Winders
Les winders désignent les personnes adhérant à un sociostyle nouveau, caractérisé par une attitude décontractée envers leur réussite sociale. Ce terme a été utilisé pour la première fois dans un article du sociologue américain John W. Leigh, « Vers de nouvelles formes de succès social »[1], qui retraçait les différentes attitudes prises par les élites américaines au cours de ces dernières décennies : Yuppies, Golden boys, bobos...
Les winders (contraction de l'expression windy-winners, en référence à leur façon plus légère et « aérienne » de vivre leur propre réussite sociale) s'inscrivent, de ce point de vue, dans la série des sociotypes tels que les bobos, les métrosexuels, les DINK[2], ou encore les Scupies[3].
Description
L'analyse du phénomène des winders a été initiée par les travaux consacrés aux élites par le sociologue Michael Hartmann[4] et par les sociologues du travail Peter Meiskins et Peter Whalley[5], qui analysent les nouvelles façons de vivre la réussite sociale.
Dans leur ouvrage Remettre le travail à sa place : une Révolution pacifique[6], Meiskins et Whalley indiquent que les winders seraient moins agressifs dans leur approche du succès professionnel, et moins soucieux de manifester leur réussite par des signes extérieurs, par rapport à leurs alter-ego les Yuppies ou même les bobos. Notamment, les winders sont décrits comme l'un des avatars de l'individu post-moderne, correspondant au changement de paradigme entre la sociologie bourdieusienne et les analyses de Bernard Lahire : culturellement « omnivore », ils sont également peu idéologisés et ne cherchent pas à concilier les injonctions normatives contradictoires. Moins marqués sociologiquement (bourgeois) et politiquement (à gauche), ils sont considérés par certains analystes[7] comme étant sur la voie de se substituer aux bobos.
Notes
- John W. Leigh, SIU, Moving towards new forms of social success 2008
- DINK : Dual Income No Kids, voir la page Wikipédia anglaise
- Scupie : Socialy Conscious Yuppie, voir la page Wikipédia anglaise
- Michael Hartmann, The Sociology of Elites 2007, Routledge
- Conversations with the Experts, 2002, Boston College
- (en) Peter Meiskins et Whalley, Peter, Putting Work in Its Place : a Quiet Revolution, Ithaca, NY, Cornell University Press, , 188 p., poche (ISBN 978-0-8014-8952-5, OCLC 48046299, LCCN 2001005803, lire en ligne)
- Étude de l'Institut TNS consacrée aux winders Gone with the winder
Liens externes
- Moving Towards New Forms of Social Success, John W. Leigh, 2008, Southern Illinois University
- « Le winder : remplaçant du bobo ? », Explorateur de tendances.com, 2009
- « Sociologie : la tendance des winders », Le Post
- Gone with the Winder, étude marketing de l'institut TNS, 2009
- Tapping the Power of the Winder, Intothetrend.com, 2009
- The Winder: blowing the Bobo aside, Nowpublic.com, (Oct. 11, 2010)