William K. Black
William Kurt Black (né le à Dearborn au Michigan) est un avocat et universitaire américain. Il a aussi été régulateur.
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William Kurt Black |
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Université du Michigan University of Michigan Law School (en) Université de Californie à Irvine |
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William Black est un spĂ©cialiste de la criminalitĂ© en cols blancs, des finances publiques, de la rĂ©gulation bancaire et financiĂšre et de nombreux sujets juridiques et Ă©conomiques (white-collar crime, public finance). Il est Ă lâorigine du concept de « fraude patronale » (control fraud), qui traduit une situation oĂč un dirigeant utilise lâentreprise quâil dirige comme arme pour frauder et un bouclier pour se protĂ©ger des Ă©ventuelles poursuites judiciaires.
De son livre Une fraude presque parfaite : le pillage des caisses dâĂ©pargne amĂ©ricaines par leurs dirigeants (titre original : The best way to rob a bank is to own one), George Akerlof, Prix Nobel dâĂ©conomie 2001, dit quâil deviendra un "classique"[1]. William Black est connu pour ses explications du rĂŽle de la fraude dans la Crise des Savings and loan et la Crise des subprimes.
Formation
Bill Black est diplĂŽmĂ© de lâĂ©cole de droit de lâuniversitĂ© du Michigan (University of Michigan Law School) et a fait sa thĂšse Ă lâuniversitĂ© de Californie Ă Irvine.
Actuellement, il occupe un poste de professeur associĂ© Ă lâuniversitĂ© du Missouri Ă Kansas City, oĂč il enseigne lâĂ©conomie (au dĂ©partement dâĂ©conomie) et le droit (Ă lâĂ©cole de droit). Avant cela, Bill Black a enseignĂ© Ă lâuniversitĂ© de Santa Clara, Ă la LBJ School of Public Affairs de lâuniversitĂ© du Texas Ă Austin et a dirigĂ© de 2005 Ă 2007 the Institute for Fraud Prevention.
Quand il Ă©tait rĂ©gulateur, Bill Black a occupĂ© le poste de directeur du service contentieux de la Federal Home Loan Bank Board (FHLBB) de 1984 Ă 1986, celui de directeur adjoint de la Federal Savings and Loan Insurance Corporation (FSLIC) en 1987, puis celui de vice-prĂ©sident et avocat gĂ©nĂ©ral de la Federal Home Loan Bank of San Francisco de 1987 Ă 1989, qui rĂ©gulait certaines des plus grandes caisses dâĂ©pargne des Ătats-Unis.
Le scandale des Savings and Loan
Dans les annĂ©es 1980-1990, Bill Black a jouĂ© un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la crise dite des « Savings and Loan » (en) en rĂ©vĂ©lant que certains membres du CongrĂšs amĂ©ricain avaient Ă©tĂ© corrompus par des dirigeants de caisses dâĂ©pargne. Il prit des notes durant la rĂ©union des cinq de Keating qui plus tard allaient ĂȘtre rendues publiques par la presse et dĂ©clenchĂšrent lâouverture dâune enquĂȘte du CongrĂšs.
DâaprĂšs Bill Moyers :
« Lâancien directeur de lâinstitut pour la prĂ©vention de la fraude enseigne dĂ©sormais lâĂ©conomie et le droit Ă lâuniversitĂ© du Missouri de Kansas-City. Pendant la crise des Savings and Loan, câest lui qui a accusĂ© le Speaker de lâĂ©poque â Jim Wright â et cinq sĂ©nateurs amĂ©ricains dont John Glenn et John McCain dâaccorder un certain nombre de services et de faveurs Ă des caisses dâĂ©pargne en Ă©change de contributions financiĂšres et autres avantages. Les sĂ©nateurs sâen sortirent avec une simple tape sur les doigts (ou rappel Ă lâordre ?), mais lâun des directeurs dâune de ces caisses dâĂ©pargne, Charles Keating â auquel on doit bien malgrĂ© lui le surnom donnĂ© Ă ces cinq sĂ©nateurs corrompus : les "Keating Five" - nâapprĂ©cia guĂšre ces rĂ©vĂ©lations et envoya un memo oĂč lâon pouvait lire "descendre Black â le tuer" (get Black â kill him dead.). Il sâagissait sans doute dâune mĂ©taphore, bien sĂ»r. Bien sĂ»r[2]. »
Publications
William K. Black est entre autres lâauteur de :
- Une fraude presque parfaite : Le pillage des caisses dâĂ©pargne amĂ©ricaines par leurs dirigeants (trad. de l'anglais), Paris, Ăditions Charles LĂ©opold Mayer, , 488 p. (ISBN 978-2-84377-166-8, lire en ligne), prĂ©facĂ© par Jean de Maillard, en collaboration avec lâinstitut Veblen pour les rĂ©formes Ă©conomiques, traduction de sa version anglaise : (en) The Best Way to Rob a Bank is to Own One : How Corporate Executives and Politicians Looted the S&L Industry, University of Texas Press, (ISBN 0-292-72139-0).
