Winnipeg Grain Exchange
Le Winnipeg Grain Exchange (bourse aux grains de Winnipeg) est un marché à terme créé en 1887 dans la capitale du Manitoba, centre mondial des céréales à la fin du XIXe siècle[1], pour permettre aux opérateurs de la filière céréale, cultivateurs, industriels et négociants, d'anticiper sur l'évolution des cours des céréales.
Histoire
Créé par l'initiative privée[1], le Winnipeg Grain Exchange a pour premier président Daniel Hunter McMillan, un officier supérieur qui a participé à l'écrasement de la révolte menée par le métis Louis Riel, puis a fondé une entreprise de minoterie à Winnipeg en 1874. Cette fois, la Winnipeg Grain Exchange a fourni un mécanisme de couverture des risques pour l'économie canadienne, faisant des Prairies une région économique florissante[1].
Alors que son concurrent nord-américain bénéficiait déjà des services des bourses aux grains de Chicago et de Minneapolis[1], l'exportateur de céréales canadien se heurtait au chaos qui existait donc dans la gradation des différentes qualités de céréales[1]. Les transports et la manutention étaient lents et coûteux[1] et le manque de silos obligeait l'exportateur à jeter les céréales invendues[1].
Le Winnipeg Grain Exchange offre à ses membres un espace de négociation, au sein d'un vaste bloc de douze étages, le « Grain Exchange building », où se trouvent réunis les bureaux de toutes les sociétés travaillant sur le marché des céréales[1]. Dans cet immeuble, où l'on peut accéder à la documentation, aux statistiques et aux chiffres fournis par la Bourse, se commercialise alors la presque totalité des récoltes canadiennes de céréales. On vient acheter, exporter, emprunter, assurer et affréter[1]. Des téléscripteurs installés à l'intérieur affichent en temps réel les fluctuations de prix aux Bourses de Chicago, Minneapolis et Liverpool. Une chambre arbitrale a été instituée pour régler à l'amiable les litiges qui peuvent opposer deux des membres du « Grain Exchange ».
Par ailleurs, une « Lake snippers clearance association » regroupant les exportateurs qui ont pour activité de charger des céréales à la Tête des Lacs[1], territoire qui inclut les deux grands ports de céréales, Port Arthur et Fort William, situés au bord du Lac Supérieur, à destination de Montréal[1] pour l'exportation vers l'Europe, ou des ports américains comme Chicago et Milwaukee pour l'exportation vers les États-Unis[1].
La « Lake snippers clearance association » s'occupe de tous les détails techniques en hiver, lorsque le gel empêche toute navigation, et que le transport des céréales se fait par le chemin de fer jusqu'à Halifax ; seul port canadien libre des glaces l'hiver sur une distance de 3500 km[1].
Conflits avec les agriculteurs
L'Association locale de la Territorial Grain Gower' Association (TGGA) à Sintaluta a été préoccupée par le fonctionnement de la bourse aux grains de Winnipeg. Ils persuadèrent le gouvernement fédéral de nommer un « chien de garde » pour s'assurer que la bourse réservait un traitement honnête aux producteurs de grain et envoyèrent Edward Alexander Perdrix à Winnipeg en janvier-février 1905, en mission d'observation. Edward déclara au terme de son observation que la Winnipeg Grain Exchange n'était donc apparemment pas intéressée par les agriculteurs.
Références
- "Le Winnipeg Grain Exchange et la Commercialisation des céréales canadiennes" par J. L. Junod licencié es sciences commerciales et économiques
Voir aussi
Bibliographie
- "The Grain Merchant: An Illustrated History of the Minneapolis Grain Exchange", par Dave Kinnen, Aton Historial Society Pressa, 2006.