Cao lui accorde le titre de « gĂ©nĂ©ral de l’avant-garde » (ć‰ć°‡è», qiĂĄn jiāngjĆ«n) .

Xiahou Dun supervise ensuite le retour des troupes Ă  Shouchun et s’établit en garnison Ă  Zhaoling. À la mort de Cao Cao, Cao Pi prend sa succession, se nomme Empereur, et confĂšre Ă  Xiahou Dun le titre de « gĂ©nĂ©ral suprĂȘme » (ć€§ć°‡è», dĂ jiāngjĆ«n). Quelques mois aprĂšs sa nouvelle nomination, Xiahou Dun meurt. Il reçoit Ă  titre posthume le titre de « marquis loyal » (ćż äŸŻ, zhƍng hĂłu). Son fils Xiahou Chong hĂ©rite de ses terres et titres. Cao Pi, en l’honneur des services rendus par Xiahou Dun de son vivant, anoblit tous ses sept fils et petits-fils et offre 1 000 foyers de plus Ă  sa famille. Il confĂšre le titre de « marquis du domaine impĂ©rial » (é—œć…§äŸŻ, guān nĂši hĂłu) Ă  tous les fils et Ă  deux petits-fils.

Les chroniques retiennent principalement sa grande intĂ©gritĂ©, son application aux Ă©tudes ainsi que son amour du peuple. Xiahou Dun n’hĂ©sitait jamais Ă  travailler au milieu des paysans. En outre, malgrĂ© sa charge militaire, il invitait souvent son maĂźtre Ă  son campement pour poursuivre ses Ă©tudes. La chronique le dĂ©peint comme ayant eu une vie trĂšs austĂšre, mais toujours gĂ©nĂ©reux envers les autres. Peu soucieux d’accumuler les bĂ©nĂ©fices de sa charge, il prĂ©fĂ©rait les distribuer au peuple. Lorsque les impĂŽts n’étaient pas suffisants, il puisait dans sa propre poche. Malheureusement, Ă  la mort des petits-fils de Xiahou Dun, sa lignĂ©e s’éteint. En 266, Sima Yan publie un Ă©dit dans lequel il reconnaĂźt les mĂ©rites et les contributions qu’avait apportĂ© Xiahou Dun Ă  la dynastie Wei et demande Ă  faire rechercher toute la famille proche de Xiahou Dun pour la rĂ©compenser.

Tradition populaire d’aprùs le roman Les Trois Royaumes

La scĂšne la plus connue des Trois Royaumes oĂč figure Xiahou Dun est celle oĂč il perd son Ɠil[4].

Lors d’une bataille contre les troupes de LĂŒ Bu, Xiahou Dun se battait en duel avec Gao Shun et avait l’avantage. Soudain, un autre gĂ©nĂ©ral de LĂŒ Bu, Cao Xing, lui tira une flĂšche qui se logea dans son Ɠil gauche. Xiahou Dun arracha la flĂšche au bout de laquelle pendait le globe oculaire. Il prononça alors une des phrases cultes du roman : « Essence de mon pĂšre et sang de ma mĂšre, je ne puis jeter ceci ! » (ă€Œçˆ¶çČŸæŻèĄ€ïŒŒäžćŻæŁ„äčŸïŒă€, fĂč jÄ«ng mǔ xiě, bĂčkě qĂŹ yě !). Il porta la flĂšche Ă  sa bouche et avala son propre Ɠil. Il chargea ensuite Cao Xing et l’étendit raide mort d’un coup de sa lance dans le visage. Le spectacle laissa les deux camps bouche-bĂ©e. Malheureusement, les troupes de Cao Cao perdirent la bataille


Voir aussi

Notes et références

  1. ChĂ©n ShĂČu et PĂ©i SƍngzhÄ«, Chroniques des Trois Royaumes (侉朋濗, SānguĂłzhĂŹ), Chronique des WĂši, livre 9 - (zh) Disponible sur Wikisource
  2. 魏畄, WĂši Lǜe
  3. 魏曞, WĂši shĆ« - (zh) Disponible sur Wikisource
  4. äž‰ćœ‹æŒ”çŸ©, SānguĂł yǎnyĂŹ), Chapitre 18 - (zh) Disponible sur Wikisource

Sources

  • Sanguozhi - Chroniques des Trois Royaumes
  • Sanguoyanyi - Histoire des trois royaumes

Articles connexes

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