- Les Banquiers contre les banques - le rĂŽle de la criminalitĂ© en col blanc dans les crises financiĂšres, avec Aurore Lalucq, Paris, Ăditions Charles LĂ©opold Mayer, 2015, 152 p.
Apparition au journal de Bill Moyers
Le , Bill Black fut lâinvitĂ© du Bill Moyers Journal (en) de la chaine PBS. Il y dĂ©veloppa un commentaire trĂšs critique sur la crise bancaire amĂ©ricaine (U.S. banking crisis)[2] . Lors de son interview avec Bill Moyers[3], Black affirma que la crise bancaire des Ătats-Unis qui dĂ©buta Ă la fin de 2008 Ă©tait essentiellement une Ă©norme pyramide de Ponzi ( Ponzi scheme) ; que les prĂȘts menteurs (liar loans) et autres combines financiĂšres Ă©taient en fait des fraudes parfaitement illĂ©gales, et que le triple-A donnĂ© Ă ces prĂȘts revenaient Ă couvrir un crime. Il rappela que la loi dite "Prompt Corrective Action Law" instaurĂ©e aux Ătats-Unis aprĂšs la crise des Savings and Loan exigeait que les banques en difficultĂ© soient mises sous sĂ©questre. Black expliqua aussi quâaider Ă dissimuler lâĂ©tat rĂ©el de la situation ne ferait que prolonger le problĂšme dans le temps, comme ce fut le cas au Japon (ce quâon appela la dĂ©cennie perdue). Enfin Black dĂ©clara que Timothy Geithner avait dissimulĂ© le problĂšme, et que lâadministration des Ătats-Unis ne voulait tout simplement pas que les gens comprennent ce qui sâĂ©tait passĂ© et dans quel Ă©tat se trouvait rĂ©ellement le systĂšme bancaire aujourdâhui.
Témoignages devant le CongrÚs américain
Ă plusieurs reprises, Bill Black a tĂ©moignĂ© devant des commissions sĂ©natoriales [4] : six fois en 1989 au sujet de la caisse Lincoln Savings dirigĂ©e par Charles Keating ; 4 fois en 1990 devant la commission dâenquĂȘte Ă©thique sur la crise des Savings and Loan (qui Ă©tudiait les liens entre Charles Keating, les cinq de Keating et le Speaker John Wright) ou encore le au sujet du rĂŽle des produits dĂ©rivĂ©s dans la crise financiĂšre devant le Senate Agriculture Committee[5]. Le , Bill Black tĂ©moigna devant the House Financial Services Committee lors dâune audition intitulĂ©e « les questions de politiques publiques soulevĂ©es par le rapport dâenquĂȘte sur la faillite de Lehman »[6]. Il tĂ©moigna du rĂŽle des prĂȘts immobiliers Alt-A, ce quâil appela les prĂȘts menteurs (liars loans) dans la chute de Lehman Brothers : « la faillite de Lehman est avant tout une histoire de fraude. Cette fraude a commencĂ© Ă la fin de 2001, avec les prĂȘts subprimes and alt-Aâ[7]. Comme expliquĂ© dans sa dĂ©claration papier, il tient cette information de Aurora Loan Services, Inc., qui Ă©tait une filiale de Lehman : "La principale source de revenu (fictif) de Lehman et ses pertes rĂ©elles venaient de la fabrication et de la vente de prĂȘts menteurs Ă travers sa filiale, Aurora. LâeuphĂ©misme pour parler de prĂȘts menteurs Ă©tait « Alt-A. ». Les prĂȘts menteurs sont criminogĂšnes (ils crĂ©ent des Ă©pidĂ©mies de fraude dans le secteur des prĂȘts hypothĂ©caires) car ils provoquent de fortes incitations Ă fournir de fausses informations dans les dossiers de demande de prĂȘts. »[8] Ă la mĂȘme page de son tĂ©moignage, Bill Black cite un article