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Vol Spanair 5022

Le vol Spanair 5022 était un vol intérieur espagnol assuré par la compagnie aérienne Spanair entre l'aéroport international de Madrid-Barajas et l'aéroport de Gran Canaria (Las Palmas). Le , l'avion opérant ce vol, un MD-82, s'écrase à côté de la piste 36L lors de la phase de décollage. Avec ses 154 victimes (sur 172 personnes à bord), cet accident est actuellement la quatrième plus grave catastrophe aérienne de l'histoire de l'Espagne ; la plus meurtrière depuis celle du vol Avianca 011 en 1983.

Vol Spanair 5022
EC-HFP, l'appareil impliqué, en juillet 2008, un mois avant l'accident
EC-HFP, l'appareil impliqué, en juillet 2008, un mois avant l'accident
Caractéristiques de l'accident
Date
TypePerte de contrôle après le décollage
CausesErreur de pilotage, mauvaise configuration pour le décollage (volets et becs non sortis), système d'alerte de mauvaise configuration au décollage défaillant
SiteAéroport Adolfo-Suárez de Madrid-Barajas, en Espagne
Coordonnées 40° 31′ 48″ nord, 3° 34′ 13″ ouest
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilMcDonnell Douglas MD-82
CompagnieSpanair
No d'identificationEC-HFP
Lieu d'origineAéroport international de Barcelone-El Prat, en Espagne
Lieu de destinationAéroport de Gran Canaria, dans les Îles Canaries
PhaseDécollage
Passagers166
Équipage6
Morts154
Blessés18
Survivants18

Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Vol Spanair 5022

Contexte de l'accident

L'appareil, un McDonnell Douglas MD-82 âgé de 15 ans, devait effectuer un vol passager entre l'aéroport international de Madrid-Barajas et l'aéroport de Gran Canaria dans les Îles Canaries. Ce vol, effectué par Spanair, était aussi commercialisé en partage de code par la compagnie allemande Lufthansa sous le nom de vol LH 2554. En pleine période de vacances, l'avion était pratiquement complet (166 passagers pour 170 places).

Localisation de l'accident.

Description chronologique de l'accident

  • À 13:06:15, (heure de départ initial 13:00), l'avion est autorisé au démarrage des moteurs et roule vers la piste 36L depuis le poste de stationnement T21.
  • À 13:24:57, l'appareil est autorisé au décollage sur la piste 36L.
  • À 13:26:27, l'équipage détecte une alerte indiquant une surchauffe sur une prise d'air située sous une fenêtre du cockpit et signale à la tour de contrôle qu'un problème les oblige à annuler le décollage et à quitter la piste.
  • À 13:33:12, l'appareil se dirige vers le stationnement R11 pour vérifications.
  • À 14:08:01, après inspection par le personnel technique de Spanair, l'avion est autorisé à repartir.
  • À 14:23:14, l'avion est autorisé au décollage sur la piste 36L.
  • À 14:24:08, l'appareil décolle.
  • À 14:24:14, quelques instants après l'envol, l'alarme de décrochage retentit, l'appareil bascule plusieurs fois à gauche et à droite.
  • À 14:24:23, alors que l'appareil est incliné de 32 degrés à droite, le cône de queue et l'aile droite touchent le sol. L'appareil glisse alors sur le sol pendant près de 450 mètres avant de rencontrer une dénivellation importante causant sa désintégration et un important incendie[1].

Causes

D'après les investigations menées à la suite de l'accident, l'avion n'était pas configuré correctement pour le décollage, ses volets et becs de bord d'attaque n'étant pas déployés. Ceci a provoqué un décrochage de l'avion dans les secondes qui ont suivi son envol.

L'accident est attribué à plusieurs facteurs parmi lesquels[1] :

  • les pilotes n'ont pas déployé les volets,
  • les listes de vérifications avant décollage n'ont pas été effectuées de manière assez rigoureuse,
  • le système d'alerte qui aurait dû prévenir l'équipage d'une configuration de décollage incorrecte (TOWS) n'a pas fonctionné.

Bilan

172 personnes se trouvaient à bord: dont 22 enfants et 6 membres d'équipage. 153 personnes ont trouvé la mort au moment de l'accident et 19 ont été blessées[2]. Une 154e victime est décédée le [3]. Les victimes sont majoritairement espagnoles, mais on dénombre également quatre Allemands, trois Français, deux Suédois, un Bulgare et un Gambien. Il s'agit du plus grave accident d'avion en Espagne depuis 1983, et en Europe depuis 2006[4]. L'identification des victimes est rendue difficile, de nombreux corps étant carbonisés. Les enquêteurs auront recours à des tests ADN[5] et aux identifications dentaires. Le , l'identification des 154 corps est terminée[6].

Nationalité Passager Équipage Total
Espagne 145 6 151
Allemagne 5 0 5
France 3 0 3
Brésil 2 0 2
Bolivie 1 0 1
Bulgarie 1 0 1
Canada 1 0 1
Finlande 1 0 1
Gambie 1 0 1
Indonésie 1 0 1
Italie 1 0 1
Mauritanie 1 0 1
Mexique 1 0 1
Turquie 1 0 1
Royaume-Uni 1 0 1
États-Unis 1 0 1
Total 166 6 172

Suites immédiates

À la suite de cet accident, les décollages sur l'aéroport de Madrid étaient suspendus jusqu'à 17 heures, tandis que les atterrissages étaient « régulés ».

Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a interrompu ses vacances et est arrivé en fin d'après-midi à l'aéroport avec le ministre de l'Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, la ministre de l'Équipement, Magdalena Álvarez et le ministre du Travail Celestino Corbacho. Le lendemain, le roi et la reine d'Espagne sont venus se recueillir à la chapelle ardente installée au palais des congrès de la capitale espagnole et s'entretenir avec les familles.

Un deuil de trois jours a été décrété dans la région et dans la ville de Madrid.

Enquête

L'enquête a été confiée à la Commission espagnole d'enquête sur les accidents de l'aviation civile. Les boîtes noires ont été retrouvées et semblaient exploitables, bien qu'endommagées[7].

Comme l'appareil impliqué est de conception américaine, le Conseil National de la Sécurité des Transports (NTSB) a pour obligation d'ouvrir une enquête, et a été amené à participer à l'investigation en cours, avec l'aide des sociétés Boeing et Pratt & Whitney[8].

Selon les premiers témoignages des survivants et le personnel de l'aéroport, à la suite d'un incident technique, l'avion était retourné à l'aérogare pour réparation. Des passagers auraient tenté de descendre, mais le pilote s'y serait opposé. L'appareil a alors essayé de décoller une deuxième fois, provoquant l'accident. Une vidéo prise par l'aéroport a été communiquée aux médias dans les jours suivant l'accident.

Médias

L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série documentaire télévisée Air Crash, nommé « Retard mortel » (saison 15 - épisode 7).

Références

  • Jean-Pierre Otelli, Erreurs de pilotage : Tome 5, chapitre Stress et oubli éditions Altipress

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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