Xenodochium
Un xenodochium (pluriel xenodochia ; du grec ancien : ξενοδοχεῖον / xenodokheîon, « lieu pour étrangers, auberge ») était une institution annexée à un monastère ou à la maison de l'évêque, et destinée à offrir asile et assistance aux étrangers en voyage, et particulièrement aux pèlerins, ainsi que le recommandait le canon LXXV du concile de Nicée[1].
On parlait aussi de nosodochomium[2] pour les malades et de gerontocomium pour les vieillards[3].
Les xenodochia médiévaux tenaient à la fois de l'hostellerie pour l'accueil des pèlerins et autres voyageurs, de l'hospice pour les vieillards et les pauvres et de l'hospital pour les malades.
Exemples
- En France, le xenodochium de Lyon (545) fondé par le roi Childebert Ier (vers 497-558) et sa femme Ultrogothe[4] et le xenodochium d'Autun (vers 603) fondé par la reine Brunehaut (vers 547-613) avec l'aide de l'évêque d'Autun Syagrius et confirmé par des privilèges pontificaux délivrés par Grégoire le Grand[5] précédèrent la maison hospitalière, ultérieurement connue sous le nom d'Hôtel-Dieu, fondée en 651 par l'évêque de Paris Landericus dans l'île de la Cité.
- A Jérusalem, il existait au XIIe siècle une fondation des commerçants d'Amalfi qui comprenait un xenodochium pour les hommes, dédié à Sainte-Marie-Latine, et placé sous la responsabilité de frère Gérard et un autre pour les femmes, dédié à Sainte-Marie-Madeleine, sous la responsabilité d'une noble dame sœur Agnès[6]. Sans doute pour prendre ses distances avec les Amalfitains[7], Frère Gérard, entre 1070 et 1080, fait bâtir un nouveau xenodochion dédié dans un premier temps à Saint Jean l'Aumônier avant de l’être à Saint Jean-Baptiste[8]. Ce fut le lieu qui vit la naissance de la congrégation des Hospitaliers avant de devenir l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Références
- Alain Montandon, Lieux d'hospitalité: hospices, hôpital, hostellerie, 2001, page 183
- Mémoire couronné par la Société des sciences, belles-lettres et arts de Macon, en 1812, sur la question suivante : « Les anciens avoient-ils des établissemens publics en faveur des indigens, des enfans orphelins ou abandonnés, des malades et des militaires blessés, et s'ils n'en avaient point, qu'est-ce qui en tenait lieu ? », Pierre-François Percy, Ambroise Mathis Louis Willaume, 1812
- Histoire de Rochefort, contenant l'etablissement de cette ville de son port et arsenal de marine et les antiquitez de son chateau, Masson, 1733
- « Lyon, église Notre-Dame-de-la-Saunerie » sur le site care.huma-num.fr.
- Nathalie Verpeaux, « Saint-Andoche et Saint-Jean-le-Grand d'Autun au Moyen Âge : Difficultés et apports de la comparaison » dans Hypothèses 2005/1 (8), p. 213-224.
- Alain Demurger (2013) p. 44-47
- B. Galimard Flavigny, 2006, p. 17
- Alain Demurger (2013) p. 50-53
Sources
- Alain Beltjens, Auux origines de l'ordre de Malte, De la fondation de l'Hôpital de Jérusalem à sa transformation en ordre militaire, Alain Beltjens éditeur, 1995
- Alain Beltjens, « Le récit d'une journée au grand hôpital de Saint-Jean de Jérusalem sous le règne des derniers rois latins ayant résidé à Jérusalem o le témoignage d'un clerc anonyme conservé dans le manuscrit Clm 4620 de Munich », Buletin de la Société de l'histoire et du patrimoine de l'ordre de Malte, 14 (2004)
- Alain Demurger, Les Hospitaliers, de Jérusalem à Rhodes, 1050-1317, Tallandier, 2013, 574 p. (ISBN 979-10-210-0060-5)
- Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'ordre de Malte, Perrin, Paris, 2006
Annexes
Liens externes
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