du Denver Post datĂ© du , le lendemain de la faillite de Lehman. Lâarticle en question signalait que lâavenir de Aurora Loan Services, installĂ© non loin de lĂ , Ă©tait incertain. Il citait par ailleurs le directeur financier de Lehman qui la semaine prĂ©cĂ©dente dĂ©clarait : âLa majoritĂ© de nos dĂ©prĂ©ciations ont Ă©tĂ© engendrĂ©es par une hausse des non-remboursements et des pertes en provenance des prĂȘts Alt-A". Lâarticle dĂ©nonçait aussi Lehman comme âla premiĂšre parmi ses pairs Ă produire et titriser des prĂȘts pour les vendre partout dans le monde, et Ă alimenter la croissance des prĂȘts Alt-A."[9]
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « William K. Black » (voir la liste des auteurs).
- Source : http://www.utexas.edu/utpress/books/blabes.html
- « Bill Moyers Journal . Watch & Listen », sur pbs.org (consulté le ).
- "Bill Moyers Journal. Transcripts". PBS. Retrieved 2009-04-05
- lien vers ces vidéos : http://www.c-spanvideo.org/williamblack
- (en) « Role of Derivatives in Current Financial Crisis », sur C-SPAN.org (consulté le ).
- (en) « 2008 Lehman Brothers Failure, Panel 4 », sur C-SPAN.org (consulté le ).
- Hamsher, Jane (April 20, 2010). "Transcript & Video: Bill Black Testimony on Lehman Bankruptcy". FireDogLake. Retrieved April 25, 2010.
- "Prepared Testimony of William K. Black" (PDF). Committee Hearing: Public Policy Issues Raised by the Report of the Lehman Bankruptcy Examiner. United States House of Representatives. April 20, 2010. p. 5. Retrieved April 25, 2010.
- Griffin, Greg (September 16, 2008). "Local Lehman arm led in Alt-A loans". Denver Post. Retrieved April 25, 2010.
Liens externes
En anglais
- William K. Black, UMKC School of Law
- Vita
- Why Elite Frauds Cause Recurrent, Intensifying Economic, Political and Moral Crises, Lecture at UMKC Department of Economics
- "Former Regulator Talks Fraud and Big Bank Getaway", Making Sen$e with Paul Solman, PBS, Feb. 17, 2010
- William K. Black Criticizes the Bailout Plan -- Might Destroy the Obama Presidency, The Young Turks (talk show), April 6, 2009
- "Dollars and Sense, several articles"
- "Concept of control fraud"
- "Boston Globe, Black criticizes McCain"
- "The Hindu, Black criticizes deregulation"
- "Review from Barnes and Noble"
- "Bill Black: Not Dead Yet - 5 YouTube videos"
- Video and transcript of April 23 2010 appearance on Bill Moyer's Journal, PBS
- 2011 interview with David McWilliams re Savings and Loans and Irish banking crisis
En français
- La fraude banalisée ? Article de Gilles Raveaud sur http://www.alternatives-economiques.fr
- LA CRISE FINANCIĂRE DE PART ET D'AUTRE, article sur www.veblen-institute.org
- William K. Black : les banquiers sont responsables dâune gigantesque fraude, article traduit en français sur http://contreinfo.info
- Cette finance frauduleuse que lâon ne veut pas voir, intervention de Bill Black lors de la confĂ©rence « The Financial Crisis, the US Economy, and International Security in the New Administration », New York, 14 novembre 2008.
- La fraude est-elle au cĆur du systĂšme financier ?, France Culture, Les IdĂ©es claires
Par William K. Black :