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Waitangi Day

Waitangi Day est la fĂȘte nationale de la Nouvelle-ZĂ©lande. C'est un jour fĂ©riĂ© observĂ© dans tout le pays le en honneur de la signature du traitĂ© de Waitangi le .

Waitangi Day
Helen Clark lors d'une cérémonie māori à Auckland, le 6 février 2006.
Helen Clark lors d'une cérémonie māori à Auckland, le 6 février 2006.

Observé par Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Type FĂȘte nationale
Signification Commémoration de la signature du traité de Waitangi le .
Date 6 février

Histoire

Le traitĂ© de Waitangi est signĂ© le Ă  Waitangi, dans un pavillon Ă©rigĂ© sur le domaine de James Busby ; la maison est aujourd'hui appelĂ©e la Treaty House (la « Maison du traitĂ© Â»). Le traitĂ© fait de la Nouvelle-ZĂ©lande une colonie de l'Empire colonial britannique, garantit aux Māori leurs terres et leur donne les mĂȘmes droits que tout autre citoyen britannique.

Il y a des diffĂ©rences significatives entre les versions anglophone et māori du traitĂ©, et cela suscite encore de vifs dĂ©bats depuis 1840 sur le sens de ce qui avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© Ă  l'Ă©poque. Les Māori voient gĂ©nĂ©ralement le traitĂ© comme un pacte solennel et sacrĂ©, tandis que les Pakeha (les nĂ©o-zĂ©landais d'origine non-māori) l'avaient longtemps oubliĂ©. Au dĂ©but du XXe siĂšcle certains Pakeha commencĂšrent Ă  voir le traitĂ© comme un document fondateur de leur pays ainsi qu'un symbole de l'humanitarisme britannique. Au contraire de leurs confrĂšres māori, les Pakeha ne considĂ©raient pas le traitĂ© comme un document lĂ©gal devant ĂȘtre suivi Ă  la lettre.

PremiÚres célébrations

La signature du traité ne sera pas commémorée jusqu'en 1934. Avant cette année, la plupart des célébrations de la fondation de la Nouvelle-Zélande comme colonie avaient lieu le , jour anniversaire de l'arrivée de William Hobson à la Bay of Islands, en 1837.

En 1932 le Gouverneur gĂ©nĂ©ral Charles Bathurst, Ier vicomte Bledisloe et sa femme achĂštent la maison de James Busby, alors dĂ©labrĂ©e car longtemps abandonnĂ©e, lieu de la signature du traitĂ©, et la prĂ©sentent au pays. Le Treaty House et ses environs deviennent une rĂ©serve publique le . Cet Ă©vĂšnement marque pour certains le premier Waitangi Day, mĂȘme si les cĂ©lĂ©brations ne se tenaient pas encore annuellement. Ce fut la rĂ©union de Māori la plus reprĂ©sentative du pays jamais tenue ; y prirent part le roi des Māori et plusieurs milliers de Pakeha. Plusieurs Māori semblent avoir commĂ©morĂ©s la dĂ©claration d'indĂ©pendance de la Nouvelle-ZĂ©lande, mais peu de sources confirment la vĂ©racitĂ© de cette thĂ©orie.

En 1940 on célébra à Waitangi le centenaire de la signature du traité. Cette célébration fut moins bien suivie en raison de la Seconde Guerre mondiale et du fait que le gouvernement avait récemment offensé le roi des Māori. Toutefois, l'évÚnement resta un succÚs et aida à faire connaßtre le traité auprÚs des Pakeha.

Célébrations annuelles

Les commémorations annuelles de la signature du traité ne commencÚrent qu'en 1947. La premiÚre est une cérémonie de la Royal New Zealand Navy autour d'un mùt porte-drapeau situé devant le Treaty House ; elle sera courte et n'impliquera aucun Māori. L'année suivante on vit l'ajout du premier Māori. Depuis 1952 le Gouverneur général y assiste, et depuis 1958 le premier ministre, quoique pas toutes les années. Une représentation māori fait partie de la cérémonie depuis le milieu des années 1950. Beaucoup de ces aspects des premiers Waitangi Day ont été conservés aujourd'hui, incluant le salut naval, la cérémonie māori (le plus souvent une cérémonie de bienvenue), et des discours de la part des invités, Māori ou Pakeha.

