William Russell (1767-1840)
William Russell ( – ), membre de l'aristocratique famille des Russell et longtemps membre du Parlement, n'a guère eu l'occasion de se faire connaître du grand public avant la fin de sa carrière politique, jusqu'à ce que, en 1840, il soit assassiné dans son sommeil par son valet, le Suisse François Benjamin Courvoisier.
Membre du 8e Parlement du Royaume-Uni 8e Parlement du Royaume-Uni (d) Tavistock (d) | |
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Membre du 6e Parlement du Royaume-Uni 6e Parlement du Royaume-Uni (d) Tavistock (d) | |
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Membre du 5e Parlement du Royaume-Uni 5e Parlement du Royaume-Uni (d) Tavistock (d) | |
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Membre du 4e Parlement du Royaume-Uni 4e Parlement du Royaume-Uni (d) Tavistock (d) | |
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Membre du 3e Parlement du Royaume-Uni 3e Parlement du Royaume-Uni (d) Surrey (en) | |
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Membre du 2e Parlement du Royaume-Uni 2e Parlement du Royaume-Uni (d) Surrey (en) | |
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Membre du 1er Parlement du Royaume-Uni 1er Parlement du Royaume-Uni (en) Surrey (en) | |
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Membre du 18e Parlement de Grande-Bretagne (d) Surrey (en) | |
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Membre du 17e Parlement de Grande-Bretagne (d) 17e Parlement de Grande-Bretagne (d) Surrey (en) | |
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Membre du 16e Parlement de Grande-Bretagne (d) 16e Parlement de Grande-Bretagne (d) Surrey (en) | |
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Ce fait divers sanglant a inspiré à Charles Dickens une partie de l'intrigue de son roman, Barnaby Rudge.
Assassinat de Lord William Russell par Courvoisier
Au matin du , Sarah Mancer, la femme de chambre de Lord Russel, découvre les étages inférieurs de la demeure en grand désordre. Craignant qu'un cambriolage n'ait eu lieu, elle court prévenir le valet de chambre, François Benjamin Courvoisier, qu'elle trouve chez lui déjà tout habillé.
Tous deux se rendent dans la chambre de Lord Russell. Courvoisier ouvre les volets, comme il le faisait chaque matin, ce qui permet à Sarah Mancer de découvrir que son maître a été assassiné.
Le valet attire l'attention de la police, qu'ils ont appelée, sur les dégâts qu'a subi la porte de son office, qui semblent indiquer que le crime a été commis par un étranger à la maisonnée. Mais la police découvre bientôt divers objets volés à l'intérieur même de la résidence, ce qui lui semble au contraire indiquer la culpabilité d'un occupant de la demeure.
Une fouille plus approfondie permet de retrouver d'autres objets derrière le lambris et dans l'office de Courvoisier, ainsi qu'un tournevis qui a manifestement été utilisé pour ouvrir le meuble contenant l'argenterie et abimer la porte de l'office.
Courvoisier est alors arrêté, et son procès commence ; il est défendu par Charles Phillips, un avocat qui réussit à mettre en difficulté l'accusation du fait de manque de preuves patentes, jusqu'au moment où d'autres pièces d'argenterie dérobées chez Lord Russell sont retrouvées dans un hôtel français de Leicester Square. Lorsqu'il apprend cette découverte, Courvoisier craque et avoue à son avocat à la fois le vol et le meurtre, tout en lui demandant de continuer à plaider non coupable. C'est ce que fait l'avocat, bien qu'il sache que le coupable est son client. Ceci lui vaudra de violentes critiques après le procès, certains journaux l'accusant d'avoir cherché à reporter la culpabilité du meurtre sur une servante, bien que les transcriptions montrent qu'il avait expressément réfuté toute allégation en ce sens durant le procès.
Il ressort de la confession de Courvoisier que Lord Russell s'était rendu compte du vol de son argenterie et avait ordonné à son valet de démissionner. Plutôt que de perdre sa situation, celui-ci avait alors décidé d'assassiner son maître pour dissimuler son vol.
On a dit que Courvoisier avait lu le roman de William Harrison Ainsworth, Jack Sheppard dans les jours précédant le meurtre, et certains articles de presse ont laissé entendre que l'apologie que fait le roman de la vie du malfaiteur Jack Sheppard avait amené Courvoisier à tuer Lord Russell.
Le , François Benjamin Courvoisier est pendu en public devant la prison de Newgate. Parmi les quelque 40 000 spectateurs se trouve Charles Dickens.
Également présent se trouve le romancier William Makepeace Thackeray, qui écrira plus tard un essai contre la peine capitale, On Going to See a Man Hanged (« En allant voir un homme se faire pendre »). Il écrit :
« Je m'en suis revenu ce matin avec le dégoût du meurtre, mais c'était le dégoût du meurtre que je venais de voir commettre... Je me sens honteux et souillé par la curiosité brutale qui m'a conduit en ce lieu[1]. »
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lord William Russell » (voir la liste des auteurs).
- Citation originale : I came away that morning with a disgust for murder, but it was for the murder I saw done ... I feel myself shamed and degraded at the brutal curiosity that took me to that spot.
Bibliographie
- (en) The Parliaments of England par Henry Stooks Smith (1re édition publiée en trois volumes 1844-50), seconde édition annotée (en un volume) par F.W.S. Craig (Political Reference Publications, 1973) hors copyright
- (en) The Times, (Middlesex registration), (Surrey registration) et (Great Middlesex Meeting).
- (en) David Mellinkoff, The Conscience of a Lawyer (St. Paul, Minnesota: West Publishing, Co., 1973), 304 pages. Étude des problèmes juridiques auxquels l'avocat de Courvoisier, Charles Phillips, a été confronté lors de la défense de son client.
- (en) Michael Diamond, Victorian Sensation, (Anthem Press, 2003) (ISBN 1-84331-150-X), pp. 154–158. Compte-rendu du procès de Courvoisier.
- Herbert Candy, "Old Haslemere", The Gentleman's Magazine, Vol CCLXXVI, janvier-, p. 208
Liens externes
- (en) Carrière politique et contributions parlementaires de Lord William Russell, sur hansard.millbanksystems.com (consulté le )
- (en) Information sur l'affaire dans The Newgate Calendar, sur exclassics.com (consulté le )
- (en) Information sur l'affaire dans The Tablet, sur thetablet.co.uk (consulté le )