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Wazra

La wazra ou ouazra[1] est une pièce d'habillement traditionnel portée par les hommes dans le sud de la Tunisie[2] - [3].

Description

La wazra se présente comme une grande couverture rectangulaire, tissée avec des poils de dromadaires. Elle est normalement de couleur unie dont la nuance varie selon les dromadaires ; les couleurs dominantes ont des tonalités de beige allant jusqu'au marron clair, le marron, le gris et le blanc crème.

L'habit était de couleurs différentes selon les tribus, bleu beige pour les Accaras, rouge pour les Touazine et Hwaya, et blanc pour les Wderna et autres.

La wazra se porte durant l'hiver pour s'abriter du froid. Elle se drape alors autour du corps, en prenant une extrémité supérieure et en l'attachant avec une grosse ficelle ou en la nouant sur la poitrine à la partie de l'étoffe qui couvre la partie antérieure du corps. La deuxième extrémité supérieure reste libre et sert pour couvrir la tête, la passer autour du cou et la jeter sur le dos.

L'homme portant la wazra est couvert de la tête aux pieds, seul le visage reste découvert. La wazra est très solide et peut être utilisée pendant des décennies.

Usage particulier

La wazra s'utilise comme couverture, aussi bien par les populations bédouines que sédentaires. Elle est normalement très chaude et lourde compte tenu de sa matière première.

On la voit également portée pendant la cueillette des olives (qui a lieu à la fin de l'automne et au début de l'hiver) par les travailleurs saisonniers qui doivent se déplacer sans transporter trop d'effets.

Dans certaines traditions, le wazra est la grande couverture utilisée pour vêtir les dromadaires[4].

Quelle que soit son utilisation, elle est codée comme une couverture (et non un habit) dans le code tunisien des opportunités d'investissement dans des activités artisanales[5].

Aspects économiques

La production de la wazra permet d'utiliser les poils de dromadaires disponibles dans les zones désertiques et semi-désertiques et procure du travail et une source de revenus aux tisserands (hommes ou femmes[3] selon les localités) de ces zones à revenus plutôt modestes[6]. Cet apport économique est documenté par exemple dès le XIXe siècle avec la vente à Gabès de wazra tissés par les femmes de la région montagneuse de Matmata[7].

Références

  1. « La broderie en Tunisie », sur artisanet.org, (consulté le ).
  2. « El Wazra, cet habit typique des hommes de Médenine », sur tunisie.co, (consulté le ).
  3. Sophie Ferchiou, « Place de la production domestique féminine dans l'économie familiale du Sud tunisien », Revue Tiers Monde, no 76,‎ , p. 836 (ISSN 1293-8882, lire en ligne, consulté le ).
  4. Véronique Pardo, « Le palanquin nuptial à Douiret (sud-est tunisien) », Journal des africanistes, vol. 76, no 1,‎ , p. 43–58 (ISSN 0399-0346, DOI 10.4000/africanistes.183, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Les notes explicatives de la NATA 2010 » [PDF], sur tia.gov.tn (consulté le ).
  6. « Clôture du mois du patrimoine au musée du sahara à Douz le 18 mai 2022 », sur tunisiepatrimoine.tn, (consulté le ).
  7. Kamel Laroussi (trad. de l'arabe), « Mutations de la société nomade et du commerce caravanier dans le Sud-est tunisien à la fin du XIXe siècle », dans Amira Aleya Sghaier, Le Sud-est : présent et histoire, La Manouba, Publications de l'Institut supérieur d'histoire du mouvement national, (lire en ligne), p. 35-90.
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