Férié

Waitangi Day est proposĂ© comme fĂ©riĂ© pour la premiĂšre fois par le Parti travailliste nĂ©o-zĂ©landais en 1957. AprĂšs la victoire des travaillistes, ils furent tout de mĂȘme pour crĂ©er un nouveau jour fĂ©riĂ©. Finalement, le Waitangi Day Act, ratifiĂ© en 1960, rend possible le remplacement d'un autre jour fĂ©riĂ© par le Waitangi Day, cette dĂ©cision incombant aux municipalitĂ©s. En 1963, aprĂšs un changement du parti en pouvoir, le Auckland Anniversary Day est remplacĂ© par Waitangi Day dans le Northland.

New Zealand Day

En 1971 le porte-parole de l'opposition travailliste en matiÚre des affaires māori, Matiu Rata, introduit une proposition de loi pour faire du Waitangi Day un férié au niveau national, mais en le rebaptisant New Zealand Day. Elle ne deviendra pas une loi. AprÚs l'élection du troisiÚme gouvernement travailliste, sous Norman Kirk, on annonce en 1974 que Waitangi Day est un jour férié national appelé New Zealand Day (à la suite du New Zealand Day Act 1973).

Pour Kirk, le changement Ă©tait simplement dĂ» au fait que la Nouvelle-ZĂ©lande Ă©tait prĂȘte Ă  penser Ă  la nation d'une autre maniĂšre, plus large. Les postes diplomatiques avaient observĂ© le fĂ©rie pendant plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ , et il semblait utile, vu l'importance grandissante du pays dans les affaires internationales, que le jour soit appelĂ© New Zealand Day. Lors des cĂ©lĂ©brations de 1974, on hisse pour la premiĂšre fois le drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande ainsi que celui des Tribus unies de la Nouvelle-ZĂ©lande sur le mĂąt Ă  Waitangi, et non le drapeau du Royaume-Uni, comme c'Ă©tait le cas auparavant.

Les élections de 1975 désignent un gouvernement qui change le nom du férié à Waitangi Day. Le nouveau premier ministre, Robert Muldoon, n'aimait pas le nom New Zealand Day, et beaucoup de Māori pensaient que ce nom minimisait l'impact du traité de Waitangi[1]. Un autre Waitangi Day Act est passé en 1976 pour changer le nom de maniÚre officielle.

Controverses

Alors qu'il s'agit de la fĂȘte nationale de la Nouvelle-ZĂ©lande, sa commĂ©moration a souvent Ă©tĂ© la cible de manifestations de la part d'activistes maoris et a Ă©tĂ© sujet Ă  plusieurs controverses. Depuis 1971 Waitangi et Waitangi Day sont au centre de protestations concernant des injustices du traitĂ© ; Nga Tamatoa dirige les premiĂšres manifestations. Les activistes appelaient d'abord Ă  une plus grande reconnaissance du traitĂ©, mais Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1980 les groupes maoris commencĂšrent Ă  dire que le traitĂ© Ă©tait une supercherie grĂące Ă  laquelle les Britanniques auraient dupĂ© les Maoris et pris leurs terres. Il y eut plusieurs tentatives afin d'arrĂȘter les cĂ©lĂ©brations, notamment de la part de la Waitangi Action Committee[2] - [3]. Cela aboutit Ă  d'importantes confrontations entre la police et les manifestants, se terminant parfois avec des arrestations. Une fois que le traitĂ© a commencĂ© Ă  ĂȘtre reconnu officiellement au milieu des annĂ©es 1980, l'emphase est retournĂ©e Ă  des appels aux fins d'honorer le traitĂ©. Les manifestants sont retournĂ©s appeler Ă  la reconnaissance du traitĂ© et Ă  la fin de ce qu'ils voient comme un abandon de la part de l'État.

ÉvĂ©nements rĂ©cents

Plusieurs centaines de manifestants se rendent Ă  Waitangi chaque annĂ©e. Quoiqu'ils ne fassent pas partie des cĂ©lĂ©brations officielles, les activistes māori essaient souvent de hisser le drapeau māori sur le mĂąt. Ces manifestations sont gĂ©nĂ©ralement contrĂŽlĂ©es par la police, qui procĂšdent parfois Ă  plusieurs arrestations. On observe souvent du vandalisme sur le mĂąt, continuant une tradition remontant au XIXe siĂšcle, oĂč Hone Heke avait coupĂ© le mĂąt britannique dans la ville voisine, Russell. En 2004 plusieurs manifestants ont pu hisser le drapeau māori au-dessus des drapeaux sur le mĂąt en l'accrochant Ă  la branche d'un arbre voisin. Certains virent une grande audace dans ce geste.

