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James Busby

James Busby, né le à Édimbourg et mort le à Penge dans le Surrey[1], est un diplomate, homme politique et journaliste britannique, qui a joué un rôle de premier plan dans l'annexion de la Nouvelle-Zélande à l'Empire britannique.

James Busby
Illustration.
Fonctions
RĂ©sident britannique en Nouvelle-ZĂ©lande
–
Prédécesseur poste créé
Successeur William Hobson
(Lieutenant-gouverneur de Nouvelle-ZĂ©lande)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Édimbourg
Date de dĂ©cès (Ă  69 ans)
Lieu de décès Penge, Surrey
Nature du décès pneumonie
Nationalité britannique
Conjoint Agnes Dow
Enfants six
Profession viticulteur, entrepreneur

Biographie

Fils d'un ingĂ©nieur civil, il Ă©tudie la viticulture en France avant d'accompagner ses parents en Nouvelle-Galles du Sud en 1824. Son père, John Busby, a Ă©tĂ© recrutĂ© pour faire construire les rĂ©servoirs d'eau de Sydney. BĂ©nĂ©ficiant d'une concession de terre de huit cents hectares[2], James Busby cultive des vignes dans la vallĂ©e Hunter. Il importe des pieds de vigne depuis l'Europe, et est parfois considĂ©rĂ© comme le « premier vigneron Â» d'Australie, puis Ă©galement de Nouvelle-ZĂ©lande. EnvoyĂ© en 1830 en Europe par le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud pour y acheter des cĂ©pages europĂ©ens, il revient avec près de 20 000 pieds de vignes et plus de 500 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes. Il est aussi l'auteur d'un traitĂ© sur la vigne et l'art de faire du vin[2]. En 1832 il Ă©pouse Agnes Dow. NommĂ© RĂ©sident britannique pour la Nouvelle-ZĂ©lande, chargĂ© de reprĂ©senter la Couronne auprès des Britanniques qui y rĂ©sident, il s'Ă©tablit Ă  Waitangi en 1833 et s'y construit une maison. La Nouvelle-ZĂ©lande Ă  cette date n'est pas encore une colonie, et est peuplĂ© de tribus maories indĂ©pendantes, ainsi que de quelques colons europĂ©ens. La fonction de James Busby est d'empĂŞcher exactions par ces colons Ă  l'encontre des Maoris, et d'apprĂ©hender des prisonniers ayant fui les bagnes coloniaux australiens et ayant traversĂ© la mer de Tasman. Il en rĂ©pond Ă  Richard Bourke, gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud. Il ne lui est toutefois fourni aucun moyen de mener Ă  bien sa tâche : Il n'a pas de forces armĂ©es Ă  sa disposition et, n'Ă©tant pas en territoire britannique, il ne peut exercer aucune autoritĂ© juridique. Richard Bourke rechigne par ailleurs Ă  lui apporter une aide financière, considĂ©rant inutile l'existence de ce poste. Ă€ Waitangi, Busby cultive des vignes, Ă©lève des moutons et co-fonde sa propre scierie[1] - [3].

Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande de 1834 Ă  1840.

Richard Bourke lui enjoint de persuader les chefs des tribus maories Ă  Ă©tablir un gouvernement maori unifiĂ©, qui aurait la responsabilitĂ© souveraine de lĂ©gifĂ©rer Ă  la fois pour les Maoris et pour les EuropĂ©ens Ă©tablis en Nouvelle-ZĂ©lande. James Busby persuade un ensemble de chefs Ă  s'assembler le Ă  Waitangi et Ă  choisir le tout premier drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande. L'objectif premier est de permettre aux bateaux construits en Nouvelle-ZĂ©lande de disposer d'un pavillon national leur permettant d'ĂŞtre reconnus et de prendre part au commerce international. Busby remet ensuite des certificats d'immatriculation Ă  de tels bateaux, au nom des « tribus indĂ©pendantes de Nouvelle-ZĂ©lande Â». Ă€ partir de , il est secondĂ© pendant un an par un « RĂ©sident britannique additionnel Â», Thomas McDonnell, avec lequel toutefois il s'entend mal. Il obtient un second rassemblement de chefs le , pour rĂ©pondre au projet du Français Charles de Thierry qui entend Ă©tablir son propre État indĂ©pendant Ă  Hokianga, dans le nord de l'Ă®le du Nord. James Busby persuade cinquante-deux chefs de signer une DĂ©claration de l'IndĂ©pendance de la Nouvelle-ZĂ©lande, et de demander formellement la protection de la Couronne britannique. Cette dĂ©claration crĂ©e les « Tribus unies de Nouvelle-ZĂ©lande Â», une confĂ©dĂ©ration souveraine essentiellement thĂ©orique. La DĂ©claration prĂ©voit que les chefs membres de la confĂ©dĂ©ration s'assemblent en congrès Ă  Waitangi chaque annĂ©e afin d'Ă©tablir les lois de leur État. Aucun congrès n'a jamais lieu, mais les Tribus unies sont reconnues comme État souverain par le gouvernement britannique, afin de dissuader toute vellĂ©itĂ© française sur ces Ă®les[1].

La maison de James Busby Ă  Waitangi.

Début 1837, James Busby rapporte toutefois à Richard Bourke que sa position est intenable, et qu'il ne peut mener à bien ses fonctions d'intermédiaire (ou kaiwhakarite) entre Maoris et colons européens en l'absence de soutien. Il recommande l'établissement d'un protectorat britannique sur la Nouvelle-Zélande : des représentants britanniques y administreraient les affaires du territoire en consultation avec les chefs maoris. Le gouvernement britannique opte toutefois pour l'annexion du territoire, et dépêche William Hobson comme consul pour négocier un traité d'annexion avec les Maoris. À l'arrivée de William Hobson, James Busby obtient un nouveau rassemblement de chefs maoris à Waitangi les 5 et . Il prend part à la rédaction du traité de Waitangi, et y est responsable notamment de la disposition de l'article 2 qui reconnaît et préserve l'autorité des chefs. Par ce traité, signé par de nombreux chefs maoris, la Nouvelle-Zélande devient une colonie de l'Empire britannique. James Busby décline l'offre qui lui est faite de prendre part au gouvernement colonial, et se consacre, sans grand succès, à développer son élevage de moutons. Ses difficultés commerciales sont empirées par le refus du nouveau gouvernement de reconnaître la validité de son achat de terres auprès de Maoris dans les années 1830[1].

Il entre finalement en politique, et représente la baie des Îles au Conseil provincial d'Auckland de 1853 à 1855 et de 1857 à 1863. De 1861 à 1863 il est rédacteur en chef du journal The Aucklander. En 1871 il se rend en Angleterre pour une opération oculaire. Il décède d'une maladie pulmonaire durant son séjour[1]. Sa maison à Waitangi, appelée aujourd'hui Maison du Traité (en), est classée monument historique par Heritage New Zealand, l'organisme public chargé de la préservation du patrimoine national[4].

Références

  1. (en) Claudia Orange, "Busby, James", Dictionary of New Zealand Biography, 1990
  2. Pierre Bréjoux, Patrick Le Chène, François d'Athis, Les doigts d'or, vins, Paris, Atlas, , 471 p. (ISBN 2-7312-0271-8), page 244
  3. (en) "James Busby", ministère néo-zélandais de la Culture et du Patrimoine
  4. (en) "Waitangi Treaty Grounds", Heritage New Zealand
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