En raison du nombre de critiques et des protestations survenues à Waitangi, le premier ministre n'y fit pas d'apparition en 2000. En 2001, les célébrations officielles furent déplacées de Waitangi à Wellington. Certains Maoris le ressentirent comme une insulte à leur peuple et au traité. En 2003 et 2004 la commémoration eut lieu, de nouveau, à Waitangi.

Certains, Maoris et Blancs d'origine britannique, pensent que le traitĂ© est Ă©clipsĂ© par la couverture mĂ©diatique des manifestations, particuliĂšrement quand elles impliquent des figures politiques. Ngapuhi, en particulier, dont les ancĂȘtres ont Ă©tĂ© les principaux signataires maoris du traitĂ©, ont souvent Ă©tĂ© opposĂ©s aux manifestants afin de faire de Waitangi Day une cĂ©lĂ©bration pacifique et non controversĂ©e.

D'autres, principalement d'origine britannique, pensent que Waitangi Day est trop polĂ©mique et sujet aux controverses pour ĂȘtre la fĂȘte nationale ; ils suggĂšrent de le remplacer par la JournĂ©e de l'ANZAC ou retourner Ă  la tradition du Dominion Day. D'autres, dont le chef du parti United Future New Zealand, Peter Dunne, proposent de revenir sur le renommage et l'appeler New Zealand Day. Beaucoup de Maoris pensent que ces idĂ©es sont des manƓuvres pour faire oublier le traitĂ©. Certains nĂ©o-zĂ©landais qui ne sont ni d'origine maori ni d'origine britannique pensent que Waitangi Day est un jour n'ayant un rapport qu'avec ces deux groupes.

Commémorations

À Waitangi

Les commémorations ayant lieu à Waitangi commencent souvent le jour précédent, c'est-à-dire le , à la Te Tii marae des Ngā Puhi. Les personnages politiques sont invités dans la marae et assistent à des discours de l'iwi local. Les discours parlent souvent des problÚmes d'actualité dans la communauté et dans la Nouvelle-Zélande, et sont généralement suivis d'un débat.

À l'aube du 6, la Royal New Zealand Navy hisse le drapeau nĂ©o-zĂ©landais, le Union Jack, et le White Ensign devant le Treaty House. Les cĂ©rĂ©monies suivantes incluent gĂ©nĂ©ralement une messe Ă  l'Ă©glise voisine et des cĂ©rĂ©monies culturelles māori, avec danse et chant. Plusieurs waka et navires de la Navy rejouent l'arrivĂ©e du Gouverneur Hobson pour signer le traitĂ©. Le jour se termine avec la descente des drapeaux par la Navy.

Ailleurs en Nouvelle-ZĂ©lande

Depuis plusieurs années, d'autres villes néo-zélandaises observent Waitangi Day de diverses maniÚres. Certains planifient des concerts ou un festival, et certains marae ouvrent leurs portes pour enseigner aux Pakeha, Māori et autres l'histoire et la culture du pays et des Māori. Comme le est également l'anniversaire de Bob Marley, les concerts de reggae sont particuliÚrement populaires. Il n'y a pas de grands défilés, ni des célébrations massives. Comme c'est un jour férié au milieu de l'été austral, beaucoup de néo-zélandais en profitent pour aller à la plage.

Ailleurs dans le monde

À Londres (Angleterre), ville comptant un grand nombre d'expatriĂ©s nĂ©o-zĂ©landais, une tradition a commencĂ© il y a quelques annĂ©es : le samedi le plus proche du , les Kiwis participent Ă  un barathon utilisant le Circle Line du mĂ©tro de Londres. Le but est de boire un verre Ă  chacun des 27 arrĂȘts, mais la plus grande partie des participants s'arrĂȘtent aprĂšs quelques-uns seulement. À 16h on fait un grand haka au Parliament Square lorsque Big Ben marque l'heure au son de ses cloches. Les participants peuvent porter des dĂ©guisements et tous chantent l'hymne national nĂ©o-zĂ©landais, God Defend New Zealand.

Le jour est officiellement célébré dans toutes les ambassades et consulats de la Nouvelle-Zélande.

Annexes

Articles connexes

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Waitangi Day » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Waitangi Day 1970s ; New Zealand History online
  2. (en) Kayleen M. Hazlehurst, « Ethnicity, Ideology and Social Drama : The Waitangi Day Incident 1981 », dans Alisdair Rogers et Steven Vertovec, The Urban Context : Ethnicity, Social Networks and Situational Analysis, Oxford et Washington D.C., , p. 83.
  3. (en) Ranginui Walker, Ka Whawhai Tonu Matou : Struggle without End, Auckland, , p. 221.

Liens